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Nîmes, Ville d'art et d'histoire

Un site édité par le Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine de la Ville de Nîmes

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Promenade littéraire

Nîmes a su charmer de nombreux écrivains de passage dans la ville. Stendhal, Colette, Guillaume Apollinaire et Alphonse Daudet, parmi d'autres, ont mêlé leurs écrits à l'éclat de la ville, immortalisant leurs souvenirs en de singuliers récits. Lors de cette promenade poétique, nous vous convions à un voyage littéraire, pour découvrir leurs témoignages et dresser le portrait de la ville avec leurs regards et leurs mots.

Vue pittoresque sur la ville des Jardins de la Fontaine

Dessinateurs : Havell et Rouargue - graveur : Larbalestrier. Gravure tirée de Désiré Nisard, Histoire et descriptions villes de l'Europe : France, Nîmes. Paris : Desenne, 1835

Vue pittoresque sur la ville des Jardins de la Fontaine

Dessinateurs : Havell et Rouargue - graveur : Larbalestrier. Gravure tirée de Désiré Nisard, Histoire et descriptions villes de l'Europe : France, Nîmes. Paris : Desenne, 1835

Vue pittoresque sur la ville des Jardins de la Fontaine

Dessinateurs : Havell et Rouargue - graveur : Larbalestrier. Gravure tirée de Désiré Nisard, Histoire et descriptions villes de l'Europe : France, Nîmes. Paris : Desenne, 1835

Avenue Feuchères

Elisabeth Barbier (1911 –1996)

« L’avenue Feuchères s’endormait dans la fin d’un beau jour de septembre sous les platanes habités d’innombrables nids, l’eau coulante des fontaines serpentait dans les rigoles d’arbre en arbre. Du réseau des branches qui formaient une voûte, descendait la rumeur d’un bavardage pépié à l’infini. »

Serre Paradis, 1950

L'Avenue Feuchères au XIXe siècle

L'Avenue Feuchères au XIXe siècle

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La fontaine Pradier

La fontaine Pradier

Fontaine Pradier

Louis Gillet (1876 – 1943)

« De tous ces Nîmois, à la vérité il n’y en a qu’un seul qui ait eu le talent de parvenir à la grande célébrité : c’est le sculpteur James Pradier, et encore il était de Genève ; mais son grand-père était originaire du Gard et lui-même n’a jamais cessé de soigner sa petite patrie.  En dehors de Paris c’est Nîmes qui demeure le pays, le foyer de Pradier. La Fontaine de Nîmes est encore la plus magnifique de ses œuvres monumentales avec les douze Victoires qui veillent aux Invalides sur le tombeau de l’Empereur. »

Le Trésor des Musées de Province, 1934

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Palais de justice

Marc Bernard (1900 – 1983)

« Les monuments ont des aspects étranges, le palais de justice, avec ses puissantes colonnes et son péristyle ressemble à une scène ; Œdipe, Jules César n’attendent que les trois coups pour sortir de la nuit dans leur laine sanglante… »

Une journée toute simple, 1950

Le Palais de Justice au début du XXe siècle

Le Palais de Justice au début du XXe siècle

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Arènes

Alphonse Daudet (1840 –1897)

 « […] Enfin la maudite grille s’ouvrait. On avait le droit de s’élancer dans le noir,  dans la fraicheur des voûtes, de ces escaliers géants, et d’arriver tout à coup à l’éblouissement du jour tombant d’aplomb sur les gradins étagés […]»

Chronique dramatique parue dans le Journal officiel, 1874

Le Promenoir Romain (galerie supérieure) des Arènes

Le Promenoir Romain (galerie supérieure) des Arènes

Alphonse Daudet (1840 –1897)

« […] son enfance avait vécu là ses meilleures heures tout en joies et en désirs. Oh ! Les dimanches de course de taureaux, la flânerie autour des grilles avec d’autres enfants pauvres comme lui, n’ayant pas les dix sous pour prendre un billet. Dans le soleil ardent de l’après-midi, le mirage du plaisir défendu, ils regardaient le peu que leur laissaient voir les lourdes murailles, un coin de cirque, les jambes chaussées de bas éclatants des toreros, les sabots furieux de la bête, la poussière du combat s’envolant avec les cris, les rires, les bravos, les beuglements, le grondement du monument plein. »

Numa Roumestan, 1881

Les Arènes

Ferrade organisée à l’occasion de la visite de l’empereur le 30 septembre 1852. D’après un dessin de Revoil.

Les Arènes

Ferrade organisée à l’occasion de la visite de l’empereur le 30 septembre 1852. D’après un dessin de Revoil.

Centre-ville

Marc Bernard (1900 – 1983)

« À l’âge de huit ans, je quittai la Croix-de-fer, pour aller habiter rue du Chapitre, dans une très vieille maison […] À la sortie de l’école je m’asseyais devant le couloir, sur une des bornes charretières, tandis que la nuit descendait lentement dans notre rue étroite ; j’attendais le retour de ma mère. La cloche de la cathédrale sonnait dans le silence : le son venait de très haut, il passait au-dessus des toits, me semblait-il, sans descendre. »  

Pareils à des enfants, prix Goncourt 1942

Rue du Chapitre

Rue du Chapitre

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La place de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor de Nîmes au XIXe siècle

La place de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor de Nîmes au XIXe siècle

Christian Liger (1935 – 2002)

« Si vous avez perdu votre partenaire dans la vieille ville, allez vous assoir au café des Beaux-Arts, place de la Cathédrale, et attendez qu’elle passe. Car elle passera. Six rues capitales, six ruelles tortueuses, six parcours commerçants aboutissent ici. La place de la Cathédrale, c’est le cœur du cœur depuis plus de mille ans [...] Là se tenait le grand marché aux légumes où depuis le Moyen Age venaient converger les produits des vergers et des jardins : d’où son nom de place aux Herbes. On voit encore dans la façade de la cathédrale les trous carrés dans lesquels s’engageaient les boiseries des étals des marchands. L’ensemble de la place était protégé par des tentes suspendues. Et tout autour s’ouvraient des échoppes, avec leurs bancs de pierre avancés, et leurs façades voûtées. »

Nîmes sans visa : portrait d'une ville, 1987

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Marc Bernard (1900 – 1983)

« Dans les quartiers populaires, les Nîmois prennent le frais sur le seuil de leur porte. Ils ont sorti les chaises de la cuisine, à la paille rouge et blanche, et boivent l’air comme des poissons. Pas besoin de faire des manières, on est entre soi, en pantalon bleu, chemise ouverte, pieds nus dans les sandales de cordes, côté hommes, et en jupon léger ou peignoir de pilou, jambes nues chez les femmes. »

Une journée toute simple, 1950

Le boulevard Gambetta

Le boulevard Gambetta

Ernest Daudet (1837-1921)

« C’était la vigne, petite propriété située aux portes de la ville, parmi les masets épars dans les garrigues, toute rôtie par le soleil et qui ne nous offrait d’autre abri qu’un kiosque en treillage où nous avons soupé en famille durant les soirs d’été, après avoir passé de longues heures à manger des raisins, oeillades et clairettes. »

Mon frère et moi – 1882

Le Mazet de l'artiste Armand Coussens

Collection du Musée des Beaux-Arts de Nîmes

Le Mazet de l'artiste Armand Coussens

Collection du Musée des Beaux-Arts de Nîmes

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Les halles

Les halles

Les Halles

Christian Liger (1935 – 2002)

« Les commerces, les produits, les hommes et leur grandes gueules, les marchandes pointues ou généreuses, les fées Carabosse derrière trois planches, les jolies fromagères aux yeux noirs, les joyeux bouchers et les plantureuses volaillères, et même l’immuable vendeur de Midi Libre et de La Marseillaise au croisement des deux allées centrales, tout ce monde a secoué le béton ; ramené le vie, les cris, la chaleur : la marée des fruits, des odeurs d’oranges, d’olives, de poissons, de fruits de mer, de brioches et de fromages l’a emporté. Les goûts et les accents violents ont forcé les portes de fer. »

Nîmes sans visa : portrait d'une ville, 1987

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Maison Carrée

Stendhal (1783 – 1842)

« En arrivant à Nîmes à cinq heures du matin, car on ne peut plus voyager que de nuit à cause de l’extrême chaleur, je cours à la Maison Carrée. Quel nom bourgeois pour ce charmant petit temple ! D’abord il n’est point carré, il a la forme d’une carte à jouer, comme tout honnête temple antique. Son petit portique ouvert, soutenu par de charmantes colonnes corinthiennes, se dessine sur le ciel bleu du midi. Les autres colonnes qui l’entourent sont à demi engagées dans le mur, ce qui aujourd’hui n’est pas à la mode. L’effet du tout est admirable ; j’ai vu des monuments plus imposants en Italie, mais rien d’aussi joli de ce joli antique qui, bien que chargé d’ornements, n’exclut point le beau. C’est le sourire d’une personne habituellement sérieuse. L’âme se sent doucement émue à la vue de ce temple, qui n’a pourtant que soixante-douze pieds de longueur et trente-six de large ; il est plus petit, comme on voit, que la plupart des églises gothiques de nos villages : et quelle différence pour la quantité de choses dites à l’âme ! Au reste, ces choses ne sont point les mêmes ; la Maison Carrée est bien loin d’inspirer la terreur ou même la tristesse. »

Mémoires d'un touriste, 1838

La Maison Carrée au début du XIXe siècle

Collection Gérard Taillefer

La Maison Carrée au début du XIXe siècle

Collection Gérard Taillefer

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Détail de la frise de la Maison Carrée

Détail de la frise de la Maison Carrée

Maurice Chauvet (1898 – 1972)

 « […] et si par une fin d’après-midi d’octobre, […], aller contempler la Maison Carrée quand les rayons obliques du soleil glissent comme une gamme musicale au long des rinceaux de la frise et palpitent aux pointes des acanthes où s’accrochent des feux vermeils. »

Le Languedoc méditerranéen, 1971

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Quais de la fontaine

Jean Reboul (1796 –1864)

« Le nîmois est à demi romain 
Sa ville fut aussi la ville aux sept collines
Un beau soleil y luit sur de grandes ruines
Et l’un de ses enfants se nommait Antonin. »

Jean Reboul pour Sigalon, 1833
(Sur son départ pour Rome)

Square d'Antonin

Square d'Antonin

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Jardins de la Fontaine

Maxime Du Camp (1822–1894) et Gustave Flaubert (1821-1880)

«  Ce qu’on appelle la Fontaine à Nîmes est un grand jardin plein d’ombrage et de murmures. II n’y avait pas tant d’eau du temps qu’on se baignait sous les colonnes de marbre qui se trouvent suspendre une grande allée de jardin dans laquelle vous marchez. Au milieu il y a une île avec des Amours et des Naïades du temps de Louis XIV qui a fait, construire le canal qui conduit l’eau jusqu’à la ville. »

Par les champs et par les grèves, 1881

L'entrée des Jardins de la Fontaine

L'entrée des Jardins de la Fontaine

Les Jardins de la Fontaine

Les Jardins de la Fontaine

Valéry Larbaud (1881- 1957)

« La richesse et la magnificence de Nîmes résident moins dans ses monuments antiques et ses palais que dans le trésor de verdure et d’eau qu’elle enserre, reine d’un pays sec et sans ombrage. Eaux précieuses, profondes, superbement prodiguées, étalées, intrônisées dans les jardins qu’elles vivifient, tombantes, bondissantes, couronnées de lauriers, offertes en spectacle, inépuisables sur leurs décors de ramures, jaillissantes sur les marches de leurs palais, endormies dans leurs conques, leurs vasques, leurs canaux ; couchées sur les autres jardins qu’elles nourrissent –sous les reflets du ciel et des branches- dans leurs profondeurs transparentes.»

Septimanie, Dans Oeuvres complètes, éd. de La Pléiade, 1958.
Publication originale dans la revue L'âne d'or, 1925.

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Colette (1873 – 1954)

« Je veux revoir, sous ce ciel lourd, mon refuge élyséen : les jardins de la Fontaine […] Est-ce que le printemps de l’an passé n’a pas duré, magiquement jusqu’à cette heure, pour m’attendre ? Il est si féérique en ce lieu, le printemps immobile et suspendu sur toutes choses, que je tremble de le vois s’abîmer et se dissoudre en nuée… »

« Le beau jardin, le beau silence, où seule se débat sourdement l’eau impérieuse et verte, transparente, sombre, bleue et brillante comme un vif dragon ! »

La Vagabonde, 1910

La source des Jardins de la Fontaine

La source des Jardins de la Fontaine

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La source des Jardins de la Fontaine

La source des Jardins de la Fontaine

Christian Liger (1935 – 2002)

« Ne pas se laisser détourner : à la Source ! à la Source ! Elle est là, d’ailleurs, tout près, coincée, ou plutôt tapie dans un creux au pied de la colline : un bassin d’eau verte, dont le centre ne bouillonne qu’après les gros orages. Quelques marches s’enfoncent sous ces eaux, accentuant encore l’impression d’un univers mystérieux et mortel où l’on serait tenté de descendre : deux demi-cercles de pierre qui ne mènent à rien. De l’autre côté de l’eau, contre la colline, un mur de dalles, d’autres terre-pleins, d’autres escaliers… comme si les architectes rationalistes du siècle des Lumières avaient tenté de maîtriser cette résurgence, cette eau venue du cœur de la montagne, cette origine mystérieuse de la ville. »

Nîmes sans visa : portrait d'une ville, 1987

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Temple de Diane

Maxime Du Camp (1822–1894) et Gustave Flaubert (1821-1880)

« Au fond du jardin et à côté de la fontaine, à gauche, est le temple de Diane dont la voûte est écroulée ; on marche sur les frises et les corniches, les acanthes de marbre sont couvertes de mousse, les statues sont brisées et on n’en voit que des tronçons, morceaux de draperies qui semblent déchirés et qui se tiennent debout seuls comme des loques de marbre ; on se demande où est le reste. »

Par les champs et par les grèves, 1881

Le temple de Diane

C. Clérisseau, Antiquités de la France, t.1, paris 1804

Le temple de Diane

C. Clérisseau, Antiquités de la France, t.1, paris 1804

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Tour Magne

Maxime Du Camp (1822–1894) et Gustave Flaubert (1821-1880)

«  Du haut de la tour Magne on voit toute la plaine de Nîmes, ses maisonnettes éparses dans la campagne, à mi-côte, toutes entourées de jardins d’oliviers et de vignes, et chacune assise à son aise dans la verdure grise de ses touffes d’oliviers. De longues rues qui descendent vers la ville, encaissées dans deux couloirs de murs faits avec de la poussière et des cailloux, ressemblent à des lignes de craie serpentant sur un tapis vert. »

Par les champs et par les grèves, 1881

Nîmes vue de la Tour Magne au XVIIe siècle

Nîmes vue de la Tour Magne au XVIIe siècle

Guillaume Apollinaire (1880 – 1918)

« La tour Magne tournait sur sa colline laurée
Et dansait lentement lentement s’obombrait
Tandis que les amants descendaient la colline
La tour dansait lentement comme une sarrasine
Le vent souffle pourtant il ne fait pas du tout  froid
Je te verrai dans deux jours et suis heureux comme un roi
Et j’aime de t’y aimer cette Nîmes la Romaine »
 

Poèmes à Lou, 1915

La Tour Magne

La Tour Magne