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Nîmes, Ville d'art et d'histoire

Un site édité par le Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine de la Ville de Nîmes

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La Maison Carrée

ANTIQUITÉ

- Place de la Maison Carrée - 

Temple antique le mieux conservé avec le Panthéon de Rome, la Maison Carrée est dédiée aux petits-fils et fils adoptifs d’Auguste. Ni maison, ni carrée, elle est achevée vers 5 de notre ère et s’élève sur un podium de 2,80 mètres de haut, dominant l’extrémité sud de la place publique de la ville antique.

Avec ses 32 mètres de long sur 15 mètres de large et 17 mètres de haut, la Maison Carrée est imposante. Temple de type pseudopériptère, 20 des 30 colonnes qui l’entourent sont engagées dans le mur, accentuant sa monumentalité.

La Maison Carrée

La Maison Carrée de Nîmes en 2017.

Au Moyen-Age

Dénommée aussi Capitole, l’ancien temple appartient successivement à différents particuliers et devient une demeure privée sur plusieurs étages. Des fenêtres et une porte cochère donnant accès à une cour intérieure et une écurie sont percées sur une des façades. 

À l’époque moderne

De 1670 à la Révolution française, l’ancien temple abrite l’église du couvent des Augustins. En 1758, l’érudit nîmois Jean-François Séguier déchiffre la dédicace aux héritiers d’Auguste, disparue du fronton, grâce au positionnement des trous d’accroche des lettres de bronze de l’inscription. Sa découverte est fondamentale pour établir la datation et la fonction du monument dans l’Antiquité.

Au XIXᴱ siècle

À partir de 1820, elle est restaurée par l’ingénieur du département Victor Grangent pour y installer le premier musée de Nîmes en 1823. Il dégage complètement le podium et découvre les vestiges du portique de la place publique. 

À l’époque contemporaine

Une nouvelle toiture « à la romaine » avec des tuiles plates et rondes est installée en 1992 et la place est réaménagée par Lord Norman Foster, architecte de Carré d’Art, créant un lien entre les deux édifices. Un programme complet de restauration des façades se déroule de 2006 à 2010. 

L’amphithéâtre

ANTIQUITÉ

- 4, boulevard des Arènes -

Edifié au début du IIe siècle, l’amphithéâtre de Nîmes est le mieux conservé du monde romain. Ses dimensions sont impressionnantes : 133 mètres de long par 101 mètres de large et plus de 20 mètres de haut. Inspiré du Colisée à Rome, sa centaine d’escaliers permet à près de 24 0000 spectateurs d’accéder facilement aux 34 rangées de gradins.

Ils assistent ainsi aux combats de gladiateurs et chasses d’animaux. De forme elliptique, la piste est recouverte de sable, arena en latin, qui donne le terme Arènes, désignant aussi l’amphithéâtre.

L’amphithéâtre de Nîmes

Photographie aérienne de l’amphithéâtre de Nîmes en 2021.

Au Moyen-age

Forteresse depuis le VIe siècle, connue sous le nom de « château des Arènes » dès le IXe siècle, l’amphithéâtre est transformé en quartier d’habitation à partir du XIVe siècle. Il accueille des maisons, deux églises, des rues et un puits public… et jusqu’à 2 000 habitants !

À l’époque moderne

Après la visite de François Ier en 1533, des bâtiments accolés à l’amphithéâtre sont détruits et les galeries du premier étage sont dégagées. Des habitations, à l’intérieur, commencent aussi à disparaître à partir du XVIIIe siècle.

Au XIXᴱ siècle

Dans les premières années du XIXe  siècle, l’amphithéâtre est entièrement dégagé et il retrouve sa forme et sa vocation originelles d’édifice de spectacles ! 

À l’époque contemporaine

Occupées en continu, les Arènes ont été à la fois préservées et dégradées. Après le réaménagement du parvis en 2007, une campagne de restauration est engagée depuis 2009. Elle devrait se terminer en 2034…

L’Augusteum

ANTIQUITÉ

- Jardins de la Fontaine -

Voué au culte impérial, l’Augusteum est un sanctuaire situé dans les actuels Jardins de la Fontaine. Créé en 25 avant notre ère, ce complexe monumental se développe autour de la source, lieu sacré gaulois dédié au dieu Nemoz, devenu Nemausus.

Au cœur du sanctuaire se trouve le nymphée, avec un autel entouré de canaux où se déroulent les cérémonies en hommage à l’empereur.

Les autres édifices cultuels sont le temple de Diane, à droite, le portique, qui ferme l’enclos sacré, l’entrée monumentale et le théâtre pour les jeux rituels.

L’Augusteum de Nîmes

Vue d’ensemble de l’Augusteum à la fin du Ier siècle avant notre ère, restituée en aquarelle par Jean-Claude Golvin.

À l’époque moderne

Le bassin de la source et le nymphée, visibles aujourd’hui, datent du XVIIIe siècle. Lors des travaux réalisés par l’ingénieur royal Jacques Philippe Mareschal, les vestiges du sanctuaire antique sont révélés et inspirent l’aménagement du premier jardin public d’Europe !

À l’époque contemporaine

Le temple de Diane est le seul témoin en élévation de l’Augusteum. Les autres vestiges découverts lors de la création des Jardins de la Fontaine sont aujourd’hui au Musée de la Romanité. Les fragments du fronton de l’entrée monumentale du sanctuaire et des éléments de colonnes du nymphée y sont notamment présentés.

Le temple de Diane

ANTIQUITÉ

- Jardins de la Fontaine - 

En réalité, l’édifice dénommé « temple de Diane » n’était pas un temple et la déesse Diane n’y était pas vénérée.

Sa fonction cultuelle et culturelle est avérée sans pouvoir affirmer sa réelle vocation. Par comparaison avec des monuments similaires à Rome, il s’apparente à une bibliothèque.

Il est le seul témoin encore en élévation du sanctuaire antique, appelé Augusteum. Ruine romantique par excellence, on peut encore admirer une partie de la grande voûte, le rythme des niches murales et la finesse de certains caissons sculptés.

Le temple de Diane

Les niches latérales servaient peut-être à ranger les rouleaux de papyrus de la bibliothèque et le piédestal du fond accueillait probablement une statue de divinité.

Au Moyen-Age

Au Xe siècle, le temple de Diane devient une abbaye bénédictine, sous le nom de Saint-Sauveur de la Font. Grâce à leurs nombreux moulins, les religieuses prospèrent jusqu’à la destruction du monastère au XVIe siècle.

À l’époque moderne

Le temple de Diane est aussi connu pour les nombreux graffitis gravés ou tracés à l’oxyde de fer, dont certains datent du XVIIe siècle. Ils sont le témoignage du passage des compagnons du devoir au cours de leur tour de France.

La tour Magne

ANTIQUITÉ

- Jardins de la Fontaine -

La tour Magne est construite sur une tour gauloise en pierres sèches datée du IIIe siècle avant notre ère. La forme en pain de sucre de l’édifice préromain est visible en négatif à l’intérieur de la tour actuelle.

Intégrée à l’enceinte augustéenne et dominant la ville, avec ses 36 mètres de haut, la tour Magne signale le sanctuaire de la Fontaine et symbolise la puissance romaine.  

Sa forme octogonale est atypique et la rampe coudée de 70 mètres de long, aujourd'hui disparue, permet d’accéder au chemin de ronde du premier étage.

Tour Magne

"Tableau pittoresque, scientifique et moral de Nismes" (1834-1838) et de ses environs par Emilien Frossard.

À l’époque moderne

En 1601, le jardinier François Traucat a l’autorisation du roi Henri IV pour creuser l’intérieur de la tour Magne. Persuadé qu’un trésor gaulois s’y trouve, il chercha en vain ! Au-delà de cette légende, Traucat a implanté la culture du mûrier en Languedoc… pour l’élevage des vers à soie.

Au XIXᴱ siècle

En 1843, l’inspecteur des Monuments Historiques Charles Questel renforce l’intérieur de la tour Magne fragilisé. Il construit une colonne de plus de 16 mètres de haut et 3 mètres de diamètre pour soutenir la voûte, qui servira de support à un escalier circulaire encore existant !

La porte d’Auguste

ANTIQUITÉ

- 25, boulevard Amiral Courbet -

Sur la façade de cette entrée monumentale, l’inscription indique qu’en 16-15 avant notre ère l'empereur romain Auguste dote la ville de murs et de portes. Juste en-dessous deux avant-corps de taureaux sculptés serviront de modèles à ceux de l’amphithéâtre.

Composée de deux tours massives, d’environ 14,50 mètres de haut, qui encadrent quatre baies, la porte d’Auguste permet le passage et le contrôle des véhicules et piétons ainsi que la collecte des taxes et droits de péage.

La via Domitia, route commerciale et militaire majeure, traverse la ville par les portes d’Auguste et du Cadereau, aujourd’hui disparue.

La porte d’Auguste

Restitution en aquarelle de la porte d’Auguste et de ses abords par Jean-Claude Golvin.

Au Moyen-Age

Bastion depuis le XIe siècle, au XIVe siècle la porte antique est complétement englobée dans un château fort, construit sur ordre du roi Charles VI, et dans le rempart médiéval.

À l’époque moderne

Au XVIIe siècle, un couvent dominicain s’installe sur le site de l’ancien château royal, en partie détruit lors les guerres de Religion du XVIe siècle. Les bâtiments du couvent s’organisent autour d’une cour, à l’emplacement du passage antique de la porte d’Auguste.

Au XIXᴱ siècle

Après la Révolution française, la démolition du rempart médiéval révèle des vestiges de la porte et le couvent devient le siège de la gendarmerie départementale. Des fouilles réalisées en 1849 dans la cour permettent de dégager le monument à moitié enfoncé dans le sol et de retrouver le niveau du sol antique.

À l’époque contemporaine

En 1939, dans la cour de la porte d’Auguste, est inaugurée une statue en bronze du célèbre empereur. C’est une copie d’une œuvre en marbre peint réalisée à la mort d’Auguste, en 14 de notre ère, par son épouse Livie.

L’enceinte augustéenne

ANTIQUITÉ

Construite entre la fin du Ier siècle avant notre ère et le début du Iersiècle après, l’enceinte, de 6 kilomètres, est une des plus longues de la Gaule romaine. Elle englobe les sommets des collines nord et ouest tout en réservant de vastes espaces en plaine pour le développement urbain. Cinq fois plus grande que l’oppidum gaulois, l’enceinte augustéenne délimite une emprise de 220 hectares dont un peu plus de la moitié est urbanisée. Ouvrage plus prestigieux que militaire, elle se compose d’une dizaine de portes et de plus de 80 tours.

Nîmes au IIe siècle

Mise en perspective du plan de Nîmes réalisée en aquarelle en 2015 par Jean-Claude Golvin.

À l’époque contemporaine

Dans le jardin archéologique du Musée de la Romanité, sont visibles les fondations d’une tour et d'une portion de rempart, mis au jour dans les années 1960. Sur la colline Montaury, ce sont trois tours et 300 mètres de l'enceinte antique qui ont été révélés par des fouilles récentes.

Le castellum aquæ

ANTIQUITÉ

- 16, rue de la Lampèze -

Construit au milieu du Ier siècle, le castellum aquæ collecte et répartit l’eau acheminée depuis la source d’Eure, près d’Uzès, sur 52 kilomètres grâce à un aqueduc, dont fait partie le Pont du Gard.

Il se compose d’un bassin circulaire taillé dans le rocher, de 6 mètres de diamètre et de 1,40 mètre de profondeur, qui sert de réservoir. L’eau est filtrée et décantée puis distribuée dans les quartiers par dix canalisations en plomb.

À l’origine, le bassin était protégé par un bâtiment rectangulaire, semblable à celui de Pompéi.

Le castellum aquæ de Nîmes

Vue axonométrique réalisée par Jean-Claude Golvin représentant l’intérieur et l’extérieur.

Au XIXᴱ siècle

Certainement remblayé lors de la construction de la citadelle Vauban au XVIIe siècle, le castellum aquæ est redécouvert en 1844.

À l’époque contemporaine

Jusqu’à la mise au jour de celui de Pompéi au début du XXe siècle, il était le seul exemple connu au monde !

La porte de France

ANTIQUITÉ

- 54, rue Porte de France -

La porte de France se situe sur le passage d’une voie, datée du début du Ier siècle avant notre ère, reliant un comptoir de commerce situé sur l’actuel domaine d’Espeyran (Saint-Gilles).

De conception plus simple que la porte d’Auguste, elle se compose d’une seule baie en plein cintre, d’environ 4 mètres de large sur plus de 6 mètres de haut, pouvant être fermée par une herse en bois et métal.

Le passage est encadré par deux tours barlongues de 7 mètres de large qui créent une rupture dans l’enceinte augustéenne.

La porte de France

Vue aérienne de la porte de France réalisée en aquarelle par Jean-Claude Golvin.

Au Moyen-Age

Nommée porte d’Espagne aux Xe et XIe siècles, elle est désignée comme « la Porte-Couverte dans le jardin des malades ou près de l’hôpital » à partir du XIVe siècle en raison  d’un hôpital créé par un riche particulier dans une maison jouxtant la porte.

À l’époque moderne

Avec la visite du roi Louis XIV en 1660, la porte Couverte devient la porte de France. Ce changement de dénomination serait dû à une mention inscrite plusieurs fois sur le monument à cette occasion : Vive pour l’éternité, le roi de France !

Nemoz, Nemausus, Nîmes

Dès le VIe siècle avant notre ère, des populations s’établissent autour de la source sacrée, dédiée au dieu Nemoz, dans les actuels Jardins de la Fontaine. L’oppidum gaulois, protégé par un rempart, est dominé par une tour massive, à l’emplacement de la tour Magne romaine. Au IIIe siècle avant notre ère, la tribu celte des Volques Arécomiques s’installe sur ce site stratégique.

Nemausus au milieu du IIe siècle

Cette aquarelle, réalisée par Jean-Claude Golvin, donne une vision d’ensemble de Nemausus (Nîmes) vers le milieu du IIe siècle. La via Domitia traverse la cité, à moitié urbanisée dans son enceinte augustéenne. On distingue le sanctuaire de la Fontaine, la Maison Carrée et le forum ainsi que l’amphithéâtre… mais également le théâtre, jamais retrouvé.

La romanisation de Nîmes

Vers 120 avant notre ère, la via Domitia, voie commerciale et militaire reliant l’Italie à l’Espagne, traverse l’agglomération nîmoise et favorise sa romanisation.

Alliée de Jules César, Nîmes devient « colonie de droit latin », au Ier siècle avant notre ère. La Colonia Augusta Nemausus est étroitement liée à l’empereur Auguste (-63/14) qui va accélérer son expansion. Objet d’un culte impérial, un sanctuaire dynastique lui est consacré près de la source de la Fontaine, l’Augusteum. La Maison Carrée, temple du forum dédié à ses petits-fils, date également de cette époque. Auguste fit également construire un rempart de 6 kilomètres.

Jusqu’au milieu du IIe siècle, la cité de Nîmes est à son apogée et domine 24 oppida. L’aqueduc qui amène l’eau au castellum aquæ, et dont le Pont du Gard est l’ouvrage le plus connu, témoigne de cette puissance. La réalisation d’un tel chantier, comme celui de l’amphithéâtre, montre la prospérité de Nîmes…avant son déclin.

Le déclin de Nîmes

Au cours des IIIe et IVe siècles, les notables s’installent dans leurs grandes exploitations viticoles. Cet exode laisse des quartiers entiers à l’abandon et les monuments, délaissés, se dégradent. La construction de maisons à l’intérieur de l’amphithéâtre, véritable forteresse, et le regroupement autour de la Maison Carrée vont préserver ces deux monuments emblématiques, malgré les invasions successives.

La christianisation progressive de Nîmes amène la création d’un troisième « bourg » autour de l’actuelle cathédrale. L’installation des Wisigoths au Ve siècle fige Nîmes dans cette configuration urbaine morcelée. Une nouvelle page va s’ouvrir…celle du Moyen-Age.

Crocus roi des Vandales assiège Nîmes

Enluminure de Ferdinand Pertus (1883-1948), réalisée vers 1930, représentant le roi Crocus et son armée inspectant les fortifications de la ville de Nîmes en 407.

La cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor

MOYEN-AGE

- Place aux Herbes - 

Les fouilles réalisée en 2017 ont révélé le pavement de la cathédrale carolingienne du IXe siècle sous le sol actuel. En 1096, le pape Urbain II consacre la cathédrale, inachevée, en présence du comte de Toulouse. Elle mesure 21 mètres de large sur 54 mètres de long et se compose d’une nef centrale flanquée de deux bas-côtés, terminés par deux chapelles dédiées à Saint-Pierre et Saint-Paul. La nef, divisée en cinq travées, s’achève par une abside sans déambulatoire, ni chapelles.

Massive, avec un clocher surhaussé percé de meurtrières, la cathédrale se caractérise par une façade sobre au décor antiquisant, inspiré de la Maison Carrée.

Raymond de Saint-Gilles épouse la cathédrale de Nîmes

Cette peinture de Ferdinand Pertus de 1935 illustre la célébration en 1096 par le pape Urbain II du mariage symbolique du comte de Toulouse avec la cathédrale, la plaçant ainsi sous sa protection.

À l’Antiquité

Lors des fouilles de 2017, des décors antiques du Ier siècle sont découverts sous le sol actuel. La tenue d’un concile en 396 à Nîmes, présidé par l’évêque saint Félix, suppose l’existence d’une cathédrale. Peut-être que ce premier édifice se situait à l’emplacement de l’actuelle église mais aucun document, ni vestige archéologique ne l’attestent.

À l’époque moderne

Au cours des guerres de Religion, des XVIe et XVIIe siècle, la cathédrale est partiellement détruite…et reconstruite. A l’intérieur, se trouve une nef unique flanquée de chapelles occupant les anciens bas-côtés. De cette époque date la chapelle du Rosaire et les orgues de la tribune.

Au XIXᴱ siècle

La porte est agrandie en 1822 pour le passage des cortèges en l’honneur de la duchesse d’Angoulême. Dans les années 1880, une grande rénovation intérieure est réalisée par Henri Révoil, architecte diocésain, dans un style néo-roman.

La maison romane

MOYEN-AGE

- 1, rue de la Madeleine -

Vers la fin du XIIe siècle, une vaste maison bourgeoise à deux niveaux est construite. Au rez-de-chaussée, deux boutiques encadrent une porte cochère qui amène vers la cour arrière. À l’étage noble, deux grandes salles sont éclairées par quatre fenêtres géminées. La corniche est ornée de motifs végétaux, dont des feuilles d’acanthe, d’animaux fantastiques et de figures humaines que l’on retrouve au sommet des colonnettes des piédroits.

Un deuxième et un troisième étage sont édifiés aux XIIIe-XIVe siècles puis au XVe siècle. Ils correspondent au deuxième étage actuel.

La Maison romane

À l’époque moderne

Au XVIe siècle, un quatrième étage est élevé, correspondant au troisième étage actuel. Le linteau roman de la porte cochère du rez-de-chaussée est remplacé par un arc très simple sur piédroits. Une loggia est installée à chaque niveau côté cour. La date de 1637 (ou 1657) est gravée sur un des garde-corps de la loggia du premier étage.

Au XIXᴱ siècle

Sous l’influence de l’architecte Henri Révoil, neuf grandes fenêtres sont percées en façade. Les ornements médiévaux sont remployés dans la nouvelle composition. Au rez-de-chaussée, le porche central est transformé en magasin et une nouvelle entrée est créée à côté.

À l’époque contemporaine

Début 2019, une restauration et une réhabilitation de l’immeuble permet la réalisation d’un diagnostic archéologique. Celui-ci a favorisé la compréhension de l’évolution du bâti, depuis la demeure initiale jusqu’à nos jours.

La maison de l’Avocat des pauvres

MOYEN-AGE

- 16, rue Fresque - 

En 1484, au décès de l’avocat Louis Raoul, est créée l’« Avocaterie des pauvres ». Il lègue par testament sa maison, sa bibliothèque et des terres pour permettre l’entretien d’un avocat chargé de défendre bénévolement les plus démunis. Composée de deux immeubles, la façade principale de la maison donne sur la rue Fresque, artère médiévale prestigieuse. Au rez-de-chaussée, deux arcades ouvrent sur des boutiques.

La maison de l'Avocat des pauvres

À l’époque moderne

Au XVIIe siècle, des réparations sont faites, notamment au niveau des baies sur les actuelles rues Louis Raoul et de l’Étoile. Un grenier est également aménagé.

Au XIXᴱ siècle

Face aux difficultés financières, Maître Alaux, titulaire de la charge au début du XIXe siècle, sollicite l’aide de la municipalité. L’institution est rattachée au Bureau de bienfaisance de la Ville en 1822.

À l’époque contemporaine

Maître Labat est le dernier avocat des pauvres, élu en 1949. À partir de 1972, la rémunération de la charge, jusque-là bénévole, met un terme à cette institution presque 500 ans après sa création !

La porte de la Madeleine

MOYEN-AGE

- 37, rue de la Madeleine -

La première enceinte du XIIe siècle est détruite et reconstruite en 1356. Constituée de murs crénelés de 10 mètres de haut et d’une dizaine de tours, elle est bordée de larges fossés inondés par les eaux de la source de la Fontaine. La porte de la Madeleine est une des sept portes fortifiées qui permettent l’accès à la ville et qui relient les rues principales intramuros. D’abord appelée porte Neuve au XIIe siècle, elle prend le nom de la chapelle dédiée à Sainte Marie-Madeleine, située hors de l’enceinte.

La porte de la Madeleine

À l’époque moderne

À proximité de la porte, un balcon en fer forgé porte deux clés entrecroisées et l’inscription « SECURITAS PUBLICA ». Selon la légende, c’est l’emplacement de la maison du gardien de la porte au XVIIIe siècle.

Au XIXᴱ siècle

La porte est détruite en 1792, en même temps que l’enceinte. Seuls le piédroit et quatre gonds sont encore visibles et sont les témoins de l’existence de la porte.

La maison gothique

MOYEN-AGE

- 16, rue des Marchands - 

À la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, cette maison appartient à un riche marchand. Au rez-de-chaussée, deux grands arcs moulurés ouvrent sur des boutiques. De grandes baies à croisées en pierre assurent l’éclairage des pièces des étages. Encadrées par de fines colonnettes, elles sont surmontées de moulures, appelées larmiers, qui servent à protéger de la pluie. En escalier au premier étage, au deuxième, elles reposent sur des culots représentant différents personnages… et même une sirène !

La maison gothique

L’hôtel de Bernis

MOYEN-AGE

- 3, rue de Bernis - 

L’hôtel de Bernis est étroitement lié à la famille des de Pierre de Bernis, dont les descendants sont toujours les propriétaires. La maison semble exister depuis le XIIIe siècle. Les parties les plus anciennes de l’hôtel encore visibles se situent au niveau de la façade sur rue. Ainsi, les trois fenêtres à croisées de pierre, finement moulurées, du premier étage datent du XVe siècle.

Le soin apporté à la réalisation de la façade atteste de la richesse des propriétaires.

L'hôtel de Bernis

À l’époque moderne

La cour a été remaniée au XVIIe siècle. D’esprit Renaissance, le programme décoratif est antiquisant avec, notamment, au-dessus des fenêtres du premier étage une alternance de frontons triangulaires et cintrés inspirés de ceux des niches du temple de Diane aux Jardins de la Fontaine.

Au XIXᴱ siècle

La famille de Pierre de Bernis est propriétaire d’un ensemble composé des immeubles du 3, 5 et 7 rue de Bernis auxquels s’ajoute une « petite maison » ouvrant sur l’impasse de la rue Fresque… soit un patrimoine immobilier d’environ 850 m!

 

La maison au Cerf

MOYEN-AGE

- 14, rue de l’Horloge - 

La maison au cerf doit son nom au bas-relief sculpté dans une baie géminée de la cour, représentant un chien poursuivant un cerf.

Aux XIVe et XVe siècles, cet hôtel particulier est la propriété d’une famille d'origine italienne appartenant au milieu des notables les plus fortunés de la ville : les Scatisse. La maison occupe la totalité d’un îlot et est organisée autour d’une série de cours et de dépendances. L’escalier à vis, dans une tourelle, et le puits de la cour principale symbolisent la richesse du propriétaire.

La maison au cerf

Au XIXᴱ siècle

La création de la rue Général Perrier en 1878 détruit de nombreux bâtiments qui appartenaient à l’hôtel médiéval. Il était déjà en grande partie démembré et les interventions successives avaient fait disparaître la plupart des cours et jardins d’origine.

Entre ombres et lumières

Au Ve siècle, Nîmes est réduite à trois pôles urbains autour desquels s’organisent des aires d’habitats : l’amphithéâtre, la Maison Carrée et la cathédrale. Le reste de la ville se compose de friches et de champs. L’amphithéâtre, siège du pouvoir militaire des Wisigoths, est une forteresse, le castrum arenarum. Centre du pouvoir religieux, le secteur autour de l’actuelle cathédrale est le domaine de l’évêque et de son clergé.

« Wamba s’empare des Arènes en l’an 673 » par Ferdinand Pertus

Enluminure de Ferdinand Pertus (1883-1948), réalisée vers 1930, représentant le siège du Château des Arènes par Wamba, le roi des Wisigoths, en 673.

Nîmes occupée

A la brève occupation des Arabo-musulmans vers 720, succède celle des Francs. Soumise au milieu du VIIIe siècle, Nîmes appartient au comte de Toulouse.

L’amphithéâtre abrite un château seigneurial et devient le siège des « chevaliers des Arènes ». Il centralise le pouvoir judiciaire, administratif et militaire…mais une nouvelle classe sociale émerge peu à peu, la bourgeoisie.

Le tournant du XIIe siècle

Nîmes connait une renaissance urbaine au XIIe siècle, amorcée en 1096 par la consécration de la cathédrale par le pape Urbain II. Entre les trois pôles, l’habitat s’est développé.

Aux XIIe et XIVe siècles, une enceinte est construite et enserre le centre historique actuel. Intramuros, cinq quartiers s’organisent autour de deux grands axes nord-sud et est-ouest. A l’extérieur, se trouvent des faubourgs, des moulins à eau et à vent ainsi que de nombreux couvents.

Les consuls pertus

Enluminure représentant l'évêque entouré de son chapitre.

En 1271, Nîmes est intégrée au royaume de France. Une trésorerie royale est créée, sur le site de l’actuel hôtel de ville. À la fin du XIVe siècle, un château royal est construit à l’emplacement de la porte d’Auguste et les Arènes deviennent un quartier d’habitations modestes.

La fabrication des textiles et des peaux, autour du canal de l’Agau, permet le développement du commerce. La société bourgeoise, composée de marchands et d’hommes de loi, s’enrichie. Un consulat bourgeois, indépendant, se forme et représente un nouveau pouvoir dans la ville. Attenante à la maison consulaire, la tour de l’Horloge, édifiée vers 1412 et reconstruite au XVIIIe siècle, en est un témoin.

L’épidémie de peste noire frappe Nîmes en 1451 et marque la fin d’une période médiévale contrastée.

L’hôtel de ville

MODERNE

- Place de l’Hôtel de Ville -

À la fin du XVIIe siècle, la trésorerie royale, composée de plusieurs bâtiments, est transférée à Montpellier. Vers 1700 et 1751, elle est transformée en hôtel de ville par l’architecte Jacques Cubizol puis Pierre Dardailhon, selon les plans de l’architecte du roi Louis XIV, Augustin Charles Daviler. L’objectif est d’harmoniser l’ensemble en remaniant, notamment, la façade sur rue. Dans un style classique, elle s’élève sur deux niveaux avec de grandes ouvertures. Un escalier monumental à quatre noyaux s'ouvre sur la cour.

Intérieur de la Mairie

Carte postale représentant l’hôtel de ville au XIXe siècle.

Au Moyen-Age

Après la croisade contre les Albigeois au XIIIe siècle, le Languedoc est intégré au royaume de France. La trésorerie royale est installée à Nîmes dans l'ancien hôtel particulier des vicomtes de Nîmes, composé de différents corps de bâtiments hétérogènes.

Au XIXᴱ siècle

Restée inachevée, la façade est terminée vers 1835. Lors de travaux d’aménagement au milieu du XIXe siècle, quatre crocodiles empaillés du XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, sont découverts dans les combles. Restaurés, ils sont suspendus dans la cage du grand escalier.

À l’époque contemporaine

En 1985, après la création du Site Patrimonial Remarquable (ancien Secteur Sauvegardé), l’hôtel de ville est un des premiers bâtiments à être restauré. 

Le quartier Richelieu

MODERNE

Au début du XVIIIe siècle, le faubourg situé à l’est de la caserne Montcalm s’accroit considérablement selon un quadrillage urbain très régulier. Le docteur Mathieu, propriétaire des parcelles, demande en 1744 au duc Armand Duplessis de Richelieu, petit-neveu du cardinal Richelieu et gouverneur du Languedoc, l’autorisation de donner son nom au quartier. C’est ainsi qu’en 1745, le faubourg des Carmes devient le quartier Richelieu.

Plan de Nismes et de sa Fontaine

Détail du faubourg de Richelieu sur le plan de Nîmes de Jacques-Philippe Mareschal de 1775.

Au XIXᴱ siècle

Les familles qui habitent le quartier travaillent, pour la majorité, dans la fabrication textile. Très souvent, le métier à tisser est installé à domicile. 

À l’époque contemporaine

La construction du dépôt ferroviaire de marchandises à proximité incite des cheminots à s’installer dans ce quartier ouvrier. Aujourd’hui, de nombreux graffitis artistiques ornent les bâtiments comme dans le quartier nord Gambetta.

La caserne Montcalm

MODERNE

- 7, boulevard Etienne Saintenac -

La caserne Montcalm est construite entre 1695 et 1700 sur les plans de l’architecte du roi Louis XIV, Augustin Charles Daviler. Financée par la ville et le diocèse, elle permet de loger les troupes d’Infanterie et de Cavalerie jusque-là hébergées chez les habitants. Composée à l’origine de trois ensembles homogènes structurés autour de quatre cours, dont deux au centre, elle peut recevoir plus de 1 200 hommes et 700 chevaux. D’architecture sobre et fonctionnelle, seuls les frontons d’entrée sont décorés de trophées d’armes.

Caserne Montcalm – Le 40ème de ligne rentrant de marche

Phototypie d’Emile Lacour (Marseille) représentant la façade de la caserne Montcalm au XIXe siècle.

Au XIXᴱ siècle

Depuis la Révolution française, la caserne porte le nom du marquis de Montcalm. Cet aristocrate gardois, devenu commandant des armées royales dans l’Amérique septentrionale, s’est illustré lors de la bataille de Québec de 1759 au cours de laquelle il meurt en défendant les intérêts français au Canada.

À l’époque contemporaine

En 1914, Guillaume Apollinaire est affecté au 38ème régiment d’Infanterie de Nîmes où il écrit les vers suivants : « L’Artillerie est l’art de calculer les angles / Et l’équitation, de bien serrer les sangles ».

Le Grand temple

MODERNE

- Place du Grand Temple -

Le premier Grand temple est inauguré en 1566. Situé entre la rue de la Madeleine et la place de la Calade, il pouvait accueillir 5 000 personnes. Détruit en 1685 sur ordre du roi Louis XIV suite à la révocation de l’Édit de Nantes, il faut attendre la Révolution française pour qu’un nouveau Grand temple permette de célébrer le culte protestant. Il occupe l’ancienne église du couvent des Dominicains, construite entre 1714 et 1736 par l’architecte Jean Mauric dans un style baroque languedocien.

Le Grand temple

Au Moyen-Age

L’emplacement du Grand Temple est occupé par les dépendances du château royal, situé à la porte d’Auguste. 

Au XIXᴱ siècle

Paul Rabaut, pasteur au Désert, inaugure le Grand temple en 1792. Acheté en 1803 par la communauté protestante, il est réaménagé sobrement. Une Bible ouverte sculptée est placée sur la façade.

Le collège des jésuites

MODERNE

- 13, boulevard Amiral Courbet -

En 1535, Marguerite de Navarre impulse la création du collège des Arts. La présence d’enseignants protestants amène l’installation d’un Petit temple dans l’ancienne chapelle de l’hôpital Saint-Marc. Arrivés en 1633, les jésuites remplacent peu à peu les professeurs protestants, bientôt interdits d’enseigner. Détruit en 1673, le temple laisse place à l’église Saint-Ignace, actuelle chapelle des jésuites. Construite sur les plans du Père Mourgues, son style baroque symbolise la puissance de l’Église catholique. Les jésuites quittent les lieux en 1762, remplacés par les pères de la doctrine chrétienne.

Intérieur de la chapelle des Jésuites

Au Moyen-Age

Contre l’enceinte antique encore en élévation dans cette partie de la ville médiévale, sont construits l’hôpital Saint-Marc et une chapelle, à l’emplacement des futurs collège et chapelle des jésuites.

Au XIXᴱ siècle

À la Révolution française, la chapelle devient un lieu de réunion politique, avec la devise de la France "Liberté Egalité Fraternité" inscrite sur la façade. Redevenu lieu d’enseignement au XIXe siècle, le collège des jésuites accueille la bibliothèque et, depuis 1895, le musée d'archéologie et d'histoire naturelle de la ville.

À l’époque contemporaine

La bibliothèque est déménagée à Carré d’Art en 1993. Les collections archéologiques sont transférées au Musée de la Romanité en 2018.

La place de la Salamandre

MODERNE

En 1533, lors de la venue du roi François Ier, elle s’appelle place de la Couronne, en lien avec une hôtellerie du même nom toute proche. En hommage au roi, une colonne surmontée d’une salamandre, emblème royal, est érigée sur ce site, qui devient place de la Salamandre. Depuis la place, la façade de l’hôtel de Chazel, achevée en 1636, est reconnaissable par son grand portail central décoré de bossages ornés, surmonté d’un fronton à tabernacle.

Les Nîmois acclament le Blason de la Ville qui leur a été donné par le roi François Ier

Peinture de Ferdinand Pertus de 1935 illustrant la venue de François Ier à Nîmes avec la colonne surmontée de la salamandre.

Au XIXᴱ siècle

Démontée en 1793, la colonne est stockée à l’extérieur de la Maison Carrée, alors musée lapidaire, avant d’être installée au centre du cloître des Jésuites à la fin du XIXème siècle, devenu musée archéologique.

L’hôtel Rivet

MODERNE

- 10, Grand-Rue -

L’immeuble existant est acheté en 1778 par David Rivet, riche négociant en soieries. Il fait abattre les bâtiments et c’est l’architecte du roi Louis XVI, Jean Arnaud Raymond, qui est chargé de construire un hôtel particulier. Le style néo-classique domine avec une façade monumentale sobre et symétrique percée de 26 grandes fenêtres. La richesse de l’édifice se mesure par la qualité de la pierre de taille à refends. Le vestibule d’entrée dessert un escalier d’honneur à la rampe en ferronnerie, inspirée de celle de l’École militaire de Paris.

L’hôtel Rivet

Au XIXᴱ siècle

En 1822, l’édifice devient l’hôtel de la préfecture jusqu’à son rachat par la Ville en 1858. Elle y installe l'Œuvre de la Miséricorde qui gère une crèche, une école maternelle et une école de jeunes filles ainsi qu’une bibliothèque jusqu’en 1898.

À l’époque contemporaine

Après le transfert du lycée de jeunes filles en 1926, l’hôtel Rivet devient une école de garçons jusqu’en 1980. Il subit une grande campagne de réhabilitation pour accueillir l’École supérieure des Beaux-Arts de Nîmes, installée depuis 1987. La ville passe commande à l’artiste Bernard Pagès qui crée le sol dans le hall d’entrée.

Le presbytère

MODERNE

- 9, rue Saint-Castor -

Une grande partie de la maison est reconstruite au XVIIe et XVIIIe siècles. La façade se compose, en rez-de-chaussée, d’un portique d’entrée à colonnes ioniques sur haut socle soutenant un entablement avec une frise à rinceaux. Au premier étage, se trouvent des baies à croisées de pierre flanquées de pilastres d’ordre corinthien. Le riche décor est de style Renaissance avec des rameaux de chênes, des corbeilles de fruits et des draperies.  Vendue à la Ville en 1746, la maison devient le presbytère de la cathédrale.

Le presbytère

À l’époque contemporaine

En 2022, la Ville vend le presbytère qui va être aménagé pour recevoir des logements.

Le palais épiscopal

MODERNE

- Place Abbé Pierre -

Alexis de la Feuille de Merville, ingénieur du roi Louis XIV, conçoit le palais épiscopal comme un hôtel particulier entre cour et jardin. L’architecte Jacques Cubizol réalise les travaux entre 1682 et 1686. Une corniche à l’antique avec caissons à rosaces et masques de lions décore la façade. Les derniers aménagements sont réalisés en 1759 par l’architecte Pierre Dardailhon avec la construction du portail monumental de la cour, du grand escalier et de la chapelle épiscopale. Des motifs végétaux et des mascarons achèvent la décoration de la façade. 

Le palais épiscopal

À L’ANTIQUITÉ

La tenue d’un concile en 396 à Nîmes, présidé par l’évêque saint Félix, suppose l’existence d’une cathédrale et probablement d'un premier évèché, mais aucun vestige archéologique ne l'atteste. 

Au XIXᴱ siècle

Siège de la préfecture du Gard au début du XIXe siècle, le palais redevient la résidence des évêques jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Peu après, le portail monumental est détruit et un passage est ouvert entre la chapelle épiscopale et le palais.

À l’époque contemporaine

En 1920, Henry Bauquier, adjoint au maire, fonde le musée du Vieux-Nîmes pour conserver et valoriser les collections iconographiques, d’arts décoratifs et en lien avec l’industrie textile de Nîmes et de la région. 

La rue Dorée

MODERNE

L’appellation rue Dorée fait allusion à la fortune de ses habitants. Les vastes hôtels particuliers du XVIe et XVIIe siècles s’organisent autour d’une ou plusieurs cours, avec de grands escaliers ouverts. Celui de l’hôtel Villard (n°5), suspendu, forme une passerelle. À l’hôtel André (n°3), un portique à colonnes doriques marque l’entrée de l’escalier. Celui de l’hôtel d’Albenas (n°7) se compose de grands arcs à balustrades. L'actuel hôtel de l’Académie (n°16) se caractérise par le décor sculpté de sa porte et de sa cour de style Renaissance.

L’hôtel de l’Académie

Au Moyen-Age

La rue Dorée est appelée rue du « Campnau inférieur », c’est-à-dire rue du « Camp Neuf », évoquant sa création récente par rapport aux autres artères de la ville médiévale.

Au XIXᴱ siècle

L’hôtel Guilhon (n°4), reconnaissable par ses clés de baies aux visages sculptés, devient propriété de la Ville en 1846 et est intégré à l’hôtel de ville.

À l’époque contemporaine

En 1919, l’ancien hôtel de Guiran (n°16) devient le siège de l’Académie de Nîmes, dont il prend le nom, et est restauré par l’architecte nîmois Max Raphel.

La rue de l’Aspic

MODERNE

La rue de l’Aspic doit son nom au mot « Espics » (épis) car proche de la halle au blé, située sur la place du Marché. Des hôtels particuliers, appartenant à des notables de la magistrature ou du textile, se trouvent dans ce quartier : hôtel Meynier de Salinelles du XVIe siècle (8 rue de l’Aspic), Maison des Atlantes et hôtel de Fontfroide du XVIIe siècle (2 Plan de l’Aspic et 14 rue de l’Aspic), hôtels Boudon et de Rozel du XVIIIe siècle (2-4 rue de Bernis et 1 rue de la Violette).

L’escalier de l’hôtel de Fontfroide

Au XIXᴱ siècle

Bernard Lazare naît à l’hôtel Boudon en 1865. Journaliste, défenseur de Dreyfus, il a inspiré le "J'accuse…!" d’Émile Zola.

À l’époque contemporaine

Au XXe siècle, lors des travaux de restauration de l’hôtel Meynier de Salinelles, une stèle funéraire romaine et des fragments de sarcophages paléochrétiens sont découverts dans le passage.

L’hôtel Novi de Caveirac

MODERNE

- 6, rue Fresque -

Au XVIIe siècle, Léon Novi, négociant et conseiller du roi, achète la demeure médiévale existante. La cour d’honneur est reconstruite à la mode de l’époque avec des façades organisées en symétrie, dans un ordonnancement classique. Leur sobriété contraste avec l’exubérance du décor végétal de la cage du majestueux escalier à quatre noyaux sur trois étages. Devenu l’hôtel Novi de Caveirac, après l’achat de la seigneurie de Caveirac en 1715, il est remanié dans les années 1770 avec, notamment, une grande entrée sur rue, au style antiquisant.

L’hôtel Novi de Caveirac

Au Moyen-Age 

Malgré les remaniements successifs, l’emprise médiévale de l’hôtel d’environ 2 500 m2, traversant et ouvrant sur la rue de l’Étoile, avec ses vastes cours et jardin est maintenue.

À l’époque contemporaine

Propriété de l’architecte Georges Chouleur jusqu’en 1985, l’hôtel Novi de Caveirac abrite des services de la Ville de Nîmes de 1988 à 2005. Racheté par un particulier, il est restauré et transformé en espace de réception. Depuis 2021, c’est un hôtel de luxe.

Le château Fadaise

MODERNE

- 12, rue Porte de France -

En 1682, l’architecte Gabriel Dardailhon achève la construction de la demeure de Pierre de Serre, seigneur de Saint-Cosme. Conçue comme une « folie », pavillon de plaisance en périphérie de la ville, la maison se compose à l’origine de trois niveaux. Le premier est en partie en sous-sol, pour les pièces de service. Le rez-de-chaussée, précédé d’une colonnade sur le modèle de la Maison Carrée, est accessible par un perron. La terrasse de l’étage, au-dessus du portique, relie les deux ailes symétriques. 

Le château Fadaise

Au XIXᴱ siècle

Les femmes de la famille de Serre se transmettent la demeure jusqu’à son achat en 1828 par Antoine-Agricol Liotard. Le château Fadaise devient un pensionnat et un second étage est construit. Le jardin, aux essences rares, sert pour l’apprentissage de la botanique. 

La tour de l’Horloge

MODERNE

- Place de l’Horloge  -

La tour d’origine date de 1412 et est appuyée contre l’hôtel de ville, transféré vers 1700 dans l’ancienne trésorerie royale. Au XVIe siècle, il semble que la sépulture de François d’Andelot de Coligny, frère du célèbre chef militaire protestant, soit installée dans le sous-sol. Symbole du pouvoir municipal, la tour abrite un mécanisme d’horloge et une grosse cloche permettant de prévenir les habitants en cas d’attaques ou d’incendies. En 1752, la tour, en très mauvais état, est reconstruite à l’identique sous la direction de l’architecte Esprit Dardailhon. 

La tour et la place de l’Horloge

Au XIXᴱ siècle

Les réaménagements urbains réalisés entre 1870 et 1880 visent à aérer le centre-ville et à faciliter la circulation. Lors de ces travaux, l'ancien hôtel de ville ainsi que d’autres bâtiments mitoyens de la tour sont détruits et la place de l’Horloge est créée. 

Le boulevard Gambetta

MODERNE

L’enceinte médiévale nord est détruite en 1689 afin de rendre la ville plus accessible aux garnisons royales stationnées dans la citadelle Vauban. À la place, l’architecte Gabriel Dardailhon crée une promenade urbaine plantée d’arbres. Des demeures bourgeoises se construisent le long du Grand et du Petit Cours, comme l’hôtel Lagorce (2 pl. Bouquerie) à la corniche décorée de masques de lions similaire à celle de l'actuel hôtel de l’Artillerie (9 boulevard Gambetta). Face à l’accroissement de la population dans le quartier, en 1774, l’église Saint-Charles, à l’architecture très sobre, est construite. 

Hôtel de l’Artillerie

Au Moyen-Age

L’établissement d’un couvent dominicain au XIIIe siècle ainsi que la position stratégique au croisement des routes favorisent le développement de ce faubourg. 

Au XIXᴱ siècle

L’hôtel de l’Artillerie doit son nom à l’installation de l’école d’artillerie dans le bâtiment, réaménagé en 1877. Le cours devient le boulevard Gambetta en 1883, à la demande du maire de l'époque.  

Le Petit temple

MODERNE

- 19, rue du Grand-Couvent -

Le premier Petit temple, nommé temple Saint-Arc, est construit en 1601 à l’emplacement de l’actuelle chapelle des jésuites. Situé dans l’ancienne chapelle des ursulines construite en 1715, l’actuel Petit temple est dédié au culte protestant après la Révolution française. Tout au long du XVIIIe siècle, des jeunes filles protestantes ont été contraintes d’assister aux messes catholiques et enfermées au couvent afin qu’elles abandonnent la religion réformée. 

Le Petit temple

Au XIXᴱ siècle

Après la Révolution française, Alexandre Vincens-Valz achète la chapelle pour la mettre à disposition de la communauté protestante à partir de 1795. 

La citadelle Vauban

MODERNE

- Rue du docteur Georges Salan -

Au XVIIe siècle, Nîmes est un foyer du protestantisme que le roi Louis XIV entend maîtriser. Pour contrôler la ville, Jean-François Ferry, ingénieur du roi, conçoit en 1687 une citadelle sur le modèle des constructions militaires de Vauban. En forme de quadrilatère, la place forte est dotée de quatre bastions d’angles et est entourée d’un fossé de 9 mètres de large. Achevée en une année, la construction de la citadelle a amené la destruction du rempart médiéval nord, intégrant le faubourg des Prêcheurs dans la ville. 

Vue animée du fort de Nîmes

Aquarelle de Philippe Meusnier le Jeune, entre 1794 et 1795, représentant des prisonniers amenés à la citadelle Vauban.

Au XIXᴱ siècle

Après la Révolution française, la citadelle devient une prison politique avant d’être une maison centrale de détention à partir de 1820… jusqu’en 1991.

À l’époque contemporaine

Rachetée par la ville, l’ancienne prison est transformée en site universitaire par l’architecte italien Andréa Bruno. Depuis 1995, la citadelle Vauban accueille les étudiants de l’Université de Nîmes.

La rue de l’Agau

MODERNE

L'Agau, qui signifie eau, vient de la source de la Fontaine et traverse le nord de l’Ecusson d’ouest en est. L’eau du canal actionne des moulins à blé et alimente les lavoirs des teinturiers utilisés pour le lavage et le rinçage des textiles de soie, laines, toiles et draps. Des quais maçonnés, quelques ponts en pierre et des passerelles en bois permettent de se déplacer. Les ateliers sont au rez-de-chaussée d’immeubles dont la partie résidentielle ouvre à l’arrière, comme l’hôtel de la Baume du XVIIe siècle (9 rue des Orangers).

Le canal de l’Agau

Représentation par le pasteur Émilien Frossard en 1835, extrait de « Nîmes et ses Environs ».

Au XIXᴱ siècle

Le déclin de l’industrie textile fait disparaître les ateliers. Sale, pollué et nauséabond, l’Agau est progressivement recouvert de 1839 à 1876. La partie Est de l’axe devient la rue Nationale à la fin du XIXe siècle.

Les Jardins de la Fontaine

MODERNE

Les travaux hydrauliques entrepris dès 1731 autour de la source de la Fontaine révèlent des vestiges romains. Nommé en 1740, Jacques-Philippe Mareschal, ingénieur du roi Louis XV, mène le projet d’aménagement, en intégrant les vestiges. Au niveau de la source, les deux escaliers semi-circulaires en pierre sont restitués à l’identique. Le nymphée est élevé sur les structures antiques et reçoit en son centre un groupe sculpté représentant Nîmes. Des sculptures en marbre du château de la Mosson, à Montpellier, agrémentent la partie basse conçue comme un jardin à la française.   

Vue et perspective de la Fontaine de Nismes

Gravure représentant le projet d’aménagement des Jardins de la Fontaine par Jacques-Philippe Mareschal en 1744.

À l’Antiquité

La source de la Fontaine est sacrée depuis l’époque celtique. Le temple de Diane appartient au sanctuaire romain créé en 25 avant notre ère, l’Augusteum

Au Moyen-Age

Au Xe siècle, une abbaye bénédictine s’installe sur le site et plus particulièrement dans le temple de Diane. Grâce à leurs nombreux moulins, les religieuses prospèrent jusqu’à la destruction du couvent au XVIe siècle. 

Au XIXᴱ siècle

En 1819, le maire de Nîmes, Augustin Cavalier, décide l’aménagement de la colline…qui deviendra le mont Cavalier ! Jardin romantique à l’anglaise, il se compose d’un jardin de rocaille, aux essences méditerranéennes, du bassin Montgolfier, aménagé dès 1821, avec ses plantes aquatiques, et de la grotte artificielle, créée en 1890. 

Le cimetière protestant

MODERNE

- 17 bis, avenue du Pasteur Paul Brunel -

Suite à l'édit royal de 1776, imposant le transfert des cimetières hors des agglomérations pour des raisons sanitaires, la communauté protestante acquiert un grand terrain à l’extérieur de la ville en 1780. Celui-ci est situé à proximité des carrières de pierre de Lecques et de l'Hermitage où se déroulent clandestinement les cultes pendant le Désert, période d’interdiction de la religion réformée (1685 – 1787). Le cimetière abrite la sacristie du Désert qui permet aux protestants de cacher leur bible et leur chaire. La première inhumation a lieu en 1782. 

Le monument funéraire d’André Amenlier

Au XIXᴱ siècle

Le cimetière se couvre de plantations d’arbres et de buissons, lui conférant une atmosphère romantique. La tombe du négociant nîmois André Amenlier, réalisée vers 1850, se remarque par son édicule imposant conçu par l’architecte Léon Feuchère. Il abrite une statue féminine allégorique, dédiée « À l’immortalité », œuvre des sculpteurs James Pradier et Paul Colin. 

La rue du Chapitre

MODERNE

La rue du Chapitre marque la limite sud du quartier cathédral, fermé jusqu’au XVIe siècle. Outre la cathédrale et le palais épiscopal, s’y trouvent les bâtiments conventuels des chanoines, au service de l’évêque, formant le chapitre. Au XVIIe siècle, le prévôt, en charge de l’administration de la communauté, fait construire un hôtel particulier, dit de la Prévôté (n°17), reconnaissable par sa porte de style Louis XIII. En 1760, la façade de l’hôtel de Régis (n°14) est remaniée dans le style « rocaille », avec guirlandes végétales et mascarons. 

L’hôtel de l’Académie

Au Moyen-Age

À l’hôtel de Régis, le sol en galet (calade) de la cour et la tour d’escalier en vis sont d’origine médiévale. À l’emplacement de l’hôtel de la Prévôté se trouve une synagogue, placée sous la protection de l’évêque. 

Au XIXᴱ siècle

Après s’être nommée rue de la Fabrerie, de la Monnaie, ou encore de l’Évêché, par délibération du conseil municipal de 1824, cette artère prend officiellement le nom de « rue du Chapitre ».

À l’époque contemporaine

Au XXe siècle, l’hôtel de la Prévôté accueille une partie du conservatoire de musique, danse et art dramatique de Nîmes. 

L’essor de la ville moderne

En 1533, le roi François Ier visite Nîmes. Amateur d’antiquités, il demande aux consuls de dégager l’amphithéâtre et la Maison Carrée des constructions médiévales. Il autorise pour armoirie l’image du crocodile enchaîné à la palme, représentée sur une pièce de monnaie romaine, l’As de Nîmes. Imprégné de culture humaniste, il crée le collège des Arts, dirigé par un recteur protestant car Nîmes est un important foyer de la religion réformée. 

Vue de l’extérieur de l’amphithéâtre, vulgairement appelé les arènes de Nismes

Gravure de 1804 par le dessinateur Charles-Louis Clérisseau, planche publiée dans « Antiquités de la France. Monuments de Nismes ».

Catholiques et protestants entre guerres et tolérance

Nîmes subit les guerres de Religion qui ravagent le royaume de France depuis 1562. La cathédrale, des églises et des couvents sont détruits. En 1567, la révolte des protestants, exclus des fonctions publiques, entraîne la disparition d’une centaine de catholiques. C’est la Michelade. La période de tolérance, à la fin du XVIe siècle, se termine avec la révocation de l’Édit de Nantes en 1685, créant à nouveau des tensions. La citadelle Vauban est ainsi construite pour surveiller la ville et non pour la défendre. Ces troubles n’empêchent cependant pas le développement de Nîmes. 

La transformation économique et urbaine de Nîmes

À partir des années 1650, Nîmes se spécialise dans la production et le commerce de soieries et de bonneteries, exportées vers l’Europe et l’Amérique. Elle devient la première ville manufacturière du Bas-Languedoc. Les riches fabricants et négociants du textile se font construire de beaux hôtels particuliers.  

Cependant le débit irrégulier de la source de la Fontaine compromet les activités des teinturiers, installés le long du canal de l’Agau, et des travaux hydrauliques sont entrepris à partir de 1738. La découverte des vestiges de l’Augusteum antique incite l’ingénieur du roi, Jacques-Philippe Mareschal, à les intégrer aux aménagements. Les Jardins de la Fontaine, premiers jardins publics d’Europe, sont créés ! 

En 1785, Jean-Arnaud Raymond, architecte des États de Languedoc, propose un plan d’embellissement de la ville sans précédent. L’enceinte médiévale laisse place à des promenades urbaines plantées d’arbres. Les faubourgs, aux activités spécialisées (hôpitaux, abattoirs, hôtellerie…), deviennent des quartiers. La porte d’Auguste est redécouverte et  les constructions autour de l’amphithéâtre commencent à être détruites. La Révolution française suspend le programme d’urbanisme qui se poursuit au XIXe siècle. 

L’Esplanade Charles-de-Gaulle

XIXᴱ siècle

L’abaissement du niveau de la place permet de relier l’Esplanade à l’avenue Feuchères, nouvellement créée, et dégage la vue sur le nouveau palais de justice, terminé en 1848, dont la façade néo-classique rappelle la Maison Carrée. Au centre de l’Esplanade, se dresse une fontaine monumentale symbolisant Nîmes, imaginée par Charles-Auguste Questel et sculptée par James Pradier. En 1864, l’architecte Léon Feuchère construit l’église Sainte-Perpétue-et-Sainte-Félicité, à l’est de la place. Enfin, en 1891, l’architecte Max Raphel dessine un kiosque à musique.

Vue aérienne de l’Esplanade

Photo aérienne de l’Esplanade avec l’église Sainte-Perpétue-et-Sainte-Félicité au premier plan, la fontaine Pradier et le kiosque à musique au centre de la place et le palais de justice en arrière-plan à droite, à côté des Arènes.

À l’époque moderne

Dès 1524, une plateforme est créée pour des manœuvres militaires. Plus tard, l’espace accueille le marché aux chèvres et aux brebis. En 1643, une promenade plantée d’ormes est aménagée pour permettre aux habitants de prendre l’air à l’extérieur de l’enceinte médiévale.

À l’époque contemporaine

Le kiosque à musique est détruit en 1970, au grand dam des Nîmois. Dans le cadre du projet AEF (Arènes-Esplanade-Feuchères), l’Esplanade est réaménagée en 2012 par l’urbaniste et paysagiste Alain Marguerit.

La gare

XIXᴱ siècle

- 1, boulevard Sergent Triaire -

Essentiel au développement économique et industriel, le chemin de fer arrive à Nîmes en 1839 avec le premier embarcadère situé rue Sully. Reliant les Cévennes à Beaucaire, c’est la plus longue ligne ferroviaire de marchandises française. Dès 1842, il est décidé de la prolonger vers Montpellier. Les ingénieurs Paulin Talabot et Charles Didion conçoivent une ligne sur un viaduc de 207 arches. La nouvelle gare a une façade néo-classique et ses arcades rappellent l’amphithéâtre. Elle est aussi un exemple de modernité avec sa structure métallique supportant la toiture.

NÎMES - La Gare

Carte postale présentant la façade de la gare avec les voitures à chevaux attendant les voyageurs.

À l’époque contemporaine

En 1947, suite à l’électrification des lignes, les voies et la toiture sont remaniées. La structure métallique est remplacée par une couverture en béton armé.

Le musée des Beaux-Arts

XIXᴱ siècle

- 23, rue Cité Foulc -

Dès 1830, Eugène Foulc, négociant nîmois visionnaire, achète et lotit des terrains à proximité de la future gare. Il créé l’actuelle rue Cité Foulc bordée de beaux immeubles. Son fils Edmond fait construire l’hôtel de la Serre en 1855 dont le jardin d’hiver fait la réputation du quartier. La découverte de la mosaïque romaine d’Admète, sur le chantier des Halles, incite la municipalité à créer un lieu pour la présenter. Le musée des Beaux-Arts, inauguré en 1907, est conçu par l’architecte Max Raphel autour de la mosaïque, dans le style Art Déco.

NÎMES - Musée des Beaux-Arts, Grande Salle de Peinture (École française)

Carte postale de l’intérieur du musée des Beaux-Arts avec la mosaïque d’Admète présentée au sol.

À l’époque contemporaine

En 1987, l’architecte Jean-Michel Wilmotte est chargé de moderniser l’intérieur du musée des Beaux-Arts.

L’avenue Feuchères

XIXᴱ siècle

En 1842, est décidé l’aménagement de la zone entre la nouvelle gare et l’Esplanade, composée de vergers et de jardins. La grande avenue de 300 mètres de long sur 62 mètres de large doit son nom au baron Feuchères, donateur à de nombreuses œuvres de charité. De beaux immeubles aux façades alignées et harmonisées s’élèvent, comme le prestigieux hôtel Bézard (n°2). En 1855, l’architecte Léon Feuchère (sans s!) conçoit l’hôtel de la préfecture, sur le modèle des grands hôtels parisiens du XVIIIe siècle.

NÎMES - Vue de l’avenue Feuchères

Carte postale présentant la vue sur l’avenue Feuchères depuis la gare vers l’Esplanade, avec au fond, dans l’alignement, la tour Magne.

À l’époque contemporaine

En 2001, le projet AEF (Arènes-Esplanade-Feuchères) prévoit l’aménagement et l’harmonisation de ces trois espaces. En redonnant à l’avenue sa dimension d’entrée de ville majestueuse, le paysagiste et urbaniste Alain Marguerit restaure sa vocation initiale.

La synagogue

XIXᴱ siècle

- 40, rue Roussy -

En 1844, la municipalité rachète la synagogue et s’engage à l’entretenir. La façade est restaurée par l’architecte Poitevin en 1893 et s’inspire de l’art roman. Au centre, les Tables de la Loi et les Dix Commandements en langue hébraïque sont gravés sur une plaque en marbre.

La façade de la synagogue

Au Moyen-Age

À l’emplacement de l’hôtel de la Prévôté se trouve une synagogue, placée sous la protection de l’évêque. 

Au XIXᴱ siècle

À la fin du XIVe siècle, suite à une ordonnance royale, la communauté juive de Nîmes, expulsée, s’installe dans le Comtat Venaissin appartenant aux États pontificaux.

À l’époque moderne

Par rattachement du Comtat à la France en 1791, les juifs deviennent citoyens français et acquièrent la liberté de culte. Revenus à Nîmes, ils construisent la synagogue qui est achevée en 1794.

Le temple de l’Oratoire

XIXᴱ siècle

La loi de 1850 sur la liberté de l’enseignement incite la municipalité à envisager la construction d’une école et d’un temple protestants sur une partie du terrain communal de l’ancien marché aux bœufs.  Le projet de temple, validé en 1856, connaît de multiples modifications tout au long du chantier. Terminé en 1865, l’édifice présente rapidement des problèmes de structure. Il est fermé pour raisons de sécurité dès 1869. L’architecte Alphonse Granon reconstruit entièrement le temple en proposant une charpente en fer dont les détails en dentelle font toute l’originalité.

Vue de la charpente intérieure

Photographie de la charpente en fer imaginée par l’architecte Alphonse Granon.

Le lycée Alphonse Daudet

XIXᴱ siècle

- 3, boulevard Victor Hugo -

En 1807, l’architecte Charles Durand conçoit la nouvelle façade de l’Hôpital général dans un style néo-classique. Au rez-de-chaussée, 29 arches ouvertes permettent l’installation de boutiques, source de revenus pour l’hôpital. La vocation hospitalière de l’édifice est rappelée par les panneaux sculptés situés au sommet de la façade et illustrant l’art de la médecine. En 1874, l’hôpital est transformé en Palais des Arts mais dès 1881, il est décidé d’y installer le lycée de garçons. La rotonde d’angle, typique de l’éclectisme de la fin du XIXe siècle, supporte l’horloge.

NÎMES - Le Lycée

Carte postale éditée par Granier présentant le boulevard Victor-Hugo avec vue de la façade et de la rotonde du lycée Alphonse Daudet.

À l’époque moderne

En 1694, à cet emplacement est construit l’Hôpital général où sont enfermés les mendiants, orphelins, indigents, prostituées…

À l’époque contemporaine

La rénovation du lycée, devenu Alphonse Daudet en 1966, est entreprise dans les années 1990 par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Elle s’est achevée en 2014.

La galerie Jules Salles

XIXᴱ siècle

- 13, boulevard Amiral Courbet -

En 1894, le peintre nîmois Jules Salles confie à l’architecte Max Raphel la construction d’un édifice dédié à l’organisation d’expositions d’artistes locaux indépendants. L’architecte propose une grande salle surmontée d’une verrière sur armature métallique. L’éclairage zénithal, caractéristique des galeries d’art de l’époque, permet d’obtenir une lumière appropriée à la présentation des œuvres. Max Raphel applique le même procédé au musée des Beaux-Arts quelques années plus tard. Les deux statues de la façade sont réalisées par le sculpteur Léopold Morice et représentent la Peinture et la Musique.

NÎMES - La galerie des Beaux-arts

Carte postale en phototypie par Émile Lacour, établi à Marseille, présentant la façade de la galerie Jules Salles.

À l’époque contemporaine

En 2000-2001, dans le cadre de la restauration de la galerie Jules Salles par l’architecte du patrimoine Nathalie d’Artigues, les décors peints intérieurs sont restitués. À l’heure actuelle, la galerie Jules Salles est toujours utilisée dans le cadre d’expositions.

L’église Saint-Paul

XIXᴱ siècle

- Place de la Madeleine -

Le développement démographique du quartier de la Madeleine nécessite la création d’une nouvelle église paroissiale. La municipalité lance un concours national en 1835 et choisit l’architecte parisien Charles-Auguste Questel. Son projet rompt avec la mode néo-classique et s’inspire des églises romanes du Midi, comme l’abbatiale de Saint-Gilles. D’aspect robuste, sa façade se compose de trois portes aux arcs en plein cintre. À l’intérieur, le décor rappelle l’art byzantin médiéval, comme les peintures murales préraphaélites réalisées par Hippolyte Flandrin. C’est la première église néo-médiévale construite en France.

La France de nos jours – Vue de l’église St-Paul à Nîmes

Lithographie représentant l’église Saint-Paul, dessinée par Léon-Auguste Asselineau, imprimée par Destouches et éditée par F. Sinnett entre 1864 et 1866.

Les allées Jean-Jaurès

XIXᴱ siècle

En 1847, la municipalité acquiert l’ancien jeu de mail pour y établir un grand marché aux bestiaux et des lavoirs. Le souhait de prolonger le Cours Neuf, partie nord des actuelles allées Jean-Jaurès, s’accentue. À la fin du siècle, les allées, longues de 1,5 kilométre, sont entièrement achevées jusqu’au viaduc ferroviaire. Avec leurs micocouliers et leurs belles demeures, elles deviennent un des axes majeurs de la ville.

Vue aérienne, la Tour Magne

Photographie prise par le lieutenant Seive de la Compagnie Aérienne avec la tour Magne et les Jardins de la Fontaine au premier plan et les actuelles allées Jean-Jaurès reconnaissables par leurs alignements d’arbres.

À l'antiquité

Des fouilles, réalisées en 2006, ont révélé l’occupation du site depuis 2 500 ans. À l’époque romaine, les quartiers d’artisans côtoient de belles demeures (domus). La mosaïque de Penthée, présentée au Musée de la Romanité, en est un exemple.

À l’époque moderne

En 1747, l’ingénieur Jacques-Philippe Mareschal propose l’aménagement d’un nouveau quartier au sud des Jardins de la Fontaine. Le Cours Neuf, futures allées Jean-Jaurès, est tracé  jusqu’au jeu de mail, construit en contre-bas, au niveau de l’enceinte antique détruite.

À l’époque contemporaine

En 1954, est inauguré le monument aux martyrs de la Résistance reconnaissable par sa pyramide conçue par l’architecte Jean-Louis Humbaire. Les grands bas-reliefs de la crypte sont l’œuvre du sculpteur Jean-Charles Lallement. Dans les années 2010, l’architecte Jean-Michel Wilmotte repense les allées Jean-Jaurès comme une promenade urbaine.

Le théâtre de Nîmes

XIXᴱ siècle

- 1, place de la Calade -

L’école de fabrication de châles, créée en 1836 par la municipalité, s’installe dans des locaux occupés également par l’école communale. Destinée à la formation des ouvriers du textile, il s’agit d’améliorer leur savoir-faire et leur créativité pour faire face à la concurrence de l’industrie lyonnaise. L’architecte Poitevin procède à la réfection et l’unification de la façade dans un style néo-classique très régulier et symétrique, avec de grandes baies. En 1892, l’école de fabrication devient l’école pratique de commerce et d’industrie.

L’Ecole Professionnelle

Carte postale de la façade de l’école de fabrication par l’architecte Poitevin.

À l’époque moderne

En 1565, le roi Charles IX autorise la construction d’un temple protestant à cet emplacement. Il est détruit en 1686, après la révocation de l’Édit de Nantes, et remplacé en 1730 par une école de jeunes filles gérée par les Sœurs des Écoles Royales.

À l’époque contemporaine

L’école pratique déménage en 1936 au lycée Dhuoda nouvellement construit. L’établissement devient un foyer communal avant d’être transformé en théâtre municipal après l’incendie en 1952 de celui situé à l’emplacement actuel de Carré d’Art. L’architecte Jean-Michel Wilmotte rénove le théâtre en 1988 et 2003.

La place Gabriel Péri

XIXᴱ siècle

Au niveau de la porte d’Auguste s’élève la gendarmerie départementale. Détruite en 1872, elle permet le prolongement de la rue de l’Agau jusqu’au nouveau boulevard. À côté, en 1875, Samuel Guérin, inventeur du lacet élastique, crée un passage commerçant couvert à son nom. Après dix ans de travaux, l’église néo-gothique Saint-Baudile est achevée en 1877. Elle remplace l’église des Carmes où s’élève le théâtre de la Renaissance. Après l’incendie du théâtre en 1893, dont seule la façade est conservée, un grand magasin est construit, le futur « Aux Dames de France ».

Place des Carmes Eglise St-Baudile

Carte postale éditée par les Nouvelles Galeries.

À l’Antiquité

À l’époque romaine, le site est traversé par la via Domitia qui mène à la porte d’Auguste, une des entrées majeures de la ville antique. Le long de cette voie, à l’extérieur de l’enceinte, se trouvent des nécropoles avec de nombreuses sépultures sur près de 3 kilomètres.

Au Moyen-Age

À partir du XIIIe siècle, les frères du Mont-Carmel, venus de Syrie, installent leur couvent et leur église à l’emplacement actuel de l’Université de Nîmes. En face, au XIVe siècle, s’élève le château royal sur les vestiges de la porte d’Auguste.

Au XIXᴱ siècle

Au cours des guerres de Religion du XVIe siècle, le monastère des Carmes et le château royal sont détruits. Au XVIIe siècle, un couvent dominicain s’installe sur le site de la porte d’Auguste et la reconstruction de l’église des Carmes est finie en 1747.

À l’époque contemporaine

Le grand magasin « Aux Dames de France » ferme ses portes en 1986 et les bâtiments sont réhabilités en 1998 pour installer l’Université de Nîmes. L’ancienne place des Carmes, rebaptisée Gabriel Péri, est réaménagée en 2017 avec un vaste bassin en son centre.

La Maison Boulla

XIXᴱ siècle

- 52, boulevard Gambetta -

François-Henri Bertrand, époux Boulla, industriel du textile, achète deux parcelles vers 1881 pour construire un immeuble. Il y installe ses appartements ainsi que les bureaux et ateliers de sa manufacture de tapis et tissus d’ameublement, spécialisée dans la reproduction de textiles anciens. La façade sur le boulevard Gambetta affiche la fonction du bâtiment mais aussi la réussite de son propriétaire. Le décor foisonnant, avec ses animaux légendaires et personnages mythologiques, est inspiré de la Renaissance.

La façade de la Maison Boulla

À l’époque contemporaine

La production de la Maison Boulla s’arrête dans les années 1930 et le bâtiment est transformé en immeuble de logements et de bureaux.

Le lavoir du Puits-Couchoux

XIXᴱ siècle

- 25, rue du Puits-Couchoux -

L’architecte de la ville, Alphonse Granon, fait les plans d’un lavoir public établi à proximité d’un grand réservoir d’eau qui, depuis 1871, donne accès à l’eau courante, captée depuis le Rhône. Dès 1875, deux longs bassins parallèles, l’un pour laver et l’autre pour rincer, peuvent accueillir 120 à 150 blanchisseuses. En 1880, une couverture en armature métallique, posée sur des piliers de pierres de Beaucaire, est ajoutée.

Le lavoir du Puits-Couchoux

Photographie des bassins du lavoir en activité.

À l’époque contemporaine

Utilisé jusqu’en 1979, le lavoir est réaménagé en lieu de festivités en 2010. Les bassins ont disparus mais leurs emplacements sont matérialisés au sol.

L’église Saint-Luc

XIXᴱ siècle

- 29, rue Bonfa -

À la fin du XIXe siècle, le quartier situé à côté du mont Duplan s’urbanise. Une nouvelle église paroissiale, financée par le diocèse et les fidèles, est construite à partir de 1894. L’architecte Félicien Allard propose un édifice composé de pierres aux couleurs différentes, inspiré du style roman de la fin du XIIe siècle. Sa tour quadrangulaire haute de 25 mètres domine le quartier où se trouve un autre lieu de dévotion chrétienne : l’oratoire des Trois-Fontaines, dédié à Saint Baudile, construit juste avant en 1872.

Eglise St-Luc

Carte postale éditée par Maison Universelle « Nouvelles Galeries » de Nîmes présentant l’église Saint-Luc.

Au Moyen-Age

Au XVe siècle, une chapelle et un ermitage sont construits à l’emplacement actuel de l’oratoire des Trois-Fontaines. À la prise de leur charge, les consuls de Nîmes viennent ici rendre hommage à Saint Baudile, évangélisateur et martyr du IIIe siècle, patron de la Ville. 

À l’époque contemporaine

En 1934, la statue de Notre-Dame-de-la-Salette, lourde de 1 500 kg, est installée au sommet de l’édifice. Au moment de la manœuvre, un câble se rompt et provoque la chute de la statue, emportant le maçon Vincent Mas qui succombe à ses blessures.

Les casernes

XIXᴱ siècle

- 56-59, rue Vincent Faïta -

Au XIXe siècle, le quartier de la route d’Uzès se développe de manière importante avec la construction de l’École normale d’instituteurs en 1832, de la première gare en 1839 et de l’Hospice d’humanité en 1873. Dès 1874, la municipalité offre des terrains à l'Armée pour l’installation de la brigade d’artillerie de Valence. Cela représente 18 hectares pour les casernes, 45 hectares pour un champ de manœuvres et 1 400 hectares pour un champ de tirs. Deux ans plus tard, les casernes, conçues par l’architecte Sylvestre, sont opérationnelles.

Perspective de l’ensemble des Casernes d’Artillerie (Vue prise du Mont-Duplan)

Carte postale éditée par Granier et Piton présentant l’organisation des bâtiments des casernes vues depuis le mont Duplan.

La rue Général Perrier

XIXᴱ siècle

Au milieu du XIXe siècle, les politiques hygiénistes amènent à repenser l’organisation urbaine afin de faciliter la circulation de l’air, des personnes et des marchandises. En 1878, la première percée relie la Maison Carrée et la Banque de France, située au niveau de l’actuelle rue Guizot. Les façades des immeubles, nouvellement édifiés, sont harmonisées, avec des balcons filants créant des effets de perspective. En 1884, les Halles sont construites. L’édifice métallique s’étend sur 3 000m2 et fait face à un grand magasin connu sous le nom de l’immeuble Juvenel. 

Vue de l’immeuble Juvenel en construction

Photographie du 14 mars 1884 de la percée de la rue Général Perrier ainsi que de la construction des Halles et de l’immeuble Juvenel.

Au Moyen-Age

L’îlot compris entre les actuelles rues Guizot, Littré, de l’Horloge et du Grand Couvent, est entièrement occupé par un hôtel particulier ensemble de bâtiments appartenant à la famille Scatisse. 

À l’époque contemporaine

Dans les années 1970, le bâtiment des Halles est remplacé par un édifice en béton. Les façades sont traitées en claires voies métalliques par l’architecte Jean-Michel Wilmotte dans les années 1980. La façade sur la rue Général Perrier a été récemment réhabilitée en panneaux de verre. 

L’Hôtel-Dieu

XIXᴱ siècle

- 12, rue de la République -

En 1830, l’architecte Charles Durand conçoit les plans de nouveaux bâtiments pour l’Hôtel-Dieu, organisés en U, autour d’une cour. La sobriété et l’austérité du style néo-classique employé se retrouvent également dans le portail qui ferme la cour. L’ensemble de l’îlot appartient aux sœurs hospitalières de Saint-Joseph qui gèrent l’Hôtel-Dieu. Pour subvenir aux besoins de l’hôpital, elles font construire des immeubles locatifs, côté boulevard des Arènes et rue de la République, à l’emplacement de l’actuel Musée de la Romanité.

Nîmes - Hôpital Ruffi

Carte postale présentant la façade de l'Hôtel-Dieu.

Au Moyen-Age

À la fin du XVe siècle, face aux nombreuses épidémies, les consuls de Nîmes rachètent l’hospice, fondé en 1313 par Raymond Ruffi, et y rattachent d’autres hôpitaux. Le faubourg Saint-Antoine prend une vocation hospitalière.

À l’époque moderne

Durant les guerres de Religion, l’hôpital est détruit. Il est reconstruit à partir de 1660. La chapelle, de style maniériste, date de cette époque. Devenu officiellement Hôtel-Dieu à la fin du XVIIe siècle, il connaît de nombreux aménagements et agrandissements jusqu’à la Révolution française.

À l’époque contemporaine

Après le déménagement de l’hôpital, la Chambre de commerce et d’industrie achète l’Hôtel-Dieu en 1934 et y installe son siège. Des éléments du château de Montcalm et des fresques Art déco, représentant l’essor économique de Nîmes et du Gard, décorent les anciens bâtiments.

Les quais de la Fontaine

XIXᴱ siècle

Les abords des quais de la Fontaine, aménagés au XVIIIe siècle, s’urbanisent tout au long du XIXe siècle. Les notables nîmois s’installent dans ce quartier et se font construire de belles demeures aux façades soignées. En 1862, au bout des quais, l’ancien lavoir-abreuvoir est recouvert. Un square est aménagé, au centre duquel est installée une statue de l’empereur romain Antonin réalisée par le sculpteur Auguste Bosc.

NIMES – Square d’Antonin

Carte postale du square Antonin de 1862 avec vue de la statue de l’empereur de dos, tournée vers les quais de la Fontaine visibles en arrière-plan.

Le cimetière Saint-Baudile

XIXᴱ siècle

- 115, route d’Avignon -

Dans les années 1830, un grand terrain agricole, situé en bordure de la route d’Avignon, est acheté par la Ville. Cette décision fait suite à celle de transférer en périphérie l’ancien cimetière du quartier des Carmes, en centre-ville. Réalisé par le directeur des travaux publics municipaux, Noël Chambaud, le cimetière comprend un mur d’enceinte, un pavillon d’entrée accueillant les logements du vicaire, pour le service funèbre, et du concierge, ainsi qu’une chapelle.

L'entrée du cimetière Saint-Baudile

À l’époque contemporaine

Des personnalités nîmoises reposent au cimetière Saint-Baudile, comme Henry Bauquier, fondateur et premier conservateur du musée du Vieux-Nîmes, Marguerite Long, pianiste de renom, et Nimeño II, célèbre torero.

Le Mont Duplan

XIXᴱ siècle

Dès les années 1840, les habitants des quartiers Richelieu et Croix-de-Fer demandent le boisement de la colline, à la végétation de garrigue, afin de pouvoir s’y promener. En 1859, sous l’impulsion du maire Jean Duplan qui donne son nom au mont, deux des sept hectares à boiser sont plantés de 2 000 résineux et les moulins sont détruits, sauf celui de Joséphin Peladan. 

NIMES – Sur le mont du Plan

Carte postale présentant les promenades du mont Duplan en cours d’aménagement avec le moulin Péladan en arrière-plan.

À l’Antiquité

La partie ouest de la colline est située à l’intérieur de l’enceinte augustéenne, du début du Ier siècle, dont un tronçon d’une cinquantaine de mètres a été mis au jour en 1984.

Au Moyen-Age

De nombreux moulins à vent se dressent en haut du mont, tandis qu’au pied se trouve un cimetière israélite depuis le XIVe siècle, donnant le nom de Puech Jasiou ou Mont des Juifs.

À l’époque contemporaine

En 1923, face au développement de la tuberculose, le docteur Baillet achète une parcelle sur le mont Duplan pour y construire un sanatorium qui devient une clinique psychiatrique avant de fermer ses portes en 2010.

Nîmes métamorphosée

La transformation urbaine, suspendue par la Révolution française, se poursuit. Des boulevards, faisant le tour de la ville, sont créés à l’emplacement des fossés médiévaux. Des alignements d’arbres soulignent ces nouveaux axes ponctués de squares, agrémentés de fontaines et de statues, comme ceux de la Couronne (1828) ou Antonin (1862). Des églises sont construites sur le « tour de ville » comme Saint-Paul (1849), Sainte-Perpétue-et-Sainte-Félicité (1865) et Saint-Baudile (1877). En parallèle, les monuments antiques sont restaurés.

Vue de la Maison Carrée et du théâtre municipal

Carte postale avec les aménagements réalisés au XIXe siècle après la restauration de la Maison Carrée. Au second plan, est visible la façade néo-classique du théâtre municipal de Nîmes.

La prise de conscience patrimoniale

Le dégagement total des Arènes commence en 1807. Les maisons et autres bâtiments, qui occupent l'intérieur du monument, sont détruits. L’amphithéâtre retrouve sa vocation d’édifice de spectacles dès 1813. La Maison Carrée est restaurée à partir de 1820. On dégage le podium et restitue l’escalier monumental. Elle devient le premier musée de Nîmes en 1823. La restauration du temple est complétée par un programme d’aménagement urbain : création de la place, alignement des façades, percée de la rue Auguste mettant en perspective le monument. Le théâtre municipal, situé à l’emplacement de Carré d’Art, participe à cette mise en valeur. 

La révolution urbaine de Nîmes

L’arrivée du chemin de fer à Nîmes en 1839 marque durablement l’urbanisme de la ville. La création de l’avenue Feuchères, l’aménagement de l’Esplanade et la construction de bâtiments publics, tels le palais de justice et la préfecture, contribuent à l’embellissement de Nîmes. Dans l’Écusson, de nouvelles rues sont percées pour aérer le tissu urbain, comme les rues Guizot et Général Perrier autour des halles, achevées en 1884. Dans un souci d’assainissement, le canal de l’Agau est entièrement recouvert entre 1839 et 1876. En contradiction avec cette dynamique urbaine, l’industrie textile, qui a fait la fortune de Nîmes, décline. 

L’urbanisme vert se développe avec la création des jardins à l’anglaise du mont Cavalier, dans les Jardins de la Fontaine dès 1819, et du mont Duplan. Les principaux aménagements urbains et paysagers réalisés au XIXe siècle perdurent encore aujourd’hui.

Voyage aérien en France - NIMES - Vue prise au-dessus de la Gare du Chemin de fer de Montpellier

Lithographie de 1847 réalisée par Villemin et dessinée par Alfred Guesdon représentant Nîmes vue depuis un ballon.

Le Musée de la Romanité

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

- 16, boulevard des Arènes -

La découverte de deux mosaïques romaines exceptionnelles, pendant les fouilles des allées Jean-Jaurès de 2006-2007, incite la municipalité à construire un nouveau musée archéologique. Un concours d’architecture est lancé en 2011 et le projet d’Élizabeth de Portzamparc est retenu. Face aux Arènes, le site de l’Îlot Grill, en friche depuis les années 1980, est choisi pour implanter le Musée de la Romanité de 3 500 m2. Le musée, à l’architecture sobre et épurée, et le jardin archéologique sont inaugurés en 2018.

Le Musée de la Romanité

L’enveloppe extérieure du musée se compose de 6 708 carreaux de verre posés sur un bardage en inox ondulé, donnant un effet de mouvement.

À l’Antiquité

Les fouilles archéologiques réalisées en 1978, 1993 et 2007 permettent de dégager des vestiges romains : une partie de l’enceinte augustéenne, les fondations d’une tour circulaire, des voies de circulation ainsi que des éléments d’habitat.

Au Moyen-Age

À la fin du XVe siècle, les consuls de Nîmes rachètent l’hospice, fondé en 1313 par Raymond Ruffi, et y rattachent d’autres hôpitaux. L’Hôtel-Dieu est créé et le faubourg Saint-Antoine prend une vocation hospitalière.

À l’époque moderne

À partir du XVIIe siècle, les sœurs hospitalières de Saint-Joseph gèrent l’Hôtel-Dieu. Un vaste jardin s’étend à l’emplacement de l’actuel Musée de la Romanité.

AU XIXᴱ SIÈCLE

Afin d’augmenter leurs revenus, vers 1839, sur une partie des jardins, les sœurs hospitalières de Saint-Joseph font construire des immeubles avec des espaces à louer, le long des actuels boulevard des Arènes et rue de la République.

Nemausus

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

- Cours Nemausus -

En 1984, l’architecte Jean Nouvel est choisi par la municipalité pour réaliser un programme de logements sociaux sur le site d’une friche industrielle. L’objectif est de créer, à coût égal, des appartements 30% plus grands que les HLM ordinaires. Les deux bateaux jumeaux sont construits sur pilotis avec des matériaux industriels détournés. Inventeur du « loft social », modulable et polyvalent, Jean Nouvel privilégie l’espace et la lumière avec des appartements traversants, aux grands volumes. En 1987, les 114 logements de Nemausus sont terminés.

Nemausus

Photographie des deux bâtiments montrant les coursives extérieures qui desservent les appartements.

Lycée Dhuoda

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

- 17, rue Dhuoda -

Sous l’impulsion du maire Hubert Rouger, un nouvel établissement d’enseignement technique est construit pour remplacer l’école pratique de commerce et d’industrie, place de la Calade, devenue exiguë et inadaptée. Formant aux métiers de l’automobile, de la menuiserie, de l’électricité, de la plomberie…, le lycée Dhuoda est conçu par l’architecte Jean Christol dans un style Art déco. De nombreux artistes ont participé à la décoration des bâtiments, évoquant la vie régionale, artisanale et industrielle. Il ouvre ses portes en 1936 et est agrandi à plusieurs reprises.

Lycée Dhuoda

Photographie de la façade du lycée montrant la grande frise en ciment de 30 m de long sculptée par André Meric évoquant les outils emblématiques de l’industrie et du commerce.

Le Monument aux martyrs de la Résistance

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

- Allées Jean-Jaurès -

En 1944, la Gestapo pend 15 résistants à proximité de la gare. Dix ans après, est inauguré un monument commémoratif dédié aux martyrs de la Résistance du Gard. L’architecte Jean-Louis Humbaire conçoit une pyramide de 39 mètres de haut, symbole de liberté et d’éternité. Le sculpteur Jean-Charles Lallement, dit « Bacchus », crée les deux statues monumentales de l’entrée et le gisant de la crypte ainsi que quatre grands bas-reliefs illustrant la conquête de la liberté, inspirés par l’œuvre de Picasso, venu sur le chantier à plusieurs reprises. Depuis 2021, il est également le Mémorial de la Déportation.

Vue du Monument aux martyrs de la Résistance en construction

Photographie montrant la pyramide en chantier derrière les deux statues monumentales de l’entrée.

Le Centre Hospitalier Universitaire Carémeau

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

- Place du Professeur Robert Debré -

À partir de 1978, un nouvel hôpital se construit à Carémeau, à l’extrémité ouest de la ville. À  la suite des inondations de 1988, l’hôpital Gaston Doumergue est définitivement fermé et tous les services sont regroupés au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Carémeau, site non inondable. L’architecte Aymeric Zublena conçoit alors un équipement modulable et évolutif, adapté aux exigences de la médecine moderne. Des travaux d’agrandissement, commencés en 1997 et achevés en 2003, permettent la réalisation de 54 000 m2 de locaux supplémentaires. Une autre campagne d’extension débute en 2020. 

Le CHU Carémeau

Les ZUP de Pissevin et Valdegour

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

Au sortir de la Seconde guerre mondiale, pour faire face à la pénurie de logements, les Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP) sont créées en 1958. À Nîmes, en 1960, l’architecte Xavier Arsène-Henry prévoit l’accueil de 40 000 habitants sur 336 hectares avec un projet de 10 200 logements et de nombreux équipements publics. Composées de barres d’immeubles et de tours, les ZUP se dégradent rapidement et la crise économique de 1973 met un terme au projet initial. Depuis 2014, un programme de renouvellement urbain est en cours.

Vue aérienne de la ZUP de Pissevin en construction

Photographie aérienne montrant l’implantation des ZUP à l’ouest de la ville avec, au milieu des barres d’immeubles et des tours, la colline aux oiseaux.

Le Monument aux morts

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

- Square du 11 novembre 1918 -

Inauguré en 1924 par le président de la République Gaston Doumergue, c’est le plus grand Monuments aux morts du Gard. L’architecte Henri Castan conçoit un monument atypique avec une entrée encadrée par deux groupes sculptés en haut relief d’Auguste Carli. La grille en fer forgé, de Tréchard, ouvre sur un espace circulaire semi-enterré, avec une mosaïque de sol signée Patrizio et frères. Sur les murs sont inscrits les noms des 12 000 soldats gardois morts lors de la Première guerre mondiale ainsi que ceux disparus lors de la Seconde guerre mondiale et la guerre d’Algérie.

Vue vers l’entrée monumentale depuis l’intérieur du Monument aux morts

Au XIXᴱ siècle

À cet emplacement, jusqu’en 1905, un petit square accueille le buste de Paul Soleillet, grand explorateur nîmois et proche d’Arthur Rimbaud.

La place du Marché

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

Dans les années 1980, la municipalité réhabilite le centre ancien en faisant appel à des artistes contemporains. Martial Raysse est ainsi choisi pour réaliser la fontaine de la place du Marché. Face au palmier, il propose un crocodile associé à une colonne brisée, en référence aux armoiries de la Ville. Inspirées d’une monnaie romaine frappée à Nîmes, elles symbolisent la soumission de l’Égypte à Rome, lors de la bataille d’Actium en 31 avant notre ère…par le crocodile attaché à la palme de la victoire.

La fontaine de la place du Marché

Au Moyen-Age

La place accueille le marché aux céréales qui est partiellement couvert par une construction en pierre. Une simple toiture sur piliers prolonge cette construction vers l’ouest jusqu’à un puits. L’actuelle rue de la Monnaie est une impasse butant sur le rempart médiéval.

Au XIXᴱ siècle

La rue de la Monnaie est créée en 1845, ouvrant la place du Marché sur le boulevard Victor Hugo. Un an après, la halle couverte est détruite et la place du Marché prend sa physionomie actuelle.

La place d’Assas

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

En 1988, dans le cadre d’une commande publique, l’artiste Martial Raysse réaménage la place d’Assas autour du thème de l’eau. Un canal central traverse la place sur une cinquantaine de mètres en longueur. À chaque extrémité, l’eau jaillit de la bouche de visages humains sculptés dans des massifs de pierre. Au centre de la place, un bassin circulaire de 9 mètres de diamètre accueille un édicule, composé de quatre colonnes qui soutiennent une étoile à cinq branches. Il est encadré par deux personnages en bronze, féminin et masculin.

La place d’Assas

À l'Antiquité 

Les fouilles archéologiques de 1986 et 2003, pour la réalisation et l’extension d’un parking souterrain, permettent la découverte de fondations de  grands bâtiments, d’une canalisation monumentale et d’un puits, datés du Ier siècle. Ils appartiennent probablement au forum qui regroupe différents édifices publics et cultuels, dont fait partie la Maison Carrée.

Au Moyen-Age

Au XIIIe siècle, un couvent franciscain s’installe à Nîmes, à l’emplacement de l’actuel Carré d’Art-Jean Bousquet. À l'emplacement place d’Assas se trouve le jardin des moines. 

À l’époque moderne

Au XVIIe siècle, des moines réformés franciscains, appelés récollets, s’installent dans le couvent. Une partie du jardin est achetée par la municipalité en 1787 pour bâtir un lavoir, tel que prévu par le plan d’urbanisme de Jean-Arnaud Raymond, architecte du roi et de la province du Languedoc.  

Au XIXᴱ siècle

En 1824, elle devient la place d’Assas, du nom du chevalier Nicolas d’Assas, et, en 1882, le lavoir est remplacé par un square. En 1902, le Monument aux morts de la Guerre de 1870 est inauguré. Il est déplacé place Duguesclin en 1986.

Le Carré d’Art – Jean Bousquet

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

- Place de la Maison Carrée -

En 1983, la municipalité décide de créer un nouvel équipement regroupant un musée d’art contemporain et une médiathèque, à l’emplacement de l’ancien théâtre incendié en 1952. À l’issue d’un concours international, l’architecte britannique Norman Foster est choisi pour son projet en dialogue avec la Maison Carrée. Organisé autour d’un espace central, Carré d’Art est construit en béton, acier et verre, faisant entrer largement la lumière. D’une surface totale de 16 600 m2, il comprend 9 niveaux  dont 4 en élévation et 5 en sous-sol. Carré d’Art est inauguré en 1993.

Le Carré d’Art – Jean Bousquet

Le réaménagement de la place de la Maison Carrée est intégré au projet de Norman Foster et renforce le lien entre les deux édifices par l’harmonisation de l’ensemble.

À l’Antiquité

Des fouilles archéologiques, menées en 1984-1985 et 1987, attestent d’une occupation dès le Ve siècle avant notre ère. Elles révèlent également les vestiges d’édifices publics romains, construits aux alentours du Ier siècle, appartenant au forum, dont fait partie la Maison Carrée.

Au Moyen-Age

Les fouilles archéologiques ont mis au jour les fondations d’une chapelle du XIIIe siècle, entourée de quelques tombes et de bâtiments annexes. Il s’agit des vestiges d’un couvent franciscain.

Au XIXᴱ siècle

Le théâtre, conçu par Alexandre-Nicolas Meynier à la fin du XVIIIe siècle, est achevé en 1827. Construit dans un style néo-classique, la façade se compose de dix colonnes ioniques alignées, en écho à l’architecture de la Maison Carrée. La star internationale Sarah Bernhardt s’y produit en 1882 et 1885.

L’église Notre-Dame-du-Suffrage-et-Saint-Dominique

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

- 300, rue Bir-Hakeim -

En 1962, l’évêché décide de construire une église paroissiale entre deux nouveaux quartiers, le Chemin-Bas d’Avignon et le Clos d’Orville. L’abbé Benoît, en charge du projet, choisit l’architecte Joseph Massota pour créer un édifice simple, de construction rapide et peu onéreuse. L’église, en forme de barque, se compose de blocs de béton posés en quinconce, aux intervalles occupés par des verres colorés, donnant une impression de grande légèreté malgré des dimensions imposantes. De nombreux artistes nîmois participent à la décoration de l’édifice, restauré en 2018. 

L’intérieur de l’église Notre-Dame-du-Suffrage-et-Saint-Dominique

L’Université Hoche

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

- 1, place du Président Doumergue -

En 1924, le président de la République Gaston Doumergue pose la première pierre du futur hôpital qui portera son nom. Après dix ans de travaux, il accueille les malades transférés de l’ancien Hôtel-Dieu, devenu trop vétuste et exigu. À partir de 1978, un nouvel hôpital se construit à Carémeau. Les inondations de 1988 amènent la fermeture définitive de l’hôpital Gaston Doumergue. Rachetés en 2003 par la municipalité, les bâtiments du site Hoche sont réhabilités par l’architecte Jean-Luc Lauriol pour y installer une antenne de l’Université de Nîmes.

L’Université Hoche

Le stade des Costières

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

- 123, avenue de la Bouvine -

En 1986, la municipalité décide de construire un nouveau stade dans la plaine des Costières. L’architecte italien Vittorio Gregotti et l’architecte nîmois Marc Chausse proposent un équipement avec quatre tribunes construites en terre armée, pouvant accueillir 28 000 spectateurs. Cette technique, associant du remblai granulaire à des armatures légères en acier, permet de créer un matériau de soutènement résistant et durable dans le temps. Inauguré en 1989, le stade des Costières ferme ses portes en 2022. Un nouveau stade doit voir le jour en 2025.

Vue aérienne du stade des Costières

Photographie aérienne de Pascal Parrot montrant le stade nouvellement construit dans la plaine des Costières en cours d’urbanisation.

Le Colisée

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

- Rond-point des Nations-Unies -

La zone sud de la ville s’urbanise avec, notamment, la construction du stade des Costières en 1989. Les logiques d’accès à la ville depuis l’autoroute confirment l’intérêt de créer une entrée monumentale. Les architectes japonais Kisho Kurokawa et Mieko Inoue, associés à François Fontès, proposent un édifice s’inspirant des Arènes…le Colisée. Conçu sur un rond-point, il crée une transition entre le centre-ville, dans le prolongement des allées Jean-Jaurès, et les nouvelles zones urbaines situées au-delà du boulevard périphérique. Inauguré en 1991, le Colisée regroupe des bureaux de la Ville de Nîmes et de Nîmes Métropole et des logements. 

Le Colisée

La forme du Colisée évoque la structure et les gradins d’un amphithéâtre antique.

Le renouveau de Nîmes

Dans la première moitié du XXe siècle, marquée par deux guerres mondiales, aucun projet urbain d’envergure ne voit le jour. L’évolution démographique s’accélère, due au baby-boom d’après-guerre, à l’exode rural et à l’arrivée des rapatriés d’Algérie. Cette augmentation de la population urbaine met en évidence le manque de logements et d’infrastructures. Face à un centre historique vieillissant et insalubre, la construction de nouveaux quartiers en périphérie de la ville est envisagée. 

Vue aérienne de la ville

Photographie aérienne montrant l’extension de la ville vers l’ouest et le nord dans les années 1960-1970.

L’extension de la ville en périphérie

L’État facilite l’extension rapide et importante du bâti au-delà des limites de la ville. Les quartiers, situés à l’est et à l’ouest, se caractérisent par des barres et des tours d’immeubles, typiques des Grands Ensembles. Rapidement, les garrigues au nord de la ville sont également investies. Les masets du XIXe siècle, simples bâtisses en pierres d’une seule pièce, sont agrandis et transformés en résidences principales. Au sud, au-delà de la voie ferrée, s’étalent des lotissements pavillonnaires et des petites résidences. L’ouverture de l’autoroute A9 en 1967 et du boulevard périphérique en 1968 entraîne l’urbanisation des terrains situés entre ces deux grands axes. L’extension au sud se poursuit dans les années 2000 avec l’implantation de grandes zones commerciales dans la plaine des Costières. 

Mais, dès les années 1980, s’affirme également la volonté de rénover le centre-ville. 

La transformation du centre-ville

La création du Site Patrimonial Remarquable en 1985 (ancien Secteur Sauvegardé) et la signature de la convention « Ville d’art et d’histoire » en 1986 entraînent une politique dynamique de protection et de valorisation du patrimoine architectural, urbain et paysager. De nombreuses réalisations sont confiées à des architectes et artistes de renommée internationale comme Jean Nouvel, Jean-Michel Wilmotte, Martial Raysse, Philippe Starck...et Norman Foster qui signe Carré d’Art. 

Depuis le début du XXIe siècle, les projets de requalification urbaine, de restauration de monuments ou de construction d’équipements se poursuivent, comme l’opération AEF (Arènes-Esplanade-Feuchères), les allées Jean-Jaurès, l’éco-quartier Hoche, le Musée de la Romanité, la restauration de la Maison Carrée et de l’amphithéâtre, les futurs parc urbain Jacques Chirac ou palais des Congrès… 

Les allées Jean-Jaurès

Photographie des allées Jean-Jaurès réaménagées en promenade urbaine, dans les années 2010, par l’architecte Jean-Michel Wilmotte.