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Nîmes, Ville d'art et d'histoire

Un site édité par le Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine de la Ville de Nîmes

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Parcours
Street Art

Les murs des quartiers Gambetta et Richelieu prennent des couleurs !

Suivez notre parcours pour découvrir quelques-unes des fresques monumentales réalisées dans le cadre des différentes éditions du festival « Expo de Ouf ». Apprenez-en plus sur les techniques, l’histoire, le vocabulaire et les codes du street art ! Ici c’est un musée à ciel ouvert, qu’on aime surnommer le Petit Berlin nîmois !

Durée du parcours : 2h

Fresque des artistes parisiens Tito et Mulk

Fresque des artistes parisiens Tito et Mulk

Fresque des artistes parisiens Tito et Mulk

Circuit

  1. Le Spot
  2. Une œuvre mixte 
  3. Un drôle d’emblème
  4. Street art et Histoire de l’Art
  5. Le street art et le végétal
  6. Une fresque architecturale
  7. La fresque engagée
  8. Le street art et l’hyper-réalisme
  9. Une œuvre collaborative et sociale
  10. Mettre le feu à la poudrière
  11. La clé des Villes
  12. Street art et devoir de Mémoire
  13. C’est la Bagarre !
  14. Une nouvelle arche de Noé
  15. Une fresque chouette !
  16. Œuvres éphémères
  17. Redonner le sourire !
  18. Arnaud Puig

Circuit Street Art

Circuit Street Art

1. Le Spot

Derrière cette façade atypique, signée des artistes Polzo et l’1sekte, se trouve le Spot, siège de l’association éponyme qui œuvre depuis plus de dix ans pour la promotion des cultures urbaines et alternatives avec, entre autres, l’organisation du Festival « Expo de Ouf » qui permet à de nombreux artistes de réaliser d’impressionnantes peintures murales sur les bâtiments des quartiers Gambetta et Richelieu. Le spot est un lieu hybride qui accueille également des bureaux de coworking. Ici, vous pourrez voir des expositions réalisées par différents artistes issus notamment de l’univers du street art, mais pas seulement ! Vous pourrez également assister à des conférences, des ateliers, des concerts, des spectacles, ou encore meetings… 

Sur la façade peinte on peut lire une référence à la loi du 29 juillet 1881 qui interdit l’affichage sauvage. En peignant des bribes d’affiches, les artistes donnent l’illusion que la loi n’a pas été respectée, et rappellent ainsi les prémices du street art qui souhaitait s’affranchir de toutes contraintes, même légales.

Le spot

Siège de l’association éponyme qui œuvre depuis plus de dix ans pour la promotion des cultures urbaines et alternatives.

Le Spot

Siège de l’association éponyme qui œuvre depuis plus de dix ans pour la promotion des cultures urbaines et alternatives.

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Portrait du chanteur Georges Brassens par Pyrate et Soaredj

Portrait du chanteur Georges Brassens par Pyrate et Soaredj

2. Une œuvre mixte

Georges Brassens de Pyrate

Après le Spot, prendre la rue d’Aquitaine jusqu’à l’œuvre réalisée en 2015 par l’artiste nîmois Pyrate. Il réalise ici un portrait du chanteur Georges Brassens en utilisant sa technique de prédilection : la bombe aérosol. Il s’évertue à mettre en valeur et à explorer cette étrange matière qu’est la peau et ses sillons, œuvres fatales du temps. Afin de donner un caractère mixte à cette œuvre, l’artiste s’est adjoint les compétences du sculpteur Soaredj qui réalise la pipe et le lettrage en bois. Tous deux se sont inspirés de la collection d’objets du propriétaire de la maison en lien avec le chanteur.

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Le saviez-vous ?

La bombe aérosol est le premier des outils du street-artiste.

La production d’une palette de couleurs plus large à partir des années 1980 a permis la réalisation d’œuvres de plus en plus complexes et réalistes.  Toutes les bombes se composent d’un boitier en aluminium, d’une corolle appelée donut indiquant la couleur de la peinture et enfin d’un pulvérisateur appelé cap, existant en différentes tailles et permettant ainsi un rendu des traits plus ou moins fin.

Composition d'une bombe aérosol

Composition d'une bombe aérosol

3. Un drôle d’emblème

Poursuivez votre parcours jusqu’à la rue Rangueil. Tournez à gauche pour apercevoir l’imposant crocodile de l’artiste gardois l’1seckte qui s’amuse avec le blason de la ville de Nîmes : le crocodile et le palmier. On retrouve aussi de nombreuses références à la ville : les Arènes, la brandade, le vin des Costières, le nom du fournisseur principal de bombes aérosols de Nîmes, les Gladiators (supporters du club de foot local)…. L’artiste autrefois adepte des lettrages se tourne de plus en plus vers l’illustration pour des messages plus percutants. Par ailleurs il aime provoquer, comme ici avec le crocodile qui semble fumer une pipe à côté d’un palmier calciné…

Le crocodile et le palmier de l’artiste gardois l’1seckte

Le crocodile et le palmier de l’artiste gardois l’1seckte

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Le saviez-vous ?

Le ventre du crocodile se pare de graffitis et de tags.

Le tag est un mot anglais qui signifie étiquette et qui désigne un dessin réalisé d’un seul trait à la bombe. Le graffiti vient du mot latin graffito qui désignait autrefois le stylet des tablettes de cire romaine. Dans le contexte street art c’est un lettrage contourné et rempli souvent accompagné d’un effet de volume et d’un fond.

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4. Street art et Histoire de l’Art

Le square Clérisseau

Poursuivre ensuite jusqu’au square Clérisseau où vous pourrez admirer plusieurs fresques monumentales. Parmi elles, votre regard sera peut-être attiré par l’œuvre de Supo Caos  et Isaac qui illustre l’idée selon laquelle le street art pourrait compter dans l’histoire des Arts comme un mouvement à part entière. Les artistes font ainsi preuve de leur culture en faisant référence à de grandes peintures : La persistance de la Mémoire ou la jeune fille à la fenêtre de Dali, les Tournesols et la Chambre de Van Gogh à Arles de Van Gogh, la danse de Matisse, le radeau de la Méduse de Géricault…

L’œuvre de Supo Caos et Isaac

L’œuvre de Supo Caos et Isaac

Œuvres de l'artiste brésilien Nhobi et de l'artiste montpellierain Maye

Fresque réalisée par l’artiste montpellierain Maye

Tout proche, l’œuvre du brésilien Nhobi qui humanise la végétation et qui porte un regard noir sur les autres êtres vivants s’inscrit dans le prolongement de la fresque réalisée par l’artiste montpellierain Maye. On peut d’ailleurs voir le clin d’œil à la capitale héraultaise avec la représentation du château d’eau de la place du Peyrou de Montpellier sur la tête du personnage. Et non il ne s’agit pas des Arènes de Nîmes ! 

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5. Le street art et le végétal

Revenez sur vos pas pour prendre la jolie rue Robert végétalisée à l’initiative des habitants du quartier. Tournez ensuite à droite dans la rue Gautier. Vous apercevrez une autre réalisation de l’artiste Pyrate et pourrez ainsi observer l’évolution artistique de ce dernier. À l’angle de la rue Saint-Charles vous attend la fresque de Loraine Motti. Laissez-vous charmer par son univers surréaliste, dans lequel la disproportion des objets invite à l’imagination et à l’onirisme. Ainsi certains peuvent voir dans cette barque de légumes une potentielle arche de Noé ?

Œuvre de l'artiste Pyrate

Fresque de Loraine Motti

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Le saviez-vous ?

Le street art a longtemps été considéré comme un art vandale et illégal.

Il est vrai que les premiers tags ou graffitis visaient aux États-Unis à marquer le contrôle d’une rue par un gang. Mais aujourd’hui le street art intéresse de plus en plus et les artistes commencent à être reconnus comme tels. Aujourd’hui il n’est pas forcément mal vu d’avoir un graff sur son mur !

Rue Robert

Rue Robert

6. Une fresque architecturale

Remontez maintenant la rue Saint-Charles jusqu’à la fresque d’Eva Khatchadourian. À travers cette réalisation, il est question de déconstruire les frontières et d’offrir à la rue ce qui se cache par-delà les murs. Son œuvre dispose d’une dimension théâtrale grâce à l’emploi de couleurs vives et à la déformation des proportions. À l’échelle du mur, l’artiste projette la ville de Nîmes dans tout ce qu’elle est d’hétérogène. Cette œuvre comporte plusieurs symboles. Par exemple, les bancs sont des créateurs de lien social, la fontaine fait écho au lavoir voisin du puits Couchoux, autrefois lieu de rassemblement des lavandières. Le poisson qui crache l’eau est inspiré par le heurtoir de la porte voisine. Les escaliers sont des métaphores de la progression et d’une évolution dynamique et positive.

Cette élève de l'École supérieure des Beaux de Nîmes réalise ici sa première fresque à la peinture et au pinceau. C’est la première fois que l’école participe au festival de « l’Expo de Ouf ».

Anecdote : la ligne de fuite de la fresque n’est pas la même selon l’endroit où l’on se place pour l’observer !

Fresque de l'artiste Eva Khatchadourian

Fresque de l'artiste Eva Khatchadourian

Baleine de Bellabah, le bateau et les personnages d’Adec et les vagues de Charley Case

Baleine de Bellabah, le bateau et les personnages d’Adec et les vagues de Charley Case

7. La fresque engagée

Continuez sur la rue de la Faïence et arrêtez-vous à l’angle de la rue Baudin.

Cette énorme baleine jaune est le symbole de l’histoire de Belluce, ce jeune artiste guinéen qui a traversé la Méditerranée en 2018 sur un canot pneumatique parmi 52 migrants pour tenter d’échapper à la misère. La baleine représente le bateau et les personnages d’Adec incarnent les compagnons d’infortune tandis que les vagues de Charley Case sont en réalité les âmes perdues au cours du voyage. Cette œuvre aux couleurs chatoyantes nous fait oublier le caractère dramatique de l’histoire qui est contée ici. C’est une des caractéristiques du street art que de faire passer des messages et d’être engagé. L’œuvre attire le regard et éveille les consciences sur des sujets d’actualité. Grace à cette fresque, Belluce a saisi l’opportunité d’affirmer son style et gagne aujourd’hui en notoriété sous le pseudonyme de Bellabah.

8. Le street art et l’hyper-réalisme

Poursuivez votre route sur la rue de la faïence jusqu’à l’angle de la rue Enclos Rey et descendez quelques mètres pour découvrir l’œuvre de KogaOne réalisée en 2019. La façade de cette maison est ornée de couleurs vives et d’un portrait déstructuré réalisé à main levée avec de la peinture et des bombes aérosols. La parfaite maîtrise de ces outils permet un rendu d’un extrême réalisme faisant penser à une photographie. L’artiste sait jouer sur la profondeur du regard de ses personnages et créer ainsi un contact avec le public qui pourrait presque reconnaître la personne sur le mur.

Anecdote : Au cours du parcours, vous pourrez noter les différences remarquables entre le travail à la bombe et au pinceau : les œuvres bombées sont souvent plus homogènes et lisses avec de faibles projections tandis que les œuvres réalisées au pinceau sont moins vives et avec un effet plus texturé.

Portrait de KogaOne

Portrait de KogaOne

9. Une œuvre collaborative et sociale

Descendez maintenant la rue Enclos Rey et arrêtez-vous devant la résidence colorée du même nom. La façade multicolore est l’œuvre de María Corrales Orovio, artiste pluridisciplinaire madrilène. Son objectif principal était d’apporter de la lumière tel un phare dans la rue. Elle signe ici la plus importante fresque de l’histoire du Festival avec une surface de 250 m². Habitants, écoliers et artistes sont venus lui prêter main forte pendant un mois pour l’aider à réaliser ce décor qui égaye la rue en toutes saisons ! Ce travail a nécessité l’utilisation de nacelles, d’échelles et même de cordes pour accéder à toutes les parties de l’édifice.

Anecdote : La façade se repère aisément depuis le sommet de la tour Magne !

Façade multicolore de María Corrales Orovio

Façade multicolore de María Corrales Orovio

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Œuvre de Güntan et Mahn Kloix

Œuvre de Güntan et Mahn Kloix

10. Mettre le feu à la poudrière !

Prenez maintenant la rue de la Poudrière sur votre gauche. Ici vous pourrez découvrir plusieurs œuvres réalisées au cours des dernières années par différents artistes. Ici se mêlent art de la bombe aérosol et peintures aux pinceaux !

Arrêtez-vous devant l’œuvre de Güntan et Mahn Kloix qui évoque les incendies qui ont ravagé l’Autralie pendant plusieurs mois en 2020.  Dans un paysage calciné, on peut voir la main tendue d’un homme vers un animal tandis que de l’autre côté, ce même personnage tient une boite d’allumettes. À travers cette réalisation, les artistes dénoncent le déni de l’homme face à ses actions sur l’environnement. En effet, près de 80 % des feux serait d’origine humaine et nombre d’incendies est le résultat des changements climatiques imputables aux activités humaines.  Ici la technique des artistes renforce la puissance du message : les traits de bombe rappellent le fusain, qui n’est autre qu’un bout de bois calciné et l’un des premiers outils de dessin de l’humanité…

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Le saviez-vous ?

Le terme fresque vient du latin a fresco.

Il désigne un procédé de peinture réalisée sur un mortier frais, très utilisé à l’époque romaine pour orner les murs des maisons. Dans le contexte du street art, la fresque désigne uniquement une réalisation de grand format, mais absolument pas la technique employée.

Rue Poudrière

Rue Poudrière

11. La clé des Villes

Après le planétarium rendez vous au croisement des rues Vincent Faïta et de Turenne pour observer l’œuvre colorée de Foa. Cet artiste nîmois aime représenter les villes en perspective. Ici on peut observer, au-dessus des habitations, des clés qui semblent tomber du ciel. Plusieurs interprétations sont possibles. L’artiste fait référence à l’agence immobilière qui occupe le rez-de-chaussée de l’immeuble et détient les clés venues du ciel, pouvant être considérées comme celles du paradis pour les futurs propriétaires. Les clés, parce qu’elles évoquent une ouverture, peuvent aussi symboliser celle de l’esprit. Mais on peut aussi y voir une critique de la société de consommation qui en veut toujours plus, avec cette accumulation. À vous de voir comment vous recevez cette œuvre. Au travers de cette fresque vous expérimentez l’art tel que l’entendait Auguste Rodin : l’art c’est l’exercice de la pensée qui cherche à comprendre le monde et à le faire comprendre.

Secret d’artiste : Foa réalise un ciel en dégradé de rose et violet qui nécessite une grande maîtrise à la technique de la bombe : les couleurs ne se mélangent pas il faut donc  jouer avec la taille des pulvérisations pour créer des nuances.

Œuvre colorée de Foa

Œuvre colorée de Foa

12. Une fresque architecturale

Flâner le long de la rue Papin jusqu’à la rue Catinat à droite. Vous découvrirez la fresque historique d’Elias Taño.

Cet artiste originaire de Valence en Espagne, réalise une mosaïque inspirée de faits réels en lien avec la ville de Nîmes. Tout en haut il indique le sujet de son œuvre : la libération des prisonniers politiques espagnols en 1944. Ainsi le milieu carcéral est évoqué par la présence d’une serrure, d’une cage à oiseaux et le collier de forçats, la dictature nazie par l’aigle. Cette dernière est vaincue comme l’évoque l’espadrille écrasant la croix gammée et le portait du Général de Gaule.

La puissance de l’œuvre est soulignée par un choix chromatique symbolique : rouge, noir et jaune qui évoquent à la fois les couleurs des drapeaux allemands et espagnols mais aussi du parti communiste. Celui-ci est aussi évoqué au travers de la faucille. Dans l’angle gauche on voit le portrait de Cristino García qui fut à la tête d’une vingtaine de guérilleros espagnols qui ont permis la libération de leurs compatriotes enfermés dans la Maison Centrale de Nîmes, actuellement site Vauban de l’université. Enfin, la main levée tenant un pinceau fait écho à notre période contemporaine et évoque la liberté d’expression des artistes.  

13. C’est la Bagarre !

Rejoignez maintenant la rue Flamande et poursuivez jusqu’à la rue Nicot. Au n°23 se trouve le siège de la fédération départementale du Parti communiste français. Les artistes parisiens Tito et Mulk ont donc réalisé une fresque politique évoquant un fait historique de 1790 : la bagarre de Nîmes opposant les catholiques et les protestants pendant 3 jours, véritable bain de sang. La couleur rouge et le terme bagarre sont donc employés ici à double sens, évoquant le fait historique mais aussi la notion de lutte chère au parti politique. La présence des personnages issus de l’univers de la bande dessinée, comme Pif ou Rahan, sont des hommages directs à des dessinateurs politiquement engagés. Les artistes ont pris un malin plaisir à truffer leur œuvre de références politiques avec Karl Marx ou le Che, mais également à détourner les codes du capitalisme en représentant un Monopoly ou un superman communiste…

Secret d’artistes : Tito et Mulk travaillent principalement au pinceau et réalisent au préalable des esquisses au crayon de papier sur le mur.

Expo de Ouf 2022 - fresque Tito/Mulk

14. Une nouvelle arche de Noé

Avancez maintenant dans la rue Nicot jusqu’au parking. En chemin vous pourrez contempler le coq de l’artiste l’1seckte. Levez ensuite les yeux pour observer l’œuvre philosophique de l’artiste italien Mister Thoms. Avec son arche de Noé l’artiste évoque les nombreuses inondations dont la ville a pu être victime. Mais il évoque aussi les évolutions du temps. En effet l’embarcation navigue sur une mer où flottent des contenants de différentes époques : tonneaux, vases antiques, ou bouteilles en plastique. Parmi les voyageurs, on retrouve des personnages d’âges différents, qui ont chacun leur regard sur le monde et leurs propres centres d’intérêt : l’art avec le rouleau, l’aventure avec la longue vue, la culture avec le livre. L’artiste souhaite interroger sur ce que l’on souhaite préserver de notre civilisation, un questionnement qui a une résonnance particulière dans le contexte de l’épidémie de covid.

Secret d’artiste : Les proportions de l’œuvre ont été réduites car la nacelle nécessaire à la réalisation ne pouvait pas accéder à l’ensemble de la façade.

Coq de l’artiste l’1seckt

Œuvre de l’artiste italien Mister Thoms

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Œuvre "Barn Owl" réalisée par les artistes lyonnais Tank et Popek

Œuvre "Barn Owl" réalisée par les artistes lyonnais Tank et Popek

15. Une fresque chouette !

Empruntez maintenant la rue des Bons enfants pour découvrir la fresque monumentale des artistes lyonnais Tank et Popek. Leur œuvre Barn Owl(chouette effraie) est particulièrement riche en détails et symboles. L’univers onirique est évoqué par la présence de la fleur de pavot et la dualité du personnage féminin derrière lequel on observe une chouette, animal nocturne. Les motifs indiens sur l’aile de l’oiseau peuvent s’entendre comme une évocation chamanique, renforcée par la calligraphie qui entoure sa tête, comme une incantation magique ? L 'œuvre est recouverte d’un faux trait de bombe, comme un toy, à l’intérieur duquel on peut voir plusieurs graffitis évoquant le nom des personnes que les artistes rencontrées au cours de la réalisation de la fresque. Les deux artistes ont utilisé un rétroprojecteur pour décalquer les contours de leurs personnages qu’ils ont ensuite peints au pinceau et à la bombe.

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Le saviez-vous ?

Le street art dispose d’un vocabulaire qui lui est propre.

Lorsqu’une œuvre est recouverte par un autre artiste on appelle cela un toy. Se faire « toyer » n’est pas très agréable pour un artiste car cela témoigne d’un manque de respect de la part des autres artistes.  

Fresque réalisée par l’artiste lillois Grafakie

Fresque réalisée par l’artiste lillois Grafakie

16. ŒUVRES ÉPHÉMÈRES

Poursuivez sur la rue des Bons Enfants et observez au passage l’œuvre collective de Arturo Volatil et Nadège qui évoque la dualité du jour et de la nuit. Plus loin, deux maisons voisines sont ornées de fresques. La première est réalisée par l’artiste lillois Grafakie dont l’univers s’inspire de l’artiste espagnol Miró.

La deuxième est signée de l’artiste Kesadi qui réalise un triptyque mêlant une architecture rustique campagnarde à l’influence romaine locale avec les colonnes de la Maison Carrée et le Crocodile. À travers différents éléments du tryptique, l’artiste s’amuse à modifier leurs dimensions et leurs positions de manière à raconter une histoire. Le mélange d’éléments bleus et blancs avec des parties plus colorées crée un contraste et un effet de profondeur.

Anecdote : Cette fresque a recouvert l’œuvre de l’artiste Dire 132 et sera probablement recouverte à son tour prochainement. Le street art, parce qu’il est né et vit dans la rue est soumis aux intempéries et aux dégradations. Il est donc par essence éphémère. Cette éphémérité lui confère un caractère spécial, c’est un art de l’instant, qu’il faut savoir apprécier tant qu’il est encore là !

Fresque de l’artiste lillois Grafakie

Œuvre de l’artiste Dire 132 recouverte par Kesadi en (?)

Œuvre de l’artiste local Arkane

Œuvre de l’artiste ADEC

17. Redonner le sourire !

Tournez à droite pour rejoindre la rue Richelieu et avancez jusqu’au croisement de la rue Anatole France. Peut-être pourrez-vous observer sur votre chemin un collage qui est une autre technique des artistes de street art. Vous pourrez aussi découvrir l’œuvre de l’artiste ADEC avec ses joyeux personnages, si caractéristiques de son univers poétique.

L’œuvre de l’artiste local Arkane vous attend. Cette jeune fille au regard malicieux est réalisée au pinceau à partir d’une photographie, l’autre passion de l’auteur. On retrouve dans le choix des couleurs et la manière de peintre, l’influence du mouvement impressionniste du XIXe siècle. Arkane reconnaît d’ailleurs être marqué par l’artiste John Singer Sargent (1856-1925) mais également par le cinéma. À travers cette œuvre, il invite le passant à sourire !

18. Arnaud Puig

Pour terminer votre découverte, remontez de quelques pas sur la rue Anatole France.

Plusieurs mots se superposent. C’est l’œuvre de l’artiste ARDPG originaire de Bordeaux qui aime questionner le passant avec ses lettrages. Ici, une histoire du street art résumée en 6 mots ! D’abord né dans la rue, c’est un art vandale considéré comme une dégradation des biens d’autrui. Le street art, sans autorisation, reste répréhensible. D’où le mot « répression ». Mais de plus en plus de personnes s’intéressent aux œuvres présents dans les rues, et grâce à des actions de médiation, la discussion s’est engagée. Elle a permis l’acceptation de cette forme d’expression et aujourd’hui les réalisations des artistes se retrouvent au cœur d’expositions dédiées et certaines œuvres sont cotées sur le marché de l’art. Une belle conclusion pour votre découverte !

Anecdote : Afin de réaliser des lettres régulières l’artiste utilise un pochoir. De nombreux artistes choisissent aussi cette technique. Le plus célèbre est certainement Banksy dont les œuvres vandales sont très recherchées et valent des milliers d’euros !

Œuvre de l’artiste ARDPG

Œuvre de l’artiste ARDPG

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Ici s’achève ce parcours de découverte !

Visite imaginée et créée en collaboration avec Cécile Coustès de l'Office de Tourisme de Nîmes et Lauréline Tellier du Spot.