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Nîmes, Ville d'art et d'histoire

Un site édité par le Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine de la Ville de Nîmes

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Les essentiels
de Nîmes

Au fil des siècles, de nombreux monuments ont été créés, façonnant le paysage urbain et laissant une empreinte indélébile. Chaque monument est une trace vivante de l'histoire de Nîmes, témoignant du travail et de l'ingéniosité des hommes et des femmes qui l'ont façonnée au fil des époques.

Un parcours à la carte, à faire dans son intégralité pour les plus courageux ou, pour les plus pressés, autour des monuments les plus emblématiques de la ville.

Vue sur la Maison Carrée et le Carré d’Art

Vue sur la Maison Carrée et le Carré d’Art

Vue sur la Maison Carrée et le Carré d’Art

Circuit

  1. Les Jardins de la Fontaine
  2. Le Carré d’Art – Jean Bousquet
  3. La Maison Carrée
  4. La tour de l’Horloge
  5. La cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor
  6. La porte d’Auguste
  7. L’hôtel de ville
  8. Les Arènes

Signalétique du patrimoine

Une signalétique du patrimoine donne les premières informations indispensables sur les sites que vous allez découvrir. Ces informations ne seront pas reprises ici mais le cas échéant complétées. 

■ : Icone symbolisant l’emplacement d’une plaque signalétique.

Le Centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine de la Ville de Nîmes a conçu une centaine de panneaux informatifs permettant aux visiteurs de découvrir les sites historiques de la ville en toute autonomie.

Les affichages consacrés aux monuments les plus emblématiques de la ville, proposent également des textes en braille, des dessins en relief et des QR code conçus spécifiquement pour répondre à la labellisation « Destination pour tous ».

Signalétique du patrimoine de Nîmes

Signalétique du patrimoine de Nîmes

1. Les Jardins de la Fontaine

Rendez-vous au portail principal des Jardins de la Fontaine. Lieu de balade prisé des Nîmois, ils sont aussi un concentré de l'histoire de la ville depuis l'époque gauloise jusqu'à nos jours.
Les numéros sur le plan indiquent les panneaux signalétiques ■.

Dirigez-vous tout d’abord vers le Nymphée (2), le groupe sculpté placé au centre d’un stylobate. Au milieu de ce monument, qui se déploie sur une galerie de colonnes à moitié immergées, on trouve la statue de Nemausa, allégorie de la ville de Nîmes et œuvre du sculpteur Dominique Raché. À l’époque antique, l’emplacement était celui d’un autel, celui-ci se situait alors au centre d’un sanctuaire voué au culte impérial construit vers 25 avant notre ère. Nommé l’Augusteum (6), ce complexe monumental prenait la forme d’un portique en U allant du temple de diane au théâtre aujourd’hui enfouit. Le temple de Diane(4) est le seul témoin en élévation de l’Augusteum. Ce n’est pas un temple et Diane n’y était pas vénérée. Il s’agit probablement d’une bibliothèque.

Ensuite, dirigée vous vers la source, berceau de la cité avec son grand bassin qui accueille aujourd’hui des cygnes et des canards et que l’on reconnait à ses deux escaliers en exèdres. La source est à l’origine de l’installation de populations sur le territoire à partir du VIe siècle avant notre ère. Dès cette époque, cette source a un caractère sacré. Le dieu tutélaire gaulois, Nemoz, devient Nemausus à la période romaine. 

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Au XVIIIe siècle, des travaux hydrauliques (3-5) sont réalisés pour réguler le débit de la source, indispensable à l’industrie textile nîmoise. Les vestiges du sanctuaire antique sont découverts et l’ingénieur du roi, Jacques-Philippe Mareschal, les intègre dans un jardin à la française, il en fait alors un des premier jardin public d’Europe. Le mont Cavalier est aménagé au XIXe dans l’esprit d’un jardin à l’anglaise, avec jardin de rocaille, bassins et grotte artificielle.

Au sommet de la colline, domine la tour Magne (7). La construction octogonale datant du règne de l’empereur Auguste enfermait une ancienne tour gauloise. La tour Magne fait partie des 80 tours de l’enceinte de 6 kilomètres qui entoure la ville, une des plus longues de la Gaule romaine.

Pour les curieux
Au XVIIe siècle, sur la base d’un texte de Nostradamus, le jardinier François Traucat est persuadé qu’il y a un trésor caché dans la tour Magne !
Il obtient l’autorisation du roi Henri IV de creuser l’intérieur car la tour romaine est construite par-dessus la tour gauloise… qui est pleine. Après beaucoup d’efforts et beaucoup d’argent, aucun trésor n’est trouvé mais la tour Magne, évidée, est fragilisée. Pour la petite histoire, avant d’être ruiné par cette aventure, François Traucat a fait fortune en introduisant en Languedoc les mûriers pour l’élevage des vers à soie ! 

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Des Jardins de la Fontaine à la Maison Carrée

Sortez des Jardins de la Fontaine par le portail est. Suivez le canal qui vous conduit aux quais de la Fontaine.

Créé au XVIIIe siècle, comme les jardins, le canal alimentait en eau les ateliers des teinturiers dans le centre-ville. Les quais s’urbanisent progressivement tout au long des XVIIIe et  XIXe siècles. Les notables nîmois s’installent et se font construire dans ce nouveau quartier de belles demeures comme l’hôtel Merle ■ (n°6) et l’hôtel Hérisson ■ (n°11), de part et d’autre des quais.

Pour les curieux
À l’extrémité des quais de la fontaine se trouve le square Antonin. La statue, sur son piédestal au centre, représente l’empereur Antonin, dont la famille est originaire de Nîmes.
L’écrivain Alphonse Daudet, né à Nîmes,  en parle ainsi : « Je saluais « Pleut-il ? », surnom donné par les Nîmois à cause du bras tendu du monarque.

Hôtel Hérisson

Le square d’Antonin

Au centre est installée la statue de l’empereur romain Antonin réalisée par le sculpteur Auguste Bosc.

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Fontaine de pierre de la place d’Assas réalisée par Martial Raysse

Fontaine de bronze de la place d’Assas réalisée par Martial Raysse

Au bout des quais, prenez à droite le boulevard Alphonse Daudet. Un peu plus loin sur votre droite, vous trouvez la place d’Assas.

Cette place porte le nom d’un chevalier, né au Vigan, qui s’est illustré lors d’une bataille en Allemagne au XVIIIe siècle. En 1787, la municipalité achète une partie du jardin du couvent des Récollets pour bâtir un lavoir qui sera remplacé, à la fin du XIXe siècle par un square.

En 1988, la place d’Assas est totalement réaménagée. L’artiste Martial Raysse propose un décor architectural dont les éléments symboliques et ésotériques sont organisés autour d’un canal central. Ses sculptures de pierre et de bronze, qui animent et structurent la place, évoquent les origines de Nîmes - Nemausus et Nemausa, un principe masculin et un principe féminin qui se font face. Deux monuments se côtoient à l’ouest de la place, l’un dédié au chevalier d’Assas et aux « héros morts » pour la France et l’autre, érigé à la mémoire d’Ernest Denis, nîmois et historien.

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2. La Maison Carrée

En continuant sur le boulevard Alphonse Daudet vous découvrez sur votre gauche la Maison Carrée .

La Maison Carrée est l’un des temples romains les mieux conservés au monde. Dédié aux petits-fils de l’empereur Auguste, Caius et Lucius César, princes de la jeunesse, il est daté du tout début du premier siècle. En 1758, l’érudit nîmois Jean-François Séguier déchiffre la dédicace aux héritiers d’Auguste disparue grâce au positionnement des trous d’accroche des lettres de bronze de l’inscription sous le fronton. Une reconstitution est visible à droite du temple, en contrebas. 

Le forum et la Maison Carrée

Le forum et la Maison Carrée

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Restitution de la dédicace sur le mur en face de la Maison Carrée

Restauration en cours sur un chapiteau à feuilles d’acanthes de la Maison Carrée

Construit sur un podium de presque 3 mètres de haut, le temple est situé sur une aire sacrée. Celle-ci est surélevée de plus d’un mètre par rapport à la place publique antique, comme l’attestent les quelques marches de part et d’autre de la Maison Carrée. Cette place est entourée de portiques dont quelques bases de colonnes sont encore visibles. Elle fait partie d’un vaste ensemble monumental, le forum, où se trouvent des édifices publics et cultuels. L’utilisation continue du monument à travers les âges a permis son exceptionnelle conservation, malgré de nombreuses modifications.

Les façades de la Maison Carrée sont entièrement restaurées de 2006 à 2010. Depuis la remise en état de l’intérieur en 2022, la cella abrite un centre d’interprétation sur l’histoire et l’architecture du monument, candidat à l’inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.

Pour les curieux
La Maison Carrée est-elle vraiment carrée ? Avec ses 32 mètres de long sur 15 mètres de large, tout le monde remarque qu’elle est rectangulaire…mais, au Moyen-Age, le mot rectangle n’existe pas. Cette forme est appelée « carré-long ». Voilà pourquoi la Maison Carrée est dite carrée, sans l’être !

3. Le Carré d’Art – Jean Bousquet

Face à la Maison Carrée, vous ne pouvez pas rater le Carré d’Art – Jean Bousquet. Une plaque signalétique se trouve à droite de la façade ■.

Le site sur lequel est édifié Carré d’Art est chargé d’histoire ! Les plus anciens traces d’occupation d’une mise en culture ou d’un habitat démantelé remontent au Ve siècle avant notre ère. Plus tard, à l’époque romaine, il fait partie du forum, comme la Maison Carrée. Des vestiges d’édifices publics de cette période sont retrouvés lors de fouilles archéologiques, menées dans les années 1980. Les fondations d’une chapelle médiévale, également mises au jour, attestent de la présence d’un couvent franciscain.

Au début du XIXe siècle, on a construit à cet emplacement un théâtre, détruit en 1952. Trente ans après, sur l’impulsion du maire Jean Bousquet, la friche urbaine laissée par la disparition du théâtre est choisie pour créer un nouvel équipement culturel regroupant un musée d’art contemporain et une médiathèque, sur le modèle du Centre Georges Pompidou de Paris.

Carré d’Art – Jean Bousquet

Carré d’Art – Jean Bousquet

L'ancien théâtre de Nîmes

Carte postale de l’ancien théâtre néo-classique de Nîmes sur l’emplacement de l’actuel Carré d’Art

L'ancienne salle de spectacle

Photo de l'intérieur de l’ancien théâtre néo-classique de Nîmes

Un concours international d’architecture est organisé en 1984. Le gagnant est Lord Norman Foster. L’architecte anglais utilise la technique du mur rideau : la structure porteuse est constituée de piliers et de planchers en béton armé, la façade n’est plus porteuse et devient une simple enveloppe. Elle peut être réalisée dans des matériaux plus légers comme le verre, ce qui offre un jeu de miroir avec la Maison Carrée.

Pour les curieux
Le lundi 27 octobre 1952, à 18h30, le théâtre municipal est en feu !
Seule la façade et ses colonnades échappent aux flammes qui n’ont fait aucune victime. Cet évènement bouleverse d’autant plus les Nîmois, très attachés au théâtre, que l’incendie est d’origine criminelle. En effet, il s’agit de l’acte de vengeance d’une cantatrice déçue que son beau-fils n’ait été recruté par le directeur ! En 1989, la colonnade de l’ancien théâtre est démontée et reconstruite sur l’aire d’autoroute de Caissargues.

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De la Maison Carrée à la tour de l’Horloge

Prenez la rue Général Perrier, devant la Maison Carrée et avancez jusqu’à la rue Guizot, face aux Halles.​

Jusque dans les années 1880, la rue Général Perrier n’existe pas, l’espace à l’Est de la Maison Carrée est complètement bâti ! Au milieu du XIXe siècle, pour des raisons d’hygiène, on repense l’organisation urbaine afin de faciliter la circulation de l’air, des personnes et des marchandises. Des rues sont élargies, d’autres sont créées, des immeubles sont détruits et des nouveaux, aux façades alignées, sont construits.

Partout en France, les villes se transforment au rythme des percées « haussmanniennes », du nom du baron Haussmann initiateur de la transformation de Paris. Dans la rue Général Perrier, les façades des immeubles nouvellement édifiés, sont harmonisées, avec des balcons filants créant des effets de perspective.

Vue de l’immeuble Juvenel en construction

Photographie du 14 mars 1884 de la percée de la rue Général Perrier ainsi que la construction des Halles et de l’immeuble Juvenel.

Vue de l’immeuble Juvenel en construction

Photographie du 14 mars 1884 de la percée de la rue Général Perrier ainsi que la construction des Halles et de l’immeuble Juvenel.

Dans la même logique hygiéniste, on construit les Halles, regroupant en un seul lieu les marchés jusqu’alors dispersés en différents endroits de la ville. L’édifice à l’ossature métallique, achevé en 1884, s’étend sur 3 000 m2 et s’inspire de l’architecture des Halles Centrales de Paris construites par Victor Baltard. 

Dans les années 1970, le bâtiment des Halles est remplacé par un édifice en béton. Les façades sont habillées de claires voies métalliques rappelant l’aspect des anciennes halles par l’architecte Jean-Michel Wilmotte à la fin des années 1980. 2019, l’ajout d’un vestibule en verre, imaginé par le cabinet d’architectes Cazenove, a transformé l’entrée côté rue Général Perrier.

Pour les curieux
Au Moyen-Age, les immeubles détruits par la percée de la rue Général Perrier appartiennent à la famille Scatisse.
Ces marchands venus d’Italie s’installent à Nîmes au XIVe siècle. Ils s’enrichissent avec le commerce textile et les activités dans la banque. Ils occupent également des postes importants comme trésoriers ou consuls. De cet immense ilot, peu à peu démembré, ne restent que quelques éléments visibles dans les cours des immeubles situés 10 et 14 rue de l’Horloge.

Carte postale des Halles de Nîmes au XIXe siècle

Vue des Halles aujourd'hui

4. La tour de l’Horloge

Tournez à droite et rejoignez la place de l’Horloge ■.

La rue Guizot et la place de l’Horloge font partie des percées « haussmanniennes » du XIXe siècle. Lors de ces travaux, l'ancien hôtel de ville, désaffecté depuis 1700, ainsi que d’autres bâtiments mitoyens de la tour de l’Horloge, sont détruits.

La tour d’origine date de 1412 et est appuyée contre l’hôtel de ville. Elle est construite pour accueillir un mécanisme d’horloge et une grosse cloche offerts aux Nîmois par l’évêque de Maguelonne, en souvenir de ses années à Nîmes. D’abord installée dans la cathédrale, la cloche est l’objet de disputes entre les chanoines, au service de l’évêque, et les consuls, représentants civils de la ville. Elle est finalement remise aux consuls sous réserve qu’ils fassent construire une tour pour l’accueillir avec le mécanisme d’horloge… mais elle ne devra pas être plus haute que le clocher de la cathédrale ! Les consuls s’engagent à construire une tour attenante à l’hôtel de ville et  « tenir une horloge publique à perpétuité pour l’usage des habitants ainsi que pour celui de l’église ».

Représentation de la tour de l’Horloge de 1657 attenante à la maison consulaire

Enluminure de Ferdinand Pertus (1935), conservée au Musée du Vieux Nîmes.

Représentation de la tour de l’Horloge de 1657 attenante à la maison consulaire

Enluminure de Ferdinand Pertus (1935), conservée au Musée du Vieux Nîmes.

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Tour de l’Horloge

Vue de la Tour de l'Horloge

Symbole du pouvoir municipal, la tour sert à prévenir les habitants en cas d’attaques ou d’incendies. En 1752, la tour, en très mauvais état, doit être démontée. Sous la direction de l’architecte Esprit Dardailhon. Le maçon Durant reconstruit une tour quadrangulaire avec des chaînages à refends aux angles, des corniches séparant les niveaux et une horloge sur chaque face. Le maître serrurier Archinard réalise le support en fer forgé placé au sommet de la tour pour accueillir la fameuse cloche !

Pour les curieux
Au XVIe siècle, il semblerait que la sépulture de François d’Andelot de Coligny, frère du célèbre chef militaire protestant, soit installée dans le sous-sol de la tour de l’Horloge.

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De la tour de l’Horloge à la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor

Depuis la place de l’Horloge, prenez la rue de la Madeleine en direction de la cathédrale, à gauche de Villaret.

Pour les curieux
Avant de vous engager dans la rue de la Madeleine, remarquez à l’angle de la rue de l’Aspic, la Maison Villaret, une institution à Nîmes dont la spécialité, les croquants, date de 1775 !​ Ces biscuits secs à base d’amandes et parfumés au miel, citron et fleur d’oranger servaient, à l’origine, pour rendre la monnaie. Ils remplaçaient ainsi la pièce de un demi sou inexistante.

En chemin, découvrez l’histoire du plus ancien édifice religieux de la ville, la chapelle Sainte-Eugénie , située dans la première rue à droite (7 rue Sainte-Eugénie). Ensuite, arrêtez-vous devant les décors surprenants de la Maison romane , au bout de la rue de la Madeleine ( n°1).

La façade de la Maison romane porte les traces des époques qu’elle a traversées ! A deux pas de la cathédrale, cette maison médiévale appartenait probablement à un riche bourgeois. Comme aujourd’hui, le rez-de-chaussée était réservée aux activités commerciales (boutique ou atelier), tandis que le premier étage, mis en évidence par un étonnant décor sculpté, accueillait le logis et les « bureaux » du maître de la maison.

Façade de la Maison romane

Façade de la Maison romane

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Seuls le rez-de-chaussée et le premier étage datent du XIIe siècle. Le deuxième étage est ajouté au XIIIe ou au XIVe siècle et le troisième au XVe siècle. La maison atteint sa hauteur actuelle au XVIe siècle. La frise sculptée que vous pouvez apercevoir est une composition hétéroclite, on y retrouve des animaux, des chimères, des fleurs et des personnages surprenants. Les fenêtres sont entourées de colonnettes surmontées de têtes d’aigles ou d’animaux mystérieux ainsi que d’une tête sculptée semblant porter une couronne sur sa tête.

Enfin, au XIXe siècle, neuf grandes fenêtres sont percées en façade. Les ornements médiévaux sont remployés dans la nouvelle composition. Au rez-de-chaussée, le porche central est transformé en magasin et une nouvelle entrée est créée à côté.

Si vous avez réussi à lire la façade de la maison romane, vous êtes prêts à découvrir celle de la cathédrale !

Frise sculptée à motifs anthropomorphiques sur la façade de la maison romane

Visage sculpté aux pupilles de plomb et portant une couronne, situé sur la maison romane

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5. La cathédrale

Vous vous trouvez sur la place aux Herbes, face à vous se dresse la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor. En ce moment, la cathédrale est entièrement cachée par les échafaudages d’un chantier de restauration.

L’édifice roman est encore inachevé quand il est consacré par le pape Urbain II en 1096. Pendant les guerres de Religion, des XVIe et XVIIe siècles, il est partiellement détruit… et reconstruit.

Au fil des siècles la façade a subi de nombreux dommages : dilation des pierres sous l’effet du gel, fissures, joints dégarnis… Le décor sculpté du grand fronton, d’inspiration antique, et la frise qui raconte l’ancien testament sont altérés par des croutes noires et des mousses. Vous pouvez voir des photos de la frise à l’intérieur dans le déambulatoire.
Les travaux de restauration ont démarré en 2022 et prendront fin en 2024. Un suivi archéologique tout au long du chantier devrait permettre d'affiner certaines datations.

Pour les curieux
La place aux Herbes tient son nom du marché qui pendant plusieurs siècles se tenait ici. Sur les étals on vendait des fruits, des légumes, des fleurs… La construction des Halles en 1884 met un terme à cette activité.

LE PALAIS ÉPISCOPAL

Sur la droite vous apercevez l’ancien palais épiscopal ■ qui abrite aujourd’hui le musée du Vieux-Nîmeset des salles du conservatoire de musique, danse et art dramatique de la ville.

La corniche à caissons et les têtes de lions sur la façade font également référence à l’Antiquité et, plus particulièrement, au décor de la Maison Carrée. Conçu comme un hôtel particulier entre cour et jardin par Alexis de la Feuille de Merville, ingénieur du roi Louis XIV, le palais est construit pour l’essentiel entre 1682 et 1686.

L’architecte Pierre Dardailhon réalise les derniers aménagements en 1759 avec la construction du portail monumental de la cour, aujourd’hui disparu, du grand escalier intérieur et de la chapelle épiscopale. Des motifs végétaux et des mascarons achèvent la décoration de la façade. Il accueille le musée du Vieux-Nîmes depuis les années 1920.

Le palais épiscopal

Le palais épiscopal

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De la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor à la porte d’Auguste

Prenez la rue Saint-Castor à gauche de la cathédrale. Arrêtez-vous au numéro 9 devant l’ancien presbytère ■.

Devenu presbytère en 1746, l’édifice est, à l’origine, une maison particulière. La première mention dans les archives remonte à 1477. La façade se compose, en rez-de-chaussée, d’un portique d’entrée à colonnes ioniques sur haut socle soutenant un entablement avec une frise à rinceaux. Au premier étage, se trouvent des baies à croisées de pierre flanquées de pilastres d’ordre corinthien. Le riche décor est de style Renaissance avec des rameaux de chênes, des corbeilles de fruits et des draperies. En 2022, la Ville vend le presbytère qui va être aménagé pour recevoir des logements.

Juste avant d’arriver sur la place Belle-Croix, à droite, vous pouvez admirer la belle façade de l’école Berlioz conçue par l’architecte nîmois Max Raphel, maître d’œuvre également de la galerie Jules Salles et du musée des Beaux-Arts. Construite en 1898, elle est typique des écoles dites « Jules Ferry », du nom du ministre de l’Instruction publique à l’origine des lois de 1881 et 1882 qui rendent l’école primaire gratuite et laïque et l’enseignement obligatoire… jusqu’à 13 ans ! D’autres bâtiments ont occupé cet emplacement depuis le Moyen-Age : le réfectoire des chanoines de la cathédrale, la chapelle des pénitents Blancs au 18e siècle et enfin la halle de poissons au 19e siècle.

Façade du presbytère dans la rue Saint Castor

Décor sculpté de style Renaissance, datant d’entre le XVIe et le XVIIe siècle, sur la façade du presbytère

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Prenez en face la rue Xavier Sigalon qui vous mène à la place des Esclafidous ■.

Continuez dans la rue Xavier Sigalon jusqu’à la rue Nationale, tournez à droite jusqu’à la porte d’Auguste.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la rue Nationale n’existait pas encore… c’était un canal bordé de quais ! L’eau, venant  de la source de la Fontaine, servait à actionner des moulins à blé et alimentait les ateliers des teinturiers pour le lavage et le rinçage des soies, laines, toiles et draps. Après avoir été la première ville manufacturière du Bas-Languedoc, Nîmes voit son industrie textile décliner tout au long du XIXe siècle. Ayant perdu sa fonction économique, le canal de l’Agau, insalubre et source d’épidémies de cholera, est recouvert et la rue Nationale est créée.

Pour les curieux
Pour rejoindre la porte d’Auguste, vous pouvez aussi emprunter le passage Guérin. À cet emplacement, se trouvait la caserne de la gendarmerie accolée à la porte d’Auguste au XIXe siècle. Les bâtiments sont vendus en 1872 à Samuel Guérin, inventeur du lacet élastique, qui crée ce passage commerçant couvert et lui donne son nom.

Le canal de l’Agau

Représentation par le pasteur Émilien Frossard en 1835, extrait de « Nîmes et ses Environs ».

Le canal de l’Agau

Représentation par le pasteur Émilien Frossard en 1835, extrait de « Nîmes et ses Environs ».

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Représentation en peinture de la Porte d’Auguste transformée en château royal

Enluminure de Ferdinand Pertus (1935), conservée au Musée du Vieux Nîmes.

Représentation en peinture de la Porte d’Auguste transformée en château royal

Enluminure de Ferdinand Pertus (1935), conservée au Musée du Vieux Nîmes.

6. La porte Auguste

Vous arrivez à la célèbre porte  Auguste ■.

Flanquée de deux tours massives, d’environ 14,50 m de haut, les quatre baies de la porte permettent le passage et le contrôle des véhicules et piétons ainsi que la collecte des taxes et droits de péage sur les marchandises entrant dans la ville. Sur le tronçon allant jusqu’à l’amphithéâtre, le tracé de l’enceinte augustéenne sera repris par le rempart médiéval et la porte est transformée en fortin.

En 1391, Charles VI fait construire sur ce lieu un château qui, comme le fortin, intègre les deux tours de l’ancienne porte. Au centre, dans la cour de la porte romaine, on creuse le puit toujours visible. Ce château royal est détruit pendant les guerres de Religion dans les années 1560. En 1635, Louis XIII autorise l’ordre des Dominicains de s’établir sur le terrain. Leur couvent sera mis à sac et vendu comme bien national pendant la Révolution française

Après la Révolution, la démolition du rempart médiéval révèle les vestiges de la porte romaine. Le monument, tel que l’on voit aujourd’hui, sera entièrement dégagé lors des fouilles réalisées en 1849. Elles permettent de retrouver le niveau du sol antique ainsi que le dallage de Via Domitia, route commerciale et militaire majeure reliant l’Italie à l’Espagne.

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De la porte d’Auguste à l’hôtel de ville

La porte Auguste donne sur la place Gabriel Péri, plus connue des Nîmois sous le nom de place des Carmes, en référence au couvent des Carmes, arrivés au XIIIe siècle. L’église de celui-ci se situait à l’emplacement actuel de la faculté de sciences. Vous trouverez un panneau signalétique à droite de l’église Saint-Baudile ■ qui domine la place.

De style néo-gothique, l’église impressionne par ses deux clochers surmontés de flèches de 70 mètres de haut !
Tout en haut, on aperçoit la statue desaint Baudile du sculpteur nîmois Auguste Bosc. Saint Baudile est représenté tenant une épée, l’arme de son supplice, et la palme de martyr. Saint Baudile est le patron de la Ville. Arrivé au IIIe siècle, pour évangéliser la région, une mauvaise rencontre avec quelques païens au cours d’une fête, lui valut de perdre la tête ! Selon la légende, celle-ci rebondit trois fois et à chaque rebond, une source a jailli. L’oratoire des Trois-Fontaines, situé au nord du boulevard Gambetta, rappelle cet évènement.

Place des Carmes Eglise St-Baudile

Carte postale éditée par les Nouvelles Galeries.

L’oratoire des Trois-Fontaines

Quittez la place Gabriel Péri  et prenez le boulevard Amiral Courbet situé en face de l’église. Puis, tournez à droite à la place du Grand temple ■.

L’ancienne église des dominicains est appelée ainsi en mémoire du premier Grand temple protestant situé à la place de la Calade. Détruit après la révocation de l’Edit de Nantes (1685), ce temple, un des plus vastes de la France, pouvait accueillir jusqu’à 5000 personnes.

Poursuivez sur la rue Curaterie et vous arrivez à la place Belle-Croix.

Sur l’immeuble, en arrivant à gauche sur la place, vous pouvez remarquer un bas relief du XVe siècle représentant une légendetrès populaire à la fin du Moyen Âge : Saint Georges terrassant le dragon et sauvant une princesse qui devrait être la prochaine victime de la créature bestiale. 

Tournez maintenant à gauche dans la Grand’Rue. Arrêtez-vous au n°10 devant la façade néoclassique de l’ancien hôtel Rivet ■, actuelle École supérieure des Beaux-arts de Nîmes (ESBAN).

Le Grand Temple protestant

Bas relief du XVe siècle

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Un peu plus loin dans la rue, c’est le style baroque de la fin du XVIIe siècle qui caractérise l’architecture de la chapelle des Jésuites ■. Symbole de la puissance de l’Église catholique, elle devient un lieu de réunion politique à la Révolution française, d’où la présence de la devise de la France sur sa façade, « Liberté Égalité Fraternité ».

Votre parcours continue dans la rue Dorée, à droite après la chapelle.

L’appellation rue Dorée fait allusion à la fortune de ses habitants. Occupé auparavant par des jardins et vergers, aux XVe et XVIIe siècles, ils y trouvent ici de vastes parcelles pour se faire construire des hôtels particuliers. Le premier que vous allez voir se trouve sur votre gauche, au n° 16. C’est l’hôtel de l’Académie ■, qui se distingue par le décor sculpté de sa porte et de sa cour de style Renaissance.

Un peu plus loin sur la droite, l’imposante façade de l’hôtel d’Albenas (n°7), dépourvu de tout ornement, contraste avec l’élégant décor de l’hôtel Villard ■ (n°5). Au bout de la rue l’ancien hôtel Guilhon (n°4) et son remarquable décor de style rocaille en vogue sous le règne de Louis XV font face au néoclassicisme de l’hôtel André (n°3). Les façades des deux maisons ont été reconstruites au XVIIIe siècle.

7. L’hôtel de ville

Tournez à gauche dans la rue de la Trésorerie. Au numéro 10 se trouve l’ancien hôtel de Galepin ■. En face, sur votre gauche, vous apercevrez des éléments architecturaux de l’ancienne trésorerie du roi 

Le nom de la rue rappelle la première fonction des bâtiments qui abritent aujourd’hui l’hôtel de ville. En effet, après l’intégration du Languedoc au royaume de France au XIIIe siècle, la trésorerie royale est installée dans l’ancien hôtel particulier des vicomtes de Nîmes, composé de différents bâtiments hétérogènes. De cette époque, datent les fenêtres Renaissance ainsi que les baies géminées.

Zoom sur les fenêtres Renaissance de la rue de la Trésorerie

Zoom sur les baies géminées de la rue de la Trésorerie

Façade de l’Hôtel de Ville

Façade de l’Hôtel de Ville

En passant sous l’arche vous arriverez sur la place de l’hôtel de Ville Sur votre gauche se déploie la façade principale de la mairie. Si l’hôtel de ville est ouvert, entrez pour découvrir la cour d’honneur et son majestueux escalier.

Ici, l’emblème de la Ville est partout, sur les ferronneries de la porte d’entrée, du balcon, de l’escalier d’honneur. Dans la cage d’escalier on trouve même quatre crocodiles naturalisés suspendus au plafond qui sont classés Monuments Historiques. Le plus ancien date de 1597, le deuxième de 1671, le troisième de 1692 et le quatrième de 1703. Entreposé dans les combles, ils refont surface en 1851 lors des travaux ■.

En quittant la mairie, vous aurez peut-être la chance d’entendre le Jacquemart au Chinois sonner les heures. Il est probable qu’il ait été installé par un horloger qui avait sa boutique dans cet immeuble en face de la mairie. Le reste du décor est aussi curieux : une série de têtes d’animaux rappelant des trophées de chasse. On l’attribue à un certain Jean-Louis Windisch, armurier et propriétaire de l’immeuble au XIXe siècle.

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La fontaine au crocodile de Martial Raysse

Place du marché avec son palmier

De l’hôtel de ville aux Arènes

Prenez la rue de l’hôtel de ville jusqu’à la place du marché. Arrivez à hauteur de la fontaine au crocodile.

Si vous interrogez un Nîmois, demandez-lui plutôt où se trouve la place du crocodile. Le réaménagement de cette place est une des premières réalisations municipales de mise en valeur du centre historique après la création du site patrimonial remarquable en 1985 : ravalement des façades, réfection du sol et des devantures des commerces, commande publique à l’artiste Martial Raysse qui créa la fontaine du crocodile.

L’autre élément marquant de la place est le majestueux dattier des Canaries qui fait 8m de haut. Ce palmier très résistant, apprécié pour ses qualités ornementales, est largement présent sur le pourtour méditerranéen. 

Pour les curieux
Le crocodile est depuis le XVIe siècle l’emblème de la ville suite à la découverte de l’as de Nîmes, monnaie antique représentant un crocodile enchaîné à une palme symbolisant la victoire des Romains contre les Egyptiens lors de la bataille d'Actium (31 av.J-C).

À hauteur du palmier, tournez à gauche dans la rue des Arènes. Vous trouverez une plaque signalétique au début de la rue ■.

Restauration en cours sur l’amphithéâtre de Nîmes

Restauration en cours sur l’amphithéâtre de Nîmes

8. Les Arènes

Notre parcours se termine ici, avec la découverte de l’un des monuments les plus emblématiques de la ville. Vous trouverez trois plaques signalétiques autour des Arènes ■.

L’amphithéâtre de Nîmes est un des mieux conservés du monde romain grâce à son utilisation continue à travers des siècles. Depuis 2009, il est en cours de restauration. L’objectif est de protéger le monument des intempéries. La disparition d’une importante partie des gradins de la cavea et de tous les parapets de la façade au premier étage exposent le monument aux eaux de pluies qui s’infiltrent et circulent dans les maçonneries. Imbibées d’eau, les pierres perdent leur résistance, se fragilisent et éclatent.

Les travaux vont perdurer jusqu’en 2034. Ce gigantesque chantier est accompagné d’une étude archéologique qui apporte des nouvelles connaissances sur le chantier de construction du monument dans l’Antiquité. Elle a notamment permis de réviser et préciser la datation, l’amphithéâtre de Nîmes est construit au début du IIe siècle de notre ère, entre les années 100 et 130.

Représentation de l'intérieur des Arènes en 673

Enluminure de Ferdinand Pertus (1935), conservée au Musée du Vieux Nîmes.

Représentation de l'intérieur des Arènes en 673

Enluminure de Ferdinand Pertus (1935), conservée au Musée du Vieux Nîmes.

Au XIXe siècle, les aménagements, qui avaient pris place dans les Arènes, disparaissent pour laisser l’amphithéâtre redevenir un lieu de représentation. Aujourd’hui, s’y tiennent de multiples représentations, à l’image de spectacles taurins et de concerts.

Pour les curieux
Vous pouvez faire le tour des Arènes à la recherche d’un bas-relief représentant un triple phallus ailé sur pattes ! Cette image protectrice (et non érotique !) est un porte-bonheur chez les Romains. Pour vous aider, c’est presqu’en face de l’office de tourisme.

décoration

Ici s’achève ce parcours de découverte !