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Nîmes, Ville d'art et d'histoire

Un site édité par le Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine de la Ville de Nîmes

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La nature en ville

« Expression des rapports étroits entre la civilisation et la nature, lieu de délectation, propre à la méditation ou à la rêverie, le jardin prend ainsi le sens cosmique d'une image idéalisée du monde, un "paradis" au sens étymologique du terme, mais qui porte témoignage d'une culture, d'un style, d'une époque, éventuellement de l'originalité d'un créateur. »

Charte de Florence relative à la sauvegarde des jardins historiques, 1981 – article 5 -

 Des herbes de pampa accrochées à des fils entre deux arbres vols au-dessus des jardins.

Installation dans les Jardins de la Fontaine

Œuvre installée pour l'exposition "Au gré du vent" dans les Jardins de la Fontaine à Nîmes.

 Des herbes de pampa accrochées à des fils entre deux arbres vols au-dessus des jardins.

Installation dans les Jardins de la Fontaine

Œuvre installée pour l'exposition "Au gré du vent" dans les Jardins de la Fontaine à Nîmes.

 Des herbes de pampa accrochées à des fils entre deux arbres vols au-dessus des jardins.
 Des herbes de pampa accrochées à des fils entre deux arbres vols au-dessus des jardins.

Installation dans les Jardins de la Fontaine

Œuvre installée pour l'exposition "Au gré du vent" dans les Jardins de la Fontaine à Nîmes.

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DE LA NÉCESSITÉ DE LA NATURE

Flâner, contempler ou juste marcher

Mettre son corps en mouvement et ses sens en éveil en se baladant dans la nature est souvent compliqué quand on vit en ville. Être enfermé dans les remparts d’une cité médiévale ou confiné dans un appartement aujourd’hui… quelle que soit l’époque, le contact avec la nature joue un rôle essentiel  pour l’équilibre individuel et social

Jusqu’au XVIIIe siècle, les espaces verts sont privés et le privilège de quelques-uns. Il est possible de se promener dans des jardins ecclésiastiques, botaniques, seigneuriaux ou même royaux mais toujours sous certaines conditions et sous surveillance.

Le sentiment de nature s’affirme fortement à partir de 1750 sous l’influence des écrits de Jean-Jacques Rousseau et des tableaux d’Hubert Robert, où l’homme n’est qu’un élément dans un paysage. Face à la densification urbaine, il s’agit de désencombrer et d’assainir les villes mais aussi de les embellir. Nîmes n’échappe pas à ces idées du Siècle des Lumières… elle est même pionnière en la matière !

Hubert Robert, "Tombeau de Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville", 1802

Huile sur toile représentant le tombeau de Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville peint par Hubert Robert en 1802

Hubert Robert, "Tombeau de Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville", 1802

Huile sur toile représentant le tombeau de Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville peint par Hubert Robert en 1802

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Vue de la Ville Nismea du côté de l'Esplanade

Gravure représentant l’Esplanade au XVIIe siècle

Plan de la ville et du fort de Nismes

Gravure représentant le plan de Nîmes au XVIIe siècle. On distingue à droite la citadelle Vauban et les alignements d’arbres du boulevard.

LE SENTIMENT DE NATURE EN VILLE

La balade à l’ombre des ormes

Dès 1643, une promenade plantée d’ormes est aménagée au niveau de l’actuelle Esplanade Charles-de-Gaulle. Cette grande place, située en dehors de l’enceinte médiévale au sud de la ville, permet aux citadins de « respirer » et de sortir de l’atmosphère nauséabonde de la ville. 

L’actuel boulevard Gambetta est créé en 1689, après la destruction de la partie nord du rempart. Cet aménagement est l’œuvre de l’architecte nîmois Gabriel Dardailhon et Du Plessis, l’ingénieur du roi Louis XIV. Par la création de ce cours il s’agit de rendre le centre de la cité plus facilement accessible aux garnisons royales. Celles-ci sont stationnées dans la citadelle Vauban, construite à la même époque en surplomb du boulevard. Dans un contexte de tension religieuse entre catholiques et protestants, un nouveau paysage urbain se crée avec des alignements d’arbres et de façades qui structurent la ville. 

Ces premières interventions annoncent celles de grande ampleur qui vont bientôt donner naissance aux Jardins de la Fontaine… 

Plan de la ville de Nismes ancienne et moderne

Plan de Nîmes de 1751 par Jain Rocque, topographe de S.A.R. le Prince de Galles, montrant l’extension de la ville et les Jardins de la Fontaine à l’ouest

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De l’eau et des ruines…

Dès 1731, le débit irrégulier de la source de la Fontaine provoque un manque d’eau pour les activités textiles. Les travaux hydrauliques révèlent des vestiges romains (inscriptions, monnaies, fragments de sculptures et architecture…). Face à l’engouement suscité par ces découvertes, le projet, initialement utilitaire, va évoluer. À la même période, sont mis au jour les sites de Pompéi et Herculanum en Italie. L’intérêt pour l’archéologie est en train de se développer et Nîmes sollicite le roi pour mener à bien ces aménagements d’envergure !


C’est ainsi que Jacques-Philippe Mareschal, ingénieur de Louis XV, est nommé « directeur de projet » en 1740. Homme aux compétences multiples, à la fois architecte, ingénieur militaire et civil, hydraulicien, il a une vision globale, monumentale et esthétique, qui s’étend à l’urbanisation des espaces environnants. Il est secondé sur place par Esprit Dardailhon et son fils Pierre, célèbre famille d’architectes nîmois dont l’ancêtre Gabriel, pour mémoire, avait conçu le boulevard Gambetta.

Vue des fouilles de la Fontaine exécutées en 1742

Gravure représentant les vestiges antiques découverts lors des fouilles de 1742

Vue des anciens bains de la Fontaine de Nismes

Gravure représentant les vestiges antiques dans Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville de Nîmes par Léon Ménard de 1750

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Un jardin public

L’originalité du projet de J.-P. Mareschal est d’intégrer les vestiges à l’aménagement du site. La source retrouve sa monumentalité grâce à la restitution, à l’identique de l’antique, des deux escaliers semi-circulaires en pierre. De même, à partir des structures mises au jour est créé ce qu’on appelle le nymphée. Le temple de Diane, dégagé, est quant à lui maintenu à l’état de vestige. Entre conservation et destruction, c’est surtout l’esprit des ruines qui a été préservé pour s’adapter au goût de l’époque et aux impératifs techniques.

Véritable marque de fabrique des Jardins de la Fontaine, l’architecte nîmois Max Raphel en parle ainsi au début du XXe siècle : « Par l’accommodement au goût français de la ruine romaine, Mareschal et Dardailhon avaient créé un admirable jardin »

Le saviez-vous ?

Les Jardins de la Fontaine sont considérés comme les premiers jardins publics d’Europe, et cela bien avant que le terme apparaisse au début du XIXe siècle ! Alors en quoi sont-ils publics ?

Tout d’abord parce que c’est un projet public. En effet, en achetant les terrains autour de la source et du cours d’eau, la ville peut acheminer l’eau sans être dépendante de propriétaires privés. Elle finance les travaux et rémunère les personnes intervenant sur le chantier.

Les Jardins de la Fontaine sont également publics car les aménagements sont réalisés pour le public… tout le monde peut y accéder. 

Enfin, les jardins sont un bien public associé à l’identité de la ville, comme la Maison Carrée ou l’amphithéâtre. La mise en valeur des vestiges romains donne au site une dimension qui dépasse l’aspect technique et utilitaire du projet. Les Jardins de la Fontaine deviennent ainsi un élément d’attractivité « touristique » où l’on découvre la glorieuse histoire antique de la cité nîmoise !

Nymphée

LA NATURE EMBELLIT LA VILLE

Là, tout n’est qu’ordre et beauté

« Les Français si longtemps plongés dans la barbarie, n’ont point eu d’idées de la décoration des jardins ni du jardinage, avant le siècle de Louis XIV. C’est sous ce prince que cet art fut d’un côté créé, perfectionné par La Quintinie pour l’utile, et par Le Nôtre pour l’agréable. » Encyclopédie Diderot et D’Alembert - 1751

J.-P. Mareschal organise la partie basse comme des jardins à la française, selon les règles fixées par André Le Nôtre, créateur des jardins du plus célèbre château royal…Versailles !

Marronniers, ifs, ormes, tilleuls sont alignés de manière régulière et symétrique pour créer des perspectives. Des jeux de balustrades et de terrasses rythment les points de vue. Au centre d’espaces définis par ces lignes géométriques, des parterres de broderies sont créés. Les buis taillés forment des motifs rappelant les broderies textiles.

Cette mise en scène végétale, minérale et architecturale est pensée par J.-P. Mareschal… y compris le décor sculpté.

Plan des Jardins de la Fontaine

Gravure représentant le projet d’aménagement des Jardins de la Fontaine par Jacques-Philippe Mareschal en 1744

Plan des Jardins de la Fontaine

Gravure représentant le projet d’aménagement des Jardins de la Fontaine par Jacques-Philippe Mareschal en 1744

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L’agrément de la nature

Au centre du nymphée, le groupe allégorique symbolisant Nîmes, par Dominique Raché, déçoit ! « Ce groupe qui a la place d’honneur, et qui aurait dû être la perle de la Fontaine, ne donna pas satisfaction aux nîmois. » - Max Raphel – 1920.

J.-P. Mareschal choisit alors un jeune sculpteur, Pierre-Hubert Larchevêque, pour la réalisation des vases et angelots, installés aux quatre coins du Nymphée. Auparavant, il sélectionne des sculptures en marbre dans le jardin du château de la Mosson, près de Montpellier, qui doit être démantelé. 

Ces ornements créent un ensemble cohérent et harmonieux par leur style et par leur thématique, en lien avec la nature. Les majestueuses portes en ferronnerie, œuvres du serrurier Pierre Leclerc, apportent la touche finale à cet écrin de verdure préservé où la nature est ordonnée par l’homme.

Le panorama offert depuis la grande terrasse qui domine la source illustre bien les différentes visions imaginées par J.-P. Mareschal…mais son projet reste cependant inachevé !

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La nature comme décor

Malgré leur inauguration en 1758, pour J.-P. Mareschal, les Jardins de la Fontaine ne sont pas terminés.

En effet, il avait imaginé l’aménagement d’une partie de la « montagne » avec successions de terrasses, escaliers, jeux d’eau, lanternes et belvédère, tel un décor de théâtre, tel un jardin à l’italienne.

Mais les problèmes hydrauliques étant réglés et, au vu des coûts conséquents, la ville considère le chantier achevé.

Toutefois, la valorisation constante des jardins, véritable lieu de vie changeant au gré des saisons, est une préoccupation pour la ville qui, dès 1748, emploie un jardinier-fontainier pour l’entretien des ouvrages et des plantations. De même, la présence d’un garde chargé de surveiller et protéger le site, ouvert à tous, atteste de l’importance et du succès des Jardins de la Fontaine.

C’est une des dernières grandes commandes publiques de l’Ancien Régime et, après la Révolution française, une nouvelle page de l’histoire des jardins s’ouvre…

Elévation des ouvrages de la montagne qui domine la source de la Fontaine de Nîmes

Gravure représentant les aménagements de la colline imaginés par Jacques-Philippe Mareschal en 1774

Elévation des ouvrages de la montagne qui domine la source de la Fontaine de Nîmes

Gravure représentant les aménagements de la colline imaginés par Jacques-Philippe Mareschal en 1774

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Nîmes, vue prise au dessus de la Gare du Chemin de fer de Montpellier

Gravure représentant la vue de Nîmes depuis un ballon par Guesdon en 1847

Nîmes, vue prise au dessus de la Gare du Chemin de fer de Montpellier

Gravure représentant la vue de Nîmes depuis un ballon par Guesdon en 1847

LA NATURE ASSAINIT LA VILLE

La ville aérée

A la fin du XVIIIe siècle, l'enceinte médiévale qui entoure le centre-ville, appelé Écusson, est progressivement détruite. Sur le modèle de la partie nord déjà aménagée, de nouveaux cours se créent à l’emplacement des anciens fossés. Des alignements d’ormes et de micocouliers viennent souligner les nouveaux axes d’une ville en expansion. Ces réalisations participent à la politique hygiéniste par le développement de la promenade urbaine, facteur d’assainissement.

Du côté des Jardins de la Fontaine, en 1819, le maire de Nîmes, Augustin Cavalier, décide l’aménagement de la colline… qui deviendra le mont Cavalier !

Avec le baron d’Haussez, préfet du Gard, lui-même grand amateur de botanique, il dessine le plan des allées et choisit les plantations, principalement des pins d’Alep et des chênes verts. C’est l’époque de la création de la société d’horticulture et de botanique du Gard et des modes végétales. Les pépinières Pichon, créées en 1885 derrière la gare, illustrent parfaitement cet engouement croissant pour le paysagement de la nature.

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La nature libérée

Jardin romantique à l’anglaise, la végétation luxuriante du mont Cavalier compose un paysage à la nature « libre » dévoilée par des chemins sinueux et de grandes allées. Le jardin de rocaille, aux essences méditerranéennes et rochers factices, est caractéristique du milieu du XIXe siècle. Le bassin Montgolfier, aménagé dès 1821, avec ses plantes aquatiques, et la grotte artificielle, créée en 1890, sont également des éléments typiques de l’art des jardins de cette époque.

Les 15 hectares des Jardins de la Fontaine sont enfin aménagés… plus de 150 ans après les premiers travaux ! 


« Je palpe amoureusement la pierre chaude du temple ruiné, et la feuille vernie des fusains, qui semble mouillée. Les bains de Diane où je me penche, mirent encore et toujours des arbres de Judée, des térébinthes, des pins, des paulownias fleuris de mauve et des épines doubles purpurines… Tout un jardin de reflets se renverse au-dessous de moi… » - Colette – La vagabonde - 1910

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L’urbanisme vert

Tout au long du XIXe siècle, la ville se densifie au rythme des (r)évolutions industrielles, techniques et urbaines. Les espaces d’agrément pour les citadins se multiplient. Ainsi, les squares autour des boulevards sont autant de respirations esthétiques.

L’aménagement de l’Esplanade, deux siècles après la création de la promenade végétalisée, est un élément fort de cette structuration urbaine. La fontaine, installée au centre, est conçue par l’architecte Charles Auguste Questel et sculptée par James Pradier. Cette allégorie de Nîmes fait penser à celle du nymphée des Jardins de la Fontaine réalisée un siècle plus tôt. Elle s’inscrit dans la perspective créée par l’avenue Feuchères qui relie visuellement la gare à la tour Magne. Sur 300 mètres de long, l’avenue est plantée de plusieurs rangées de platanes qui invitent à la déambulation.

L’aménagement des actuelles allées Jean-Jaurès, imaginée par J.-P. Mareschal dès le XVIIIe siècle, se poursuit au sud. Longue d’1,5 kilomètre dans sa totalité, elle offre un point de vue unique sur les Jardins de la Fontaine.

L'esplanade de Nîmes

Gravure représentant l’Esplanade avec la fontaine Pradier et le kiosque à musique à la fin du XIXe siècle

Nîmes - L'avenue Fauchères

Carte postale de l’avenue Feuchères à la fin du XIXe siècle

Les soins de la nature

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les Nîmois souhaitent profiter de l’ancienne colline aux moulins à vent pour se promener. La ville achète les terrains privés, amène de la terre et plante 2000 résineux qui vont créer un parc à l’anglaise.  Le maire à l’initiative du projet, Jean Duplan, donne son nom à cet espace, comme son illustre prédécesseur pour le mont Cavalier ! 

Situé en promontoire, aéré, végétalisé et ensoleillé, le mont Duplan est un site particulièrement adapté au traitement de la tuberculose qui fait rage au début du XXe siècle. Le docteur Louis Baillet, spécialiste des maladies pulmonaires, y installe un sanatorium. Une école de plein air, accueillant les enfants malades, est également construite au cœur de la colline. 

Ainsi, la nature embellit et assainit la ville… mais elle soigne aussi ses habitants. Ces principes d’urbanisme vert sont aujourd’hui incontournables dans tout projet d’aménagement.

La promenade du mont Duplan

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DE LA NÉCESSITÉ DE LA NATURE… URBAINE

La nature comme cadre de vie

Après la Seconde guerre mondiale, la construction en masse voit l’émergence de villes nouvelles et de grands ensembles où le béton domine. Ce qui reste entre les barres et tours d’immeubles donne naissance aux « espaces verts », à vocation plus sanitaire et sociale qu’esthétique. Une nouvelle approche émerge à la fin du XXe siècle, en réaction à la banalisation des jardins. 

Aujourd’hui, la nature fait partie du cadre de vie et est un lieu de vie, végétale mais aussi animale. L’intérêt croissant pour la biodiversité modifie l’approche du jardin public… et de son art. Tous les éléments qui le composent, vivants ou non, sont désormais pris en compte et doivent être en synergie. Ville et nature forment un écosystème global où les interdépendances sont signifiantes. Il ne s’agit plus donc de nature en ville mais de nature urbaine ! Au tournant du XXIe siècle, Nîmes a intégré ces paramètres à ses projets. 

Bosquet aux Jardins de la Fontaine

Bosquet aux Jardins de la Fontaine

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Les nouveaux jardins urbains

En 2013, les aménagements Arènes-Esplanade-Feuchères (AEF), du paysagiste-urbaniste Alain Marguerit, et des allées Jean-Jaurès, de l’architecte-urbaniste Jean-Michel Wilmotte, sont achevés en totalité. Les promenades deviennent des jardins urbains… et les jardins deviennent des parcs !

Ainsi, le projet du parc Jacques Chirac, sur le site des anciennes pépinières Pichon du XIXe siècle, constitue un maillon fondamental de la Diagonale verte qui traverse la ville. Sur près de 15 hectares, soit autant que les Jardins de la Fontaine, les aménagements proposés mêlent préservation et valorisation du patrimoine végétal, hydraulique et bâti existant, respect de la biodiversité, intégration d’équipements sportifs et ludiques, création d’installations culturelles et artistiques...

La conception classique, architecturale et picturale de l’art des jardins se transforme. En lien avec la philosophie développée par le paysagiste Gilles Clément, basée sur la notion du « jardin en mouvement », il s’agit aujourd’hui de « faire le plus possible avec, le moins possible contre » la nature…avec laquelle l’homme de la ville entre en symbiose.

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Fin !

Focus imaginé et créé en collaboration avec Stéphanie Monsarrat-Siméon.