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Nîmes, Ville d'art et d'histoire

Un site édité par le Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine de la Ville de Nîmes

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Nîmes contemporaine

Nîmes est depuis vingt siècles une ville de bâtisseurs. Patrimoine antique et patrimoine contemporain se font face dans un dialogue temporel dans lequel vous allez vous immerger.

La Nîmes contemporaine, c’est la rencontre entre une ville et des créateurs. Qu’ils soient artistes ou architectes, ils ont inscrit leur passage dans la trame urbaine de la ville, façonnant de leur main son histoire.

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Façade en verre sérigraphié du Musée de la Romanité

Vue sur les Arènes depuis une des ouvertures de la façade du Musée

Le Musée de la Romanité (2018)

Face aux Arènes, le Musée de la Romanité réunit les collections archéologiques de la ville ainsi qu’un jardin archéologique méditerranéen.

Sobre, légère et épurée, l’architecture contemporaine imaginée par Elizabeth de Portzamparc dialogue avec l’architecture antique. La façade en verre sérigraphié est pensée pour être vue comme légère, en contraste avec la pierre de l'amphithéâtre romain qui lui fait face. La façade et ses 6708 carreaux de verre, permettent, par des ouvertures, de laisser s’entrevoir l’urbanisme et l’architecture de la ville. Celle-ci a été posée manuellement sur un bardage en inox ondulé qui enveloppe, sur les quatre faces, les 2500 mètres carrés du musée. Le bâtiment est traversé par les vestiges de l’enceinte romaine et dispose en son cœur d’un escalier à double révolution donnant accès aux différents étages du musée. 

Le saviez-vous : le musée donne accès à un toit-terrasse qui offre une vue à 360° sur la ville de Nîmes et sur les Arènes !

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Eglise Notre Dame du Suffrage et Saint Dominique (1964)

Cette église est bâtie en 1964 d’après les plans de l’architecte nîmois Joseph Massota (1925- 1989). Elle est le résultat d’un dialogue continu  entre Joseph Massota et l’abbé Benoît, chargé du suivi du projet et futur prêtre de l’église. L'église est implantée sur un terrain situé entre les quartiers du Chemin-Bas d’Avignon et du Clos d’Orville. Elle est imaginée par Joseph Massota comme un lien symbolique fort entre ces deux nouveaux quartiers afin d'accueillir leurs habitants.

Grand admirateur du Corbusier et spécialiste du béton armé, Massota conçoit, avec l’entreprise Portal, un bâtiment en béton prenant la forme d’une amande, rappelant l’idée d’une barque qui fend les eaux. Cette forme se distingue dans son environnement car elle  s’oppose alors aux constructions voisines. Les murs extérieurs sont faits de modules de béton préfabriqués en forme d’hexagones en quinconce dont les intervalles sont obturés par des verres colorés qui donnent à voir l’aspect d’une résille laissant la lumière passer.

Façade extérieure en forme de barque de l'Église Notre Dame du Suffrage et Saint Dominique

Modules de béton préfabriqués de l'Église Notre Dame du Suffrage et Saint Dominique

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Intérieur de l’église avec ses verres colorés

Église Notre-Dame du Suffrage et Saint-Dominique

Le bâtiment principal est organisé sur deux niveaux. L’étage comprend l’église, elle dispose d’une grande nef prenant la forme d’un hémicycle autour de l’autel, l’ensemble de l’espace étant recouvert par une charpente en bois verni.

La sculptrice Paule Pascal a réalisé le bénitier ainsi que le baptistère en béton et les 16 panneaux moulés dans le béton au même niveau. Le baptistère, dont les vitraux aux teintes douces sont signées Dominique Gutherz, ainsi que le clocher, sont indépendants. A chacune des extrémités du bâtiment on retrouve une résille de verres colorés réalisée par Jean Gineyts. Le rez-de-chaussée est occupé par une salle de réunion, une chapelle et trois galeries couvertes rappelant l’idée d’un cloître avec ses arbres plantés. L’église est protégée au titre des monuments historiques depuis 2005 et elle est labellisée Patrimoine du XXe siècle. Des travaux de rénovation ont été menés en 2018 par l’architecte Éric Grenier.

Le saviez-vous : l’ensemble des artistes ayant participé à l’élévation de l’église sont d’origine nîmoise.

L'architecture contemporaine, qu’est-ce que c'est ?

L’architecture est un art de l’espace qui marque notre quotidien, prend racine dans l’histoire globale et s’inscrit dans le territoire. C’est un témoignage majeur de l’activité humaine. L’architecture assure une fonction sociale et est l’expression de la vie sociale. L’évolution des besoins d’une société conduit à la création de nouveaux types de bâtiments mais cela conduit également à des réaffectations constantes métamorphosant le cadre bâti. L’architecture contemporaine est à la fois l’architecture de nos jours et l’architecture ayant pris place à l’époque contemporaine c’est-à-dire entre le XIXe et le XXIe siècle. Cette architecture a su s’adapter aux enjeux et à la réalité de son temps, donnant à voir des constructions singulières dont vous allez en voir des exemples au travers du patrimoine architectural nîmois.

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La place d’Assas (1988)

Cette place porte le nom d’un chevalier, né au Vigan, qui s’est illustré lors d’une bataille en Allemagne au XVIIIe siècle.

La construction d’un parking souterrain oblige la municipalité à décider son réaménagement en 1988. Le projet, confié à Martial Raysse, s’inscrit dans le plan d’embellissement des places publiques du site patrimonial remarquable (SPR).

Martial Raysse choisit de laisser beaucoup d’espace libre pour la déambulation des passants. Ses sculptures de pierre et de bronze, qui animent et structurent la place, évoquent les origines de Nîmes -Nemausus et Nemausa, un principe masculin et un principe féminin- tandis que des signaux/symboles ésotériques invitent à une lecture philosophique.

Fontaine de pierre de la place d’Assas réalisée par Martial Raysse

Fontaine de bronze de la place d’Assas réalisée par Martial Raysse

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Statue en hommage à Ernest Denis

Statue du chevalier d'Assas

Deux monuments se côtoient à l’ouest de la place. L’un, conçu par Martial Raysse, est dédié au chevalier d’Assas et aux « héros morts » pour la France. L’autre, érigé à la mémoire d’Ernest Denis, historien nîmois reconnu pour son rôle dans l’indépendance de l’ancienne Tchécoslovaquie.

Le saviez-vous : le monument construit en l’honneur d’Ernest Denis est une copie d’un original réalisé en 1925 par Spaniel Otokar.

La copie a été offerte en 1969 par l’ancienne Tchécoslovaquie devenue, depuis 1992, deux Etats indépendants : la Tchéquie et la Slovaquie.

Une inscription sur le piédestal mentionne la présence d’une poignée de terre de Bohème dans le socle de la statue installée à Nîmes, témoignage de l’attachement de l’homme avec l’ancienne Tchécoslovaquie. 

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Carré d’Art Jean Bousquet (1993)

Carré d’Art réunit une médiathèque et un musée d’art contemporain.

Le bâtiment s’élève à la place d’un théâtre néoclassique datant de 1803 qui a été détruit par un incendie en 1952. En 1984 ce sont douze architectes qui sont invités à concourir pour le projet, on retrouve les noms de Frank Gehry, Jean Nouvel ou encore César Pelli. C’est finalement l’anglais Norman Foster qui est choisi. Le défi principal de l’architecte a été d’imaginer un bâtiment qui devait s’inscrire à proximité immédiate de la Maison Carrée dans une trame urbaine déjà fixée. 

Le saviez-vous : au dernier étage de Carré d’Art vous trouverez un restaurant avec une terrasse panoramique permettant d’avoir une vue exceptionnelle sur la Maison Carrée.

Carré d’Art réalisé par Norman Foster

Terrasse panoramique au dernier étage de Carré d'Art

Quatre des neuf niveaux sont situés en dessous de la chaussée, afin d’obtenir une hauteur en harmonie avec les bâtiments environnants. Les deux derniers niveaux supérieurs sont destinés à une présentation des collections du musée d’art contemporain et proposent des expositions temporaires.

Norman Foster crée un édifice au caractère calme et classique, utilisant la technique de murs rideaux : la structure porteuse est constituée de piliers et de planchers en béton armé. N’ayant plus la fonction d’un mur porteur, la façade devient enveloppe et peut être réalisée dans des matériaux plus légers comme le verre offrant un jeu de miroir avec la Maison Carrée.

À Carré d’Art, façades et escalier en verre -transparent, sérigraphié ou opaque - ainsi que la verrière en toiture permettent une large diffusion de la lumière. Un atrium central rappelle les cours intérieures des maisons nîmoises. Il organise l’espace : les services se disposent en galerie tout autour. 

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Inauguration du Carré d’Art- Jean Bousquet avec Robert Calle, Jean Bousquet et Jacques Toubon

De gauche à droite : Jacques Toubon, ancien ministre de la Culture, Robert Calle, directeur de Carré d'Art Musée et Jean Bousquet, ancien maire de Nîmes (1983 à 1995).

Inauguration du Carré d’Art- Jean Bousquet avec Robert Calle, Jean Bousquet et Jacques Toubon

De gauche à droite : Jacques Toubon, ancien ministre de la Culture, Robert Calle, directeur de Carré d'Art Musée et Jean Bousquet, ancien maire de Nîmes (1983 à 1995).

Le Carré d’Art porte le nom de Jean Bousquet, en hommage à l’ancien maire de Nîmes entre 1983 et 1995 qui a été à l’initiative du projet. Jean Bousquet a participé fortement au développement de Nîmes durant les années 1980 autour notamment de la mise en œuvre d’un projet urbain baptisé “ Expérience Nîmes” qui cherchait une nouvelle manière de penser l'évolution et l’image de la ville

Secret : en 1952, Eva Closset, choriste de second rôle, rêvait d’être une célèbre cantatrice, mais son destin sera tout autre. C’est elle qui provoqua, par vengeance, l’incendie qui a ravagé le théâtre néoclassique ayant précédé le Carré d’Art. N’ayant pas supporté que son neveu soit refusé d’une audition, elle mit feu au bâtiment. Seuls les colonnes et le péristyle résistèrent aux ravages, mais le théâtre ne fut jamais reconstruit.

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Gaul (1993)

Gaul est créé spécialement pour Carré d’Art par l’artiste américain Ellsworth Kelly, qui occupe une place importante dans l’art abstrait de la seconde moitié du XXe siècle. Son art, austère et serein, s’appuie sur un langage pictural accrocheur, réduit aux fondamentaux les plus simples.

Depuis le début des années 70, l'œuvre de Kelly se concentre sur les panneaux d’acier aux formes souvent graciles et harmonieusement accrochées au mur ou placées dans l’espace.

Tout au long de sa carrière, il a tenu à montrer que l’art pouvait rivaliser avec l’architecture et l'œuvre Gaul en est le témoignage. Sa réalisation est le fruit d’une commande publique dans le cadre d’une convention entre la Ville de Nîmes et le Ministère de la Culture et de la Communication (Délégation aux arts plastiques). Le projet, soutenu par la Direction des Musées de France et le Conseil régional du Languedoc-Roussillon, est la première œuvre monumentale de Kelly à entrer dans les collections publiques françaises

L’œuvre Gaul de Ellsworth Kelly

Zoom sur la matière et la couleur de l’œuvre "Gaul"

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Gaul, une colonne d’acier en transparence avec le hall de Carré d’Art

Gaul, une colonne d’acier en transparence avec le hall de Carré d’Art

Gaul est une sculpture d’acier qui peut paraître plus ou moins grande selon les lignes fuyantes de la perspective. Cette colonne incurvée haute de 5,82 mètres tranche par son opacité avec la transparence du hall où elle est installée.

L'œuvre, en alignement avec les colonnes de la Maison Carrée, se fond dans le bâtiment, mais se démarque dans son imposante verticalité et par le jeu de lumière. En effet, Gaul joue des effets de lumière, laissant apparaître ou disparaître l'œuvre dont la matière et la couleur réagissent comme un écran sensible au moindre changement de lumière. Gaul est le témoignage d’un lien étroit entre forme et  figure, couleur et ligne et entre l’objet et son environnement architectural. Dans ses œuvres tridimensionnelles, comme dans ses peintures, Kelly utilise la lumière pour jouer avec les perceptions de la surface et de la profondeur, il invite alors le spectateur à voir le monde autrement. 

Le saviez-vous : Gaul pèse 4700 kg ! 

Qu’est-ce que l’art contemporain ?

Art et architecture, architecture et art se cherchent, s'interpellent, se répondent, se fondent. Symbole d’une expression artistique, l’architecture peut se rattacher à l’art. L’architecture contemporaine et l’art contemporain peuvent fusionner et s’enrichir mutuellement. On désigne par art contemporain, les œuvres d’art réalisées et pensées depuis les années 1950 à aujourd’hui.

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Mud Line (1993)

Mud Line est une réalisation de l’artiste peintre et sculpteur anglais Richard Long, un des artistes les plus importants du Land Art. Célèbre pour ses créations permanentes et éphémères sur de multiples supports, il aborde la relation entre l’homme et la nature. Mud Line fait partie de ses « travaux de boue », simples projections au départ, elles sont devenues ensuite de véritables œuvres picturales développant les principes formels des sculptures de pierre et de bois. 

Mud Line est faite de peinture noire et de kaolin -argile utilisée pour la porcelaine - apposés par l’artiste à mains nues sur le mur du hall, en suivant une ligne verticale. Richard Long laisse ainsi son empreinte, fugace, à la manière des hommes qui dessinaient sur les parois des grottes et des abris.

Commandée à l’occasion de la construction de Carré d’Art et de son musée avec la participation de la Direction des Musées de France, elle est effectivement réalisée sur place, un mois avant l’inauguration de Carré d’Art.

L’œuvre Mud Line de Richard Long

L’œuvre Mud Line de Richard Long

La place du Chapitre (2007)

Cette place est réaménagée par les architectes français Dominique Pierre et Philippe Ghezzi.

Située au cœur du centre historique, son réaménagement a pour objectif de valoriser la qualité architecturale des bâtiments anciens qui entourent la place et de créer un cheminement piéton de la cathédrale et du musée du Vieux-Nîmes (ancien palais épiscopal) vers la chapelle des Jésuites et l’ancien collège qui abrite aujourd’hui le Muséum d’Histoire Naturelle et de Préhistoire.

Une fontaine en terrasses permet de pallier aux différences de niveaux en donnant accès, à l’aide d’un plan incliné serpenté, à la place aux herbes et à la Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor. Une mise en lumière soulignant l’architecture classique de l’ancien palais épiscopal et un éclairage indirect des différents espaces piétons proposent un nouveau regard sur l’espace en nocturne.

Le saviez-vous : la fontaine fonctionne en circuit d’eau fermé !

Place du Chapitre avec ses escaliers serpentés

La fontaine monumentale en escalier de la place du Chapitre

Le sol de l’Ecole des Beaux-Arts (1987)

Depuis 1987, l'hôtel Rivet abrite l’École supérieure des Beaux-Arts de Nîmes (ESBAN). À cette occasion, et en réponse à une commande publique, l’artiste français Bernard Pagès a réalisé le sol du hall d’entrée.

Avec ses “sculptures-sols”, l’artiste conçoit le sol telle une sculpture faisant de l’espace une œuvre d’art. Membre du mouvement Supports/Surfaces, il déconstruit le langage sculptural avec des jeux de textures et de couleurs et montre un intérêt pour le décoratif. Voulant exprimer la variété des surfaces, le sculpteur établit des rapprochements entre des matériaux très divers comme ici l’usage de larges dalles de pierre claire alliées à des carreaux en grès d’un bleu sombre qui se combinent avec des assemblages de petits cercles de céramique roses et jaunes rappelant le motif des grillages.

Aujourd’hui ce sol est devenu une sorte de symbole de l'École dans son ensemble.

Le signal de Takis (1984)

Cette sculpture est réalisée en 1984 par l’artiste grec Vassiliakis Takis. Au sommet d’une longue tige de 8,40 mètres de haut, entourée d’une spirale, le tout en métal, deux cercles rouge et vert évoquent des feux de signalisation.

Vassilliakis Takis, en France pour la première fois en 1954, est fasciné par l’intervention du radar et le «paysage technologique» de la gare de triage de Calais. Il crée dès cette époque des signaux. L’artiste y figure un « récepteur-émetteur d’énergies secrètes ». Celui-ci est l’un des prototypes préfigurant les signaux du bassin de la Défense, à Paris.

La ville de Nîmes s’est vue offrir l'œuvre en 1989 par un mécène privé passé par l’intermédiaire de la Job School de Nîmes, une école de vente. Le signal de Takis a su trouver sa place dans le cœur de ville, en face du théâtre Bernadette-Lafont, sur la place de la Calade qui est bordée par des chemins de calade formés de galets gris typiques de la région.

Le signal de Takis sur la place de la Calade

Le signal de Takis sur la place de la Calade

Fontaine de la place du Marché réalisée par Martial Raysse

Fontaine de la place du Marché réalisée par Martial Raysse

La fontaine de la place du Marché (1987)

En 1985, le centre historique de Nîmes est classé "secteur sauvegardé" nouvellement "site patrimonial remarquable". La ville de Nîmes veut faire de ce centre un lieu de vie, et non le figer dans son histoire. Dans une démarche d’embellissement des places publiques, on crée des espaces conviviaux, on aère la trame urbaine et on fait appel à des artistes contemporains.

La fontaine sur la place du Marché est une commande de la Ville de Nîmes à l’artiste français Martial Raysse. Réalisée en collaboration avec le sculpteur italien Vito Tongiani, la fontaine en marbre de Carrare joue avec l’emblème de la ville : un crocodile enchaîné à un palmier. Ces armoiries se réfèrent à une monnaie romaine frappée dans les ateliers monétaires nîmois à partir de 28-27 av. J.C. Dans la version de Martial Raysse le crocodile (de bronze) a brisé la chaîne qui la liait au palmier, symbolisé ici par la colonne tronquée qui peut être assimilée à l’idée de la mort. 

L’hommage à Albert Camus (1985/1986)

Bernard Pagès réalise cette sculpture verticale, sur le thème des grands hommes, dans le cadre d’une commande générale du Fonds national d’art contemporain qui en fera dépôt à la ville de Nîmes. Elle est installée sur la place Hubert Rouger en 1988.

Composée alternativement de blocs réguliers de béton et de masses de calcaire bosselé tournant autour d’un axe, la sculpture de 5,50 m fait référence à la colonne, un thème très présent dans l'œuvre de l’artiste dès le début des années 1980. Aucune face n’est privilégiée, le spectateur est invité ainsi à faire le tour et à participer ainsi à la rotation de l’œuvre. Des carreaux de faïence bleue évoquent la Méditerranée, chère à Albert Camus, né en Algérie.

Colonne en hommage à Albert Camus réalisée par Bernard Pagès

Colonne en hommage à Albert Camus réalisée par Bernard Pagès

Nemausus (1986)

Le projet fait partie d’un programme expérimental du ministère du Logement et de l’Aménagement du territoire. Cet ensemble de 114 logements sociaux situés sur l’emplacement d’anciens entrepôts de matériel électrique, ont été réalisés à la demande de la Ville de Nîmes par l’architecte Jean Nouvel qui mène une réflexion sur l’habitat social depuis le début des années 1980.

Une des idées à l’origine de la construction de Nemausus est de créer des HLM non loin du centre-ville, afin de trancher avec le regroupement en banlieue. Jean Nouvel choisit également de rompre avec la verticalité des tours d’immeubles, et crée deux structures horizontales sur trois niveaux, évoquant la forme d’un navire. Les appartements sont organisés à la manière d’un loft, genre encore peu répandu dans les années 1980 en France : à l’exception des chambres et de la salle de bain, aucune cloison ne dessine un plan défini. Le béton brut et le métal se partagent la scène, rappels du monde industriel. 

Le saviez-vous ? Jean Nouvel a fait le choix de détourner des matériaux industriels, il a notamment utilisé des portes en aluminium provenant de casernes de pompiers. Depuis 2008, le bâtiment est labellisé "Architecture contemporaine remarquable".

Nemausus, une réinterprétation de l’habitat social par Jean Nouvel

Nemausus, une réinterprétation de l’habitat social par Jean Nouvel

Abribus réalisé par Philippe Starck, représentant l’emblème de la ville

Abribus réalisé par Philippe Starck, représentant l’emblème de la ville

L’abribus (1987)

Ce mobilier urbain surprenant est une réalisation du designer français Philippe Starck, sur commande publique, qui participe de la volonté de donner un aspect moderne et vivant aux espaces à proximité du centre historique.

Cet abribus de marbre fait le lien entre histoire et urbanisme contemporain. On y retrouve l'emblème de la ville : le palmier et le crocodile dont le corps est évoqué par le grand cube reposant sur quatre sommets, la queue et le cou sont représentés par la ligne de cubes au sol. Philippe Starck dessine également les bancs en fonte d’aluminium ainsi que l’éclairage qui entourent les platanes le long de l’avenue.

Le Colisée (1988/89)

Cet ensemble de logements et bureaux est une construction des architectes japonais Kisho Kurokawa et Mieko Inoue. Situé sur un rond-point du boulevard périphérique, il marque l’entrée sud de la ville.

Outre l’évocation des Arènes antiques, l’architecte a voulu en faire une métaphore de la ville faite de béton et de verre. L’immeuble s’élève sur huit niveaux et suit le tracé de cinq demi-cercles, chacun symbolisant un aspect de la ville : des arbres symbolisent la nature, la première passerelle piétonnière la notion de lien, les immeubles de bureaux l’industrie, la seconde passerelle piétonnière les activités culturelles et commerciales de la ville, et la partie résidentielle l’habitat.

En 2019 le bâtiment initial a connu une extension sur le secteur est surnommé “Colisée III”, le projet a été porté par les nîmois Gilles Cusy et François Clavel et héberge les services de Nîmes métropole. Il abrite, sur 2500 mètres carrés, un hémicycle, quatre salles de réunion et 32 bureaux.

Lycée Philippe Lamour (1995)

La construction du lycée, entre 1992 et 1995, s’inscrit dans le développement des quartiers sud à la périphérie de la ville. Les architectes Gilles Cusy et Michel Maraval imaginent une architecture novatrice au service de la pédagogie.

L’organisation spatiale est rationnelle : un grand bâtiment rectangulaire réunit les services collectifs (C.D.I., restaurant, cafétéria, foyer, salle des professeurs, bureaux administratifs) et six bâtiments perpendiculaires regroupent les salles d’enseignement. Ces deux entités sont séparées par un espace médian, « le quai », lieu de vie d’où l’on rejoint les bâtiments d’enseignement par des passerelles sur des jardins ou des aires de détente. Le bâtiment principal est parallèle au boulevard du Président Salvador Allende, de façon à faire écran au bruit de la circulation. La localisation en zone inondable incite les architectes à installer un bassin de rétention d’eau, qui prend en surface la forme des jardins.

Lycée Philippe Lamour

Lycée Philippe Lamour

Les Halles (1973)

Dans les années 1970, la nécessité d’assainir les Halles vétustes et insalubres a pour conséquence la destruction du bâtiment du XIXe siècle. Un nouveau marché couvert, répondant aux normes d’hygiène moderne, surmonté d’un parking aérien est construit sur leur emplacement d’après les plans des architectes nîmois Jean-Louis Pagès et Henri Coulomb

En 1987 et 1988, un programme de rénovation est confié aux architectes François Fontès et Jean-Michel Wilmotte : mise en place des portes coulissantes, installation du carrelage intérieur, mais surtout réhabilitation de la façade.

Des coques demi-cylindriques entourent les poteaux en béton, des lamelles métalliques couvertes de laque hautement résistante aux intempéries rhabillent la façade. Ces lamelles, appelées ventelles, ne modifient pas la capacité de ventilation du bâtiment, essentielle en raison de la présence du parking. Elles constituent également une référence au bardage à claire-voie des marchés anciens. 

Façade des Halles aux lamelles métalliques vertes

Façade des Halles aux lamelles métalliques vertes

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Façade des Halles en verre sérigraphié

Façade des Halles en verre sérigraphié

Depuis 2017, l’entrée principale des Halles arbore une nouvelle enveloppe en verre sérigraphié dessinée par le cabinet Cazenove Architectes & associés.

Situées dans le centre historique de la ville, les Halles sont une plaque tournante pour le cœur de ville. La ville de Nîmes et Socri Reim, le propriétaire de la Coupole, prévoient un projet de réfection intérieure et extérieure des Halles qui comprendrait une nouvelle ouverture sur la rue Guizot. Ce projet imagine une surface vitrée côté rue des Halles qui permettrait un apport de lumière supplémentaire. 

Le saviez-vous : Les premières Halles ont été construites en 1884, l’objectif était alors de rassembler au même endroit l’ensemble des maraîchers présents sur les différentes places de la ville. C’est lors des travaux de construction qu’une mosaïque antique d’une domus romaine a été mise au jour. Représentant le mariage d’Admète et d’Alceste, la mosaïque est conservée dans l’atrium du Musée des Beaux-Arts.

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La Maison Départementale (2020)

Située sur le boulevard Salvador Allende, la Maison Départementale accueille les Directions du département ainsi que la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Ouvert depuis janvier 2020, cet espace sert de plateforme d’accompagnement quotidien pour les habitants de Nîmes et du Gard. Imaginé par l’architecte marseillais Ruddy Ricciotti, le bâtiment, d’une superficie de 10 000 mètres carrés sur quatre niveaux, se singularise par sa façade en verre sérigraphié représentant des piles de jeans, soulignant alors l’importance de l’histoire du textile pour la ville de Nîmes.

Le saviez-vous : si vous êtes curieux d’en savoir un peu plus sur l’histoire du textile dans la ville de Nîmes, rendez-vous au Musée du Vieux-Nîmes ! 

La Maison Départementale et sa façade sérigraphiée

Les jeans de la Maison Départementale

Pablo Neruda (1970)

Construit en 1969, le bâtiment d’origine a été commandé sous le mandat du maire Edgar Tailhades et réalisé par l’architecte nîmois Georges Chouleur. La municipalité était alors partie d’un constat : celui du manque d’équipements sportifs en salle sur Nîmes. La doctrine de Léo Lagrange, datant 1936, était toujours d’actualité « Loisirs touristiques, loisirs sportifs, loisirs culturels, tels sont les trois aspects d’un même besoin social : la conquête de la dignité, la recherche du bonheur ».

C’est dans ce contexte que naît ce projet de centre culturel et sportif qui serait le reflet d’un maximum de diversité offrant à la jeunesse un outil moderne, un lieu de vie auquel seraient intégrés le monde associatif et l’éducation populaire. Au rez-de-chaussée, se trouvent le gymnase, une salle de musculation et de boxe ainsi qu'un stand de tir. Au premier étage, on retrouve une piscine chauffée, une salle omnisports public, un espace danse et escrime ainsi qu’une cafétéria, une salle de spectacles et concerts (Salle 308). Enfin, au deuxième étage, on retrouve un auditorium, une bibliothèque, une salle de lecture ainsi que deux autres salles pouvant accueillir des associations, tout cela complété par un centre médico-sportif et un espace de jeux. L’idée fondamentale de ce projet était de rééquilibrer la pratique sportive dans la ville en favorisant la promotion de nouveaux sports grâce à un équipement adapté

Façade du Centre culturel et sportif Pablo Neruda avant rénovation

Salle multisports du Centre Pablo Neruda

Nouvelle façade du centre Pablo Neruda

Nouvelle façade du centre Pablo Neruda

Fermée en 1997 pour des raisons de non-conformités, la “salle 308” a été rénové en 2007 et a donné naissance au théâtre Christian Liger, du nom de l’écrivain nîmois et adjoint à la culture sous le mandat de Jean Bousquet. L’architecte Jean-Pierre Duval a alors imaginé un espace doté de 286 places dont 6 sont réservées aux personnes à mobilité réduite.

Résolument moderne et s’inspirant des travaux de Le Corbusier, le bâtiment s'est installé en lieu et place de l'ancien marché aux bestiaux. Le centre a bénéficié de rénovations en 2019, dans la continuité du programme d’amélioration des performances énergétiques pour trois complexes culturels et sportifs de la ville afin de réduire de 35% leur consommation. Un nouveau système de production de chaleur a été installé ainsi qu’une nouvelle isolation de la toiture et de la façade qui s’est vue habillée de 1600 cassettes de tailles différentes. Les travaux ont ainsi donné un nouveau visage au centre.

Le saviez-vous : parmi les propositions de noms pour le centre culturel et sportif  il y avait eu “Centre Léo Lagrange”.

Peinture de Claude Viallat (1989)

Au numéro 1 du Boulevard Amiral Courbet, se trouve une peinture sur toile usagée recouvrant de sa surface les 47 mètres carrés du plafond du bâtiment. La décoration du plafond a été confiée au peintre nîmois Claude Viallat, une des figures de proue du mouvement Supports/Surfaces qui met en avant l’idée d’une déconstruction de la peinture. Le mouvement, créé dans le contexte de remises en cause de mai 68, a participé à l’élan de transformations des pratiques artistiques et plus globalement de la société

L’artiste utilise un procédé à base d’empreintes colorées dont le motif, découpé dans un pochoir, n’est ni figuratif, ni géométrique. Cette forme, apposée à main levée, est ainsi répétée de manière systématique sur l’ensemble du plafond. Claude Viallat met en avant l’unicité de chacune de ses œuvres dans la relation entre la forme, la couleur et le support. Le mouvement Supports/Surfaces montre un réel intérêt pour le décoratif, qui exprime également la radicalité de la présentation des œuvres avec des interventions dans l’espace public, en dehors des cadres habituels.

Le saviez-vous : l'œuvre de Claude Viallat a été imaginée à l’origine pour habiller une chaîne de restauration rapide.

Toile usagée tendue et peinte par Claude Viallat

Motif répétitif d’empreintes colorées

Bas-relief de Paule Pascal (1961)

Le bas-relief, situé sur l’ancienne Maison de l'agriculture, 9 rue Bernard-Aton, est une commande de Joseph Massota à la sculptrice Paule Pascal. Reprenant avec une rigueur géométrique le thème des moissons et des récoltes, on y voit représentés des vignes, des arbres fruitiers et des cueilleuses de fruits d’inspiration antique. Cette composition de grande dimension est créée avec de la pierre du Pont du Gard, coquillée jaune et claire. L’usage de cette pierre est directement inspiré d’Armand Pellier qui l’a utilisée dans l’ensemble de sa production artistique.

L’artiste, architecte et artisan Armand Pellier ainsi que le sculpteur Marcel Gimond ont eu un rôle d’influence sur le travail de Paule Pascal. Encouragée à l’expression artistique dans l’atelier de ces architectes majeurs du XXe siècle au niveau régional, Paule Pascal traite la pierre en taille directe et sculpte sur le chantier, de manière abstraite et brutaliste. Elle fait ainsi un lien entre la sculpture et l’architecture.

Le saviez-vous : vous trouverez dans l’ensemble de la ville de Nîmes des oeuvres de Paule Pascal, comme à l'Immeuble d’assurances SADA, au Crédit agricole de Saint Césaire, collège des oliviers, groupe scolaire du Clos d’Orville... 

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Cour intérieure de l’Université Vauban

Aperçu d'une des nouvelles façades de l'Université Vauban

L’université Vauban (1995)

Le concours d’architecture pour le réaménagement de cette place-forte en université est organisé en 1992 par la région Languedoc-Roussillon. L’architecte choisi, l’Italien Andrea Bruno, travaille avec son associé et compatriote Luciano Pia. La question se pose alors de la relation entre les bâtiments anciens et leur nouvelle destination. 

A. Bruno choisit de  conserver les éléments historiques qu’il estime importants et de différencier ceux qu’il construit par leurs couleurs et textures. De nouveaux bâtiments accueillent des amphithéâtres et une bibliothèque. Ils s’ajoutent à d’autres, anciens, restaurés et restructurés, qui reçoivent autour d’une cour centrale, ancienne place d’armes, des salles d’enseignement et des locaux pour l’administration. L’université est inaugurée en 1995. Elle accueille aujourd’hui 5800 étudiants.

Le saviez-vous : avant d’être une université, le site a servi de prison entre 1790 et 1991.

décoration

Maison des Compagnons (1942)

Compagnon tailleur de pierre depuis 1942 et engagé dans le mouvement de renaissance du compagnonnage, Armand Pellier va imaginer ce projet situé sur l’emplacement originel d'un vieux four à chaux, dont il intégrera les vestiges. La construction se distingue avec ses poutres en béton armé croisées qui se substituent aux piliers. Les poutres sont en préfabriqué, elles sont coulées au sol et mises en place par des grues et prennent appui sur de fins poteaux métalliques noirs ou bruns. 

L’ensemble du bâtiment est composé d’une grande galerie qui fait la liaison entre la partie ancienne et plus récente du bâtiment. On retrouve également des pièces communes qui s’organisent autour d’un patio ressemblant à un cloître.

L’entrée principale ouvre sur un plan incliné en béton brut, le reste du sol est habillé de briques fines. L’espace intérieur est modulé par des jeux de hauteur et par un travail engagé sur les plafonds en bois ou avec une structure apparente. Le bâtiment a été agrandi en 1989 par Robert Prohin.